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Récit d’une permanence architecturale qui fait renaître et sécurise juridiquement une filière locale de brique en terre crue (BTC) et qui inspire le rectorat à essaimer cette manière de faire dans d’autres chantiers de construction d’établissements scolaires.
Les tiers-lieux à dimension médico-sociale ne traitent pas uniquement de la santé dans son acception médicale mais surtout des ces aspects périphériques. Le tiers-lieu ne se résume pas à la convivialité ou à la création d’une nouvelle offre. La démarche est plus globale, elle recouvre aussi un management plus participatif et le besoin d’être plus agile dans les interactions.
Depuis 2013, la Coopérative Tiers-Lieux réalise un travail de recherche et développement social. Ses travaux sont portés par une diversité d’acteur·trices dans une logique de coopération et d’échange. En 2018, cette démarche a été renforcée avec l’élaboration d’un programme de R&D. Elle crée alors « Le Labo ». Cet essai s’inscrit dans la continuité de plan de R&D dans le cadre de l’axe de recherche : En quoi la dynamique tiers-lieu appliquée au champ sanitaire et médico-social transforme-t-elle les organisations ?
Émission : Le Mag de l'aménagement, du logement et de la nature
Animé par : Bérénice Deville
Avec Sophie Ricard, co-directrice de la Preuve par 7, accompagnée de Pauline Sirot, cheffe du bureau des stratégies territoriales (DGALN) et Corinne Langlois, sous-directrice à l’architecture, à la qualité de la construction et du cadre de vie (DGPA).
Elles échangent avec des représentants de deux maîtrises d’ouvrage de projets ayant eu recours à la méthode de la permanence architecturale et à la programmation ouverte à des échelles différentes : Jean-Pierre Buche, maire Pérignat-ès-Allier et Gilles Thomas, Direction Immobilière Territoriale Grand Sud au sein de SNCF Immobilier.
« La Ville de Grenoble affirme sa volonté d’explorer de nouveaux chemins permettant à chacune et chacun d’être à l’initiative de projets et de trouver sa place pour contribuer à transformer notre ville et faire face aux défis qui nous attendent ».
Notice de l'ouvrage écrite par DOMIN Jean-Paul, « Vers une république des biens communs. Nicole Alix, Jean-Louis Bancel, Benjamin Coriat et Frédéric Sultan (dir.), Les liens qui libèrent, 2018, 320 pages », RECMA, 2019/3 (N° 353), p. 143-144.
« Architecte, metteur en scène et urbaniste enchanteur autoproclamé, Charles Altorffer est convaincu qu’il est encore temps de rêver les villes de demain. Dans cet objet graphique surprenant, il dresse donc le portrait du monde urbain, et fait l’inventaire des nécessaires changements à opérer pour s’adapter à l’avenir. Tout au long de son exposé, la naïveté se confronte au savoir. Urbain l’enchanteur d’un côté, Maître Corbu de l’autre : comme une conversation permanente dans la tête de l’auteur, ces deux personnages abordent les sujets de l’urbanisme, tentent de s’accorder sur l’évolution historique des villes et se prennent au jeu du projet salvateur… »
ALTORFFER Charles, Traité d’urbanisme enchanteur, Lyon, France, Libel, 2021.
Ce document s’appuie sur un retour d’expérience pour présenter d’une part une réflexion générale sur le processus et les outils de co-construction dans le cadre d’une rénovation urbaine, et d’autre part une synthèse détaillée des lieux et forces actives pouvant intervenir dans la co-construction de la rénovation urbaine du quartier sud de l’Île-Saint-Denis. Il est rédigé depuis et à partir de la vie quotidienne de ce quartier, en déployant une analyse très fine des usages que permet la permanence architecturale.
ASSOCIATION ICI !, « Diagnostic d’usages urbains », Quartier Sud Île-Saint-Denis, 2017.
Dans le cadre de la future transformation du quartier sud de l’Île-Saint-Denis, orchestrée par le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU), l’association Ici ! se donne l’objectif de favoriser les initiatives habitantes grâce à la valorisation et la mise en réseau des ressources locales. Pour cela, elle s’installe dans un pavillon mis à disposition par la mairie, pour mettre en action un atelier populaire d’urbanisme avec gouvernance partagée du lieu, imaginer une programmation active, et mettre en place des « technologies sympathiques de construction » avec la société civile. Ce document présente les ambitions et le montage du projet.
ASSOCIATION ICI !, « Maison en Chantier : habiter chez soi, son quartier, sa ville », Quartier Sud Île-Saint-Denis, 2017.
Le 7 avril 2014, Notre Atelier Commun (NAC) et le Pôle d’Exploration des Ressources Urbaines (PEROU) présentent une « Étude de faisabilité pour l’humanisation des lieux d’accueil de HAS Vaucluse dans un projet global de reconversion de l’ancien Tri-Postal de la gare d’Avignon ». Les conclusions de ce document esquissent différentes hypothèses pour l’avenir du Tri Postal. Les huit mois de permanence architecturale qui suivent vont permettre de parfaire ce diagnostic d’un point de vue technique, mais aussi de définir dans ses détails un programme architectural hospitalier par le biais d’un travail quotidien et méticuleux, au plus proche des résidents, des équipes de HAS Vaucluse, des acteurs sociaux et culturels liés à l’association, de la ville et de ses habitants. C’est, en substance, ce qu’expose ce document intitulé « Faire le Tri », présenté le 24 avril 2015 en Mairie d’Avignon. Fruit de cette programmation en actes, il est aussi une « pièce à conviction » processuelle d’une expérience de travail très singulière, en permanence architecturale.
ASSOCIATION PEROU ET NOTRE ATELIER COMMUN, « Faire le TRI », étude de programmation active pour le Tri Postal d’Avignon, 2015.
La coopérative d'habitantEs est un modèle l'habitat participatif non-spéculatif qui a pour valeurs la propriété collective, la démocratie et la déconnexion avec le marché immobilier. La coopérative d'habitantEs est aussi une forme juridique particulière qui permet de pérenniser ses valeurs dans le temps. Dans cette vidéo, l'association ATcoop en décrit les différentes formes juridiques.
« 2011, les printemps arabes ont donné le ton à d’autres révoltes. Un mouvement mondialisé s’étend, c’est l’Haraka. Les productions industrielles, les États et toutes les hiérarchies vacillent. Des dynamiques populaires s’entrechoquent pour répondre aux nécessités de la survie et dessiner un futur habitable.2021, les communes libres s’épanouissent sur les ruines du système. Comment vivre avec l’héritage de l’Antémonde ? Comment faire le tri des objets et des savoirs d’une époque aux traces tenaces ? Les haraks dessinent leur quotidien en fonction de leurs ressources et de leurs rêves. Des dynamos aux rites funéraires, des lave-linge aux assemblées, ces nouvelles d’anticipation politique racontent non pas une utopie parachutée, hors-sol, mais des mondes qui se confrontent à la matière, à ce qui résiste dans les têtes, où les routines collectives bâtissent un monde qui s’espère sans dominations. »
Ateliers de l’antémonde, Bâtir aussi, Cambourakis, 2018.
« Cet ouvrage est né d’un certain nombre de constats — dont celui, central, d’une crise sans précédent au sein des métiers de la fabrique urbaine. Certes, ces derniers sont, depuis quelques décennies déjà, en plein bouleversement, mais à de nombreux égards, il semble que la transformation des conditions d’exercice s’est accélérée sous l’effet des turbulences économiques et écologiques que traversent nos sociétés. Comment concevoir sans commande claire, sans programme défini, sans financement stable, sans dynamique de marché, sans pilotage intelligible, sans opérateurs identifiés ? »
ATELIER GEORGES, ROLLOT Mathias et ATELIER JAVA, L’hypothèse collaborative : conversation avec les collectifs d’architectes français, Marseille, Hyperville, 2018.
« Dans notre perspective, les chartes des communs urbains sont des mécanismes juridiques établis par ou avec les communautés en vue de permettre et d'organiser l'agir en commun (commoning). Elles contribuent à formaliser les droits et la souveraineté des individus et de la communauté sur ses ressources communes ».
« Atlas des chartes des communs urbains propose de :
- Réaliser et entretenir un inventaire ouvert et interactif de mécanismes juridiques consacrés à la mise en œuvre des communs urbains.
- fournir un espace collectif pour l'analyse et l'interprétation de ces mécanismes de gouvernance des communs urbains et produire et partager des connaissances avec les commoners dans une perspective interculturelle.
- offrir un espace d'échange et d'entraide autour de l'élaboration de chartes et autres instruments juridiques pour la régénération ou la création des communs urbains ».
À Mayotte aujourd’hui, des projets de lieux dédiés aux pratiques culturelles et des chantiers de construction se développent autour de valeurs communes. Programmation ouverte, co-construction, réutilisation de l’existant, implication des usagers dans la conception, utilisation et valorisation de matériaux et savoir-faire locaux, interventions progressives sont autant d’outils qui permettent de mettre en avant de nouvelles manières de construire le territoire.
Cette phonothèque réunit des podcasts qui interrogent ces pratiques, racontent ces démarches, et mettent en avant les savoir-faire et les enjeux mahorais liés à la construction et l’architecture.
Dix autres podcasts aussi disponibles sur le site de la phonothèque : https://phonotheque-mayotte.org/
Laisser place à l’imprévu en occupant collectivement, en cœur de ville, un bâtiment public universitaire vacant et le réhabiliter tout en se formant : une programmation ouverte pour construire et se reconstruire
Dans son rapport présenté en avril 2023 sur l'état des lieux, les enjeux et les perspectives de la culture et de la communication dans les tiers-lieux en Ile-de-France, le Conseil économique, sociale et environnemental Ile-de-France (CESER) suggère d'ailleurs de mener une expérimentation de politique publique autour du bail forain pour dynamiser l'occupation du foncier vacant avant tout projet d'urbanisme et permettre aux porteurs de projet de rebondir ensuite vers d'autres lieux vacants.
Dans un contexte où l'Etat français tend à décentraliser et à relocaliser les règlements urbains de façon à ce qu’ils soient le plus adapté possible au territoire guyanais, la commune d'Awala-Yalimapo, doté d'un riche patrimoine d'habitat traditionnel, tente une expérimentation. Plutôt que d'adapter cet habitat vernaculaire aux normes nationales, elle sollicite la Direction des Affaires Culturelles (DAC) et l’accompagnement du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) local pour étudier les possibilités de conserver le mode d’habiter kali’na et lever l’insécurité juridique vécue par les habitantEs.
En 2019, le CAUE rend une étude « sur les modes d’habiter traditionnels appréciés au regard de la règlementation nationale ». Pour chaque point de blocage juridique, il est proposé, soit des mesures immédiates en application du droit positif, soit des mesures nécessitant une action, par exemple une demande de dérogation, soit, enfin, des mesures relevant de la compétence du législateur ou des hautes juridictions.
Bilan de la première phase de projet du "Lycée avant le Lycée" de Bagneux (2018-2019-2020)
Convention financière par laquelle BNP Paribas Immobilier Résidentiel soutient la démarche de la permanence architecturale de l'association Notre Atelier Commun. Il s'agit ici d'un soutien direct, par l'aménageur privé sur une part de ses fonds dédiés à Ville pour la concertation, via une convention de financement à une association pour conduire une démarche expérimentale en lien et place d'une maison classique du projet. Les livrables correspondent aux actions définies par l'association et produites sur le terrain.
En 2021, Fanny Taillandier, écrivaine sensible aux questions d'urbanisme, anime une "mission jeunesse" sur le chantier du "Lycée avant le Lycée" avec les élèves et apprentis du lycée professionnel De Vinci de Bagneux pour dessiner les espaces du futur établissement scolaire.
Déchet, rebut, rien… ces notions fondamentales s’offrent comme objets dans des champs spécifiques du savoir, technologique, anthropologique et philosophique. Au déchet, on associe volontiers le procès technologique mis en œuvre dans les filières de production industrielle où il est question de sa gestion et de son traitement. Au rebut, des approches anthropologiques mettant en exergue les perceptions et représentations de la pollution, de la souillure, des nuisances et le rapport que nous entretenons avec les matières déchues ou inutiles, ici comme ailleurs. Au rien, la dimension philosophique, épistémologique, voire métaphysique, s’appuyant sur l’idée de corruption et sur la problématique de dissolution de la matière, physique ou biologique, des choses aux humains. Cette triade est cernée de façon globale afin d’en mesurer les problématiques, les approches et les enjeux. Cependant une telle tripartition ne saurait être réduite à une répartition mécanique et sans recoupements : il s’agit au contraire d’insuffler un courant pluridisciplinaire dont la philosophie constitue le lieu géométrique opérant un brassage de plusieurs savoirs autour d’un enjeu fondamental.
Charte rédigée en 2010 par le premier groupe de locataires des logements communaux des Bogues du Blat établissant des règles de vie commune et de gestion des espaces partagés.
Avenant à la décision du conseil municipal de Beaumont encadrant le mécanisme des loyers par lequel les locataires des Bogues du Blat peuvent initier des travaux dans leur maison, qui seront valorisés dans le paiement de leur loyer. Si la municipalité paie les matériaux et que les habitantEs font les travaux, la somme investie est récupérée en augmentant un peu le loyer. Et si les locataires restent moins de sept ans dans leur logement, la commune leur rembourse, au prorata, les sommes qu’ils et elles y ont investi.
Dossier de présentation retraçant la commande et le chantier du projet des Bogues du Blat à Beaumont.
BELLER Julien, L'architecture engagée, Aubervilliers, L'École du Renouvellement Urbain, 2014.
Louis-Marie Belliard est responsable d’opérations à Territoires, la société d’aménagement de la ville de Rennes et de sa métropole. De 2015 à 2021, il s’occupe du chantier de l’Hôtel Pasteur. Dans cet entretien, il explique le rôle d’un aménageur dans un programme classique et, en contrepoint, la singularité du projet de l’Hôtel Pasteur. Lorsqu’il arrive dans le bâtiment, celui-ci foisonne de vie et expérimente déjà le décloisonnement entre savoirs techniques et savoirs intellectuels. Dès lors, le rôle de l’aménageur n’est pas d’y proposer des solutions mais plutôt, en confiance avec l’architecte, de conduire un chantier qui ne figera aucun des usages du bâtiment. À la fin de l’entretien, Louis-Marie Belliard raconte comment ce projet a transformé la vision qu’il a de son métier et les nouvelles pratiques qu’il met désormais en place dans ses projets.
La question de l'environnement constitue un des enjeux majeurs des interrogations de nos sociétés contemporaines à propos de leur identité et de leur avenir. Interrogations à la fois théoriques et pratiques, qui prennent des formes extrêmement variées, tant du point de vue du langage que de l'action. Le problème de la nature et des relations que la société entretient avec elle est au centre des questions que l'homme se pose aujourd'hui sur lui-même.
« S’appuyant sur son engagement auprès d’ATD Quart Monde, Gigi Bigot dévoile le pouvoir des contes. Elle retrace son parcours de conteuse, évoque sa pratique et les processus de création de ses récits. »
BIGOT Gigi, Marchande d’étoiles. Le rêve d’une conteuse d’aujourd’hui, s.l., La Grande Oreille/Quart Monde, 2018.
En 2023, la Ville de Billom lance un appel à manifestation d’intérêt pour l’occupation de l’ancien collège, remporté par l’association La Perm.
La commune de Billom lance, début 2019, un appel d’offre « pour une mission d’animation pour la réappropriation et la mise en usage de l’ancien collège de Billom ». Ce marché est d’un genre nouveau : il dépasse la classique mission d’animation d’un lieu à destination du public et des scolaires en y ajoutant, grâce à la permanence architecturale, l’accompagnement de la commune et des futurs résidentEs dans une « stratégie d’occupation ». En somme, s’installer sur le site du projet, y mener des premiers travaux de sécurité et d’aménagement et travailler à sa programmation in situ et en action.
Début 2023, la mairie a relancé un appel d’offre pour une seconde mission, remportée par Rural Combo, davantage axée sur l’accompagnement architectural auprès de la Ville (en lien avec le chantier de gros œuvre et la réflexion menée avec la conservation régionale des Monuments Historiques).
Plans de mise en usage des différents espaces de l’ancien collège de Billom.
Support de présentation réalisé par le collectif Rural Combo en mai 2023. Y sont présentées les différentes étapes du projet depuis la réouverture de l'ancien collège en 2019, les missions réalisées par Rural Combo, la mise en usage des différents espaces, la constitution du collectif d'usagerEs et la structuration de l'association la Perm.
Début 2023, la mairie a relancé un appel d’offre pour une seconde mission, remportée par Rural Combo. Rural Combo ne sera plus présent dans la gouvernance, gérée par La Perm, tout en restant disponible aux sollicitations de l’association, mais se concentrera sur la formation et la transmission aux adhérentEs, aux usagerEs et aux éluEs des outils de gouvernance et d’économie contributive déjà conçus et entre-temps perfectionnés.
Rural Combo, un collectif qui habite dans les monts du Livradois, remporte le marché d’animation et de mise en usage de l’ancien collège de Billom et devient assistant à la maîtrise d’ouvrage. Un nouveau type d’assistance à maîtrise d’ouvrage qui combine, de manière inédite, l’occupation du site du projet ; sa mise en usage en lien avec les services techniques de la Ville pour la réalisation des travaux ; l’expérimentation et l’accueil d’activités plus ou moins ponctuelles aux fins d’en éprouver la valeur contributive dans les murs ; et, par la force des choses, la structuration d’une gouvernance.
Convention d’occupation temporaire de l’ancien collège signée entre la Ville de Billom, Rural Combo et l’association La Perm. Son article 3 relatif aux assurances inclut une clause de renonciation à recours par laquelle les deux parties renoncent mutuellement à se demander réparation. Cette clause, relativement courante pour les monuments historiques, y compris dans le cas d’occupations temporaires, diminue le montant de la prime d’assurances tout en maintenant inchangé le niveau d’indemnisation.
Rédigés au travers d’ateliers avec les usagerEs de l’ancien collège, le schéma de synthèse et les valeurs socle entérinent les principes d’une association collégiale. Reprenant le vocabulaire de l’école, les adhérentEs de l’association sont des collégienNEs, diviséEs en quatre « classes » thématiques : communication, économie, régie et programmation. Chaque classe élit pour six mois deux déléguéEs qui sont donc huit à former le « conseil de classe », conseil d’administration de l’association avec huit co-présidentEs. La ville et Rural Combo y sont présents en tant que CPE, pour Conseillers Principaux d’Expérimentation, mais n’y ont pas droit de vote.
Béatrice Mariolle est architecte, urbaniste, docteure et HDR en architecture, professeure TPCAU à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture et du Paysage de Lille, chercheuse à l'IPRAUS/UMR AUSser et chercheuse associée au LACTH, directrice scientifique de la chaire "Acclimater les territoires post-miniers". Elle est la co-autrice, pour l'Ecole du terrain, de la fiche manière de faire "Une école d'architecture ancrée dans son territoire".
Chevalier de la Légion d’honneur et médaille 2020 de l’urbanisme de l’Académie d’architecture, elle est Présidente de l’association TEPOP. Ses multiples activités d’enseignement, de recherche et de maîtrise d’oeuvre en architecture et en urbanisme (gérante jusqu’en 2021 de l’agence Bres + Mariolle), sont mises au service d’un engagement dans les transformations environnementales et architecturales des territoires en crise, particulièrement dans les quartiers populaires (Le Bassin Minier Nord-Pas-de-Calais, le Grand Paris des quartiers populaires, les territoires ruraux). Elle place au centre de ses activités les outils de démarches participatives, persuadée que l’implication des habitants et des usagers est une condition nécessaire à la transition écologique, en proposant des alternatives à l’urbanisme productiviste, respectueuses de l’humain et de l’environnement. Le point de départ a été la réalisation de 15 logements participatifs en 1988 à Saint-Brice- Courcelles, suivi par le projet La Pêche à Montreuil. Les travaux menés à l’Atelier International du Grand-Paris et la création de l’association TEPOP en sont des exemples clés.
Depuis 2018, elle a créé la chaire Acclimater les territoires Post-miniers, issue d’une rencontre avec un territoire qui montrait des liens évidents avec des travaux de recherche et de pédagogie précédents : l’urbanisation dispersée, la ruralité, les marges, l’habitat pavillonnaire, l’adaptation climatique, la précarité énergétique, le patrimoine bâti et paysager mis à mal par la modernité. Cette chaire est un peu comme la rencontre sur un même territoire de travaux personnels précédents.
Elle est co-auteure de plusieurs ouvrages : Le Local déployé- les campagnes au prisme de l’écologie (avec Antoine Brès), Densifier-dédensifier, penser les campagnes urbaines (avec Jean-Michel Leger, ed. Parenthèses, 2018), Territoire Frugal La France des campagnes à l’heure des métropole, ed. Métis Presses 2017 (avec Francis Beaucire et Antoine Brès,), Subagglo en représentations, ed. Archibook, 2016 (avec Philippe Villien), Subagglo 2030 et Tourisme. Grand Paris hors les murs, ed. Recherche, 2012 et Subagglo 2030, ed. Recherche 2011) (avec Philippe Villien).
Chloé Bodart est architecte. Elle s’est notamment formée au sein de l’agence Construire, aux côtés de Patrick Bouchain et de Loïc Julienne. Un de ses chantiers formateurs a été, en 2013, le Point Haut à St-Pierre-des-Corps, cet ancien entrepôt le long des voies ferrés reconverti en équipement dédié à la création artistique contemporaine. Permanence d’un architecte sur le site, ouverture du chantier au public, implication des usagerEs, émulation avec les ouvrierEs, ici s’est expérimentée grandeur nature une programmation artistique de chantier. Désormais à la tête de sa propre agence, Compagnie architecture à Bordeaux, aux cotés de Julien Eymard, cette manière expérimentale de faire de l’architecture innerve toute sa pratique. Au point même que le chantier du Point Haut, vieux de près d’une décennie, ricoche sur le dernier projet que l’agence a livré : une école maternelle et primaire à Bruges, près de Bordeaux. La cité de chantier en bois de ce projet a été fabriquée avec le rebut de Point Haut. La boucle pourrait être bouclée, et pourtant il faut encore batailler pour que cette démarche de la permanence architecturale et du chantier ouvert convainquent les commanditaires publics et les entreprises. C’est ce que nous raconte ici Chloé Bodart.
Que représente la permanence dans son travail d’architecte ? Peut-on dire qu’elle est, pour celui ou celle qui la pratique, une école alternative d’architecture, une école du terrain ? Comment permet-elle de retourner la commande ? Comment peut-elle s’imposer dans la commande publique ?
C’est par l’interstice que l’engagement entre parfois dans le corps ou l’ordre des architectes, comme expérimentation politique. La polysémie du terme « interstice » est riche, et s’il s’agira ici d’évoquer d’abord les interstices urbains temporaires, les espaces interculturels en chantier et les lieux de proximité. Il y a cinq ans, Julien Beller arrive à Saint-Denis pour construire sans permis une maison en bois dans le jardin d’une amie. « L’interstice, l’autre, d’autres manières de faire, l’auto-construction » sont des questions qui le poursuivent en fait depuis son engagement avec No Mad’s Land auprès des gens du voyage, et l’exigence de faire pour et avec les gens concernés.
BONNET Vincent, « Construire pour et avec les Roms », entretien avec Julien Beller, Mouvements, 27 octobre 2011.
De la dentelle à la chaîne : réhabiliter 245 maisons d’une cité-jardin avec ses habitantEs
BOUCHAIN Patrick, entretien, « Il faut parfois jouer au fou du roi », Le Moniteur, 20 décembre 2019 • Entretien
Dans le cadre de la dixième Biennale internationale d’architecture en 2006, Patrick Bouchain – architecte invité à investir le Pavillon français – et le collectif EXYZT ont transformé ce bâtiment d’exposition en pavillon habité. En réponse à la thématique de la biennale « Métacité » (en référence aux évolutions physiques et sociales des agglomérations), ils ont proposé d’y construire la « métavilla » (« Mets ta vie là ») – conçue pour accueillir ses propres architectes, les autres artistes invités et le public – et ainsi de faire acte d’architecture pendant toute la durée de la Biennale.
BOUCHAIN Patrick, HALLAUER Édith et Collectif EXYZT, Construire en habitant : Venise, Arles, Actes Sud, 2011.
« Les deux carnets révèlent une expérience singulière, la commande des élus de Beaumont (Ardèche) de huit logements sociaux adressée à Construire : Patrick Bouchain, Sébastien Eymard, Loïc Julienne et Jean Lautrey. Cette initiative audacieuse pour un village de deux cents habitants, s’inscrit néanmoins dans la poursuite d’une politique municipale de développement de logements accessibles à tous et vise à contrer la dévitalisation des villages liée à une pression foncière croissante, à favoriser l’installation de jeunes actifs, à maintenir les effectifs de l’école communale à classe unique ».
BOUCHAIN Patrick, JULIENNE Loïc, WALDSCHMIDT Pascal, Les Bogues du Blat. Construire, atelier d’architecture. Une commande des élus de Beaumont, Captures Editions, 2018
BOUISSIERE Mélanie, Expérimenter, c’est permis ?, HMONP à l’ENSA Paris La Villette, 2018-2019
Bilan des travaux réalisés, des coûts de l'opération et du calendrier de la permanence architecturale (2013).
Appel d’offre pour la rénovation intérieure des soixante maisons en site occupé intégrant tous les lots mais à destination d’entreprises en corps d’état séparés afin de favoriser les entreprises locales spécialisées.
Compte rendu détaillé des trois années de chantier (textes, plan, photographies et témoignages)
« Fiche maison » personnalisée rédigée par Sophie Ricard, architecte en permanence, en lien étroit avec l’habitantE, tel un guide d’une vingtaine de pages, mélange de roman-photo, de dessins techniques à main levée, de cahier des charges et de tableaux estimatifs indiquant aux entreprises sollicitées les travaux à effectuer dans la maison.
« Fiche maison » personnalisée rédigée par Sophie Ricard, architecte en permanence, en lien étroit avec l’habitantE, tel un guide d’une vingtaine de pages, mélange de roman-photo, de dessins techniques à main levée, de cahier des charges et de tableaux estimatifs indiquant aux entreprises sollicitées les travaux à effectuer dans la maison.
« Fiche maison » personnalisée rédigée par Sophie Ricard, architecte en permanence, en lien étroit avec l’habitantE, tel un guide d’une vingtaine de pages, mélange de roman-photo, de dessins techniques à main levée, de cahier des charges et de tableaux estimatifs indiquant aux entreprises sollicitées les travaux à effectuer dans la maison.
Partenariat de développement de projet entre le bailleur social Habitat du Littoral et l'association Notre Atelier Commun encadrant l'expérimentation "en vraie grandeur" d'une méthode de production de logements via la permanence architecturale.
Les aventures artistiques et culturelles en milieu urbain sont des écritures contextuelles, qui s'inscrivent dans le temps long, sur leur territoire d'action avec les habitants et des acteurs issus de différents mondes professionnels. Pilotées par des acteurs culturels et/ou des artistes (groupes, compagnies ou collectifs), elles sont financées dans le cadre de politiques publiques, de mécénats privés, ainsi que par les ressources propres générées par les activités elles-mêmes.
Durant plusieurs années, cette recherche a permis d'observer que ce type de dispositifs se déroule selon un état d'esprit et des modes opératoires spécifiques, souvent développés de manière intuitive par les principaux acteurs (artistes et opérateurs culturels) ; leur caractéristique principale étant d'être adaptée au contexte dans lequel les interventions se déroulent. La poursuite de l'analyse a permis de constater que ces manières de faire sont souvent mises en tension par le caractère très structuré de chaque monde en présence – considérant ici plus particulièrement les mondes de l'art, des institutions et de la fabrique de la ville. Aussi, ces démarches diffèrent-elles de la conduite de projet souvent attendue par les politiques culturelles, les commanditaires privés ou certains acteurs (en matière d'écriture, de mise en œuvre et d'évaluation).
Partant de ces deux constats, la recherche propose de définir cet état d'esprit et ces lignes d'action sous la forme d'une culture professionnelle propre aux aventures artistiques et culturelles en milieu urbain, afin qu'elle soit partagée par les différentes parties prenantes. Cette culture professionnelle a pour fondements majeurs d'être à l'écoute de l'expression du contexte, ainsi que d'opérer selon des principes d'accordement entre les différents protagonistes. Le travail est nourri par une littérature variée en sociologie des arts et de la culture, sociologie des organisations, philosophie, géographie, économie, histoire de l'art, urbanisme et politiques culturelles. Il s'appuie sur trois terrains, avec des recherches-actions menées entre 2015 et 2023 : Les Ateliers de la Cité (Sextant &+, fondation Logirem), Marseille ; Nos Forêts Intérieures (Cie Un Château en Espagne, Le Merlan scène nationale), Marseille ; et plus particulièrement Transfert (Pick Up Production), Rezé~Nantes.
« Pourquoi, malgré des intentions parfois sincères et orientées vers le bien-être de leurs populations, les États modernes les ont-ils si souvent malmenées, voire meurtries ? Pourquoi, malgré les moyens colossaux mis en œuvre, les grands projets de développement ont-ils si tragiquement échoué et ravagé l’environnement ? Dans cette recherche foisonnante, James Scott démonte les logiques bureaucratiques et scientifiques au fondement de ces projets « haut-modernistes », poussant à toujours plus de lisibilité et de contrôle sur la nature et les sociétés humaines.
À partir d’une large palette d’études de cas allant de la foresterie scientifique à la création des premiers recensements et des noms propres, de la doctrine révolutionnaire de Lénine à celle de Le Corbusier en matière d’urbanisme, et de la collectivisation de l’agriculture soviétique aux politiques de villagisation en Tanzanie et ailleurs, Scott dénonce ces entreprises de planification autoritaire qui finissent par appauvrir et étouffer le monde physique et social.
En appuyant leur pouvoir sur des formes de classification, de standardisation et d’abstraction, ces projets tendent tous à négliger les mécanismes et les processus informels d’ajustement pourtant essentiels à la préservation d’ordres sociaux viables. Ils échouent aussi car ils marginalisent les savoirs locaux de celles et ceux qu’ils ciblent. À l’encontre de ces approches autoritaires centralisées et surplombantes, Scott défend le rôle de formes de savoirs plus modestes, étroitement liées à l’expérience pratique et davantage capables d’adaptation au gré des circonstances ».
SCOTT J.C., L’œil de l’État – Moderniser, uniformiser, détruire. Paris : La découverte, 2021.
Il est ici question des relations croisées qu’entretiennent le néolibéralisme et le droit administratif. L’examen de ces relations donne à voir une réalité juridique mouvante travaillée par des tensions contrastées. En s’installant dans le droit le néolibéralisme ne manque pas d’en transformer la substance. Ainsi, pour ce qui le concerne, le doit administratif tend à se fondre dans l’ensemble flou du droit de l’action publique. Mais cette mutation ne signifie pas la fin du droit administratif. Ce dernier résiste pour préserver certaines des marques les plus traditionnelles de son identité. La contestation contentieuse des politiques publiques informées par le néolibéralisme n’est sûrement pas étrangère à cette « résistance ».
CAILLOSSE Jacques, « Faire du droit administratif à l’heure du néolibéralisme », Jus Politicum, n° 27, 2022.
Nous avons eu l’opportunité de trouver à Saint-Étienne en 2010 un interstice au cœur de la ville en chantier propice à l’expérimentation. À travers nos tests et projets, nous avons questionné les transformations urbaines et les politiques publiques associées, en connivence avec de nombreux acteurs des institutions publiques qui cherchaient eux aussi de nouveaux instruments et cadres d’action. Nous avons créé une dynamique collaborative mettant en mouvement habitants, institutions, entreprises, associations, commerçants, chercheurs autour de l’espace public. Ce récit d’expérience recompose l’histoire de cette épopée.
Carton plein, La Cartonnerie : expérimenter l’espace public, Saint-Étienne, 2010-2016, La Défense, PUCA, 2016.
Ça doit faire une drôle d’impression de retourner dans son ancien collège aux fins d’écrire la commande d’un nouvel établissement scolaire qui doit le remplacer. C’est ce qui est arrivé à Agathe Chiron, architecte designeuse pour le collège Ernest Renan de Saint Herblain près de Nantes. Avec Pascal Ferren, ils sont assistants à la maîtrise d’ouvrage et maîtrise d'usages pour le conseil départemental de Loire-Atlantique qui a la compétence des collèges. L’appel d’offre qu’ils rédigent impose aux architectes d’être accompagné par un designeur de service, soucieux qu’ils sont de travailler en amont avec les usagerEs, surtout pour des programmes particulièrement contraints comme ceux des établissements scolaires. En juin 2021, le département recrute l’agence K Architectures. Après un premier designeur qui préféra finalement se retirer du projet, c’est Charlotte Cauwer qui rejoint l’aventure pour trois ans. En un an, sa mission de designeuse au sein de la maîtrise d’œuvre a déjà permis de repenser bien des espaces et des usages du futur collège, le tout pour une participation minime au budget total du projet (0,4% du budget de la maîtrise d’œuvre).
Architecte de formation passée par le collectif PEROU (Pôle d'Exploration des Ressources Urbaines) pour expérimenter, dit-elle, une architecture non conventionnelle et explorer les ressources urbaines dans un souci d’hospitalité, des bidonvilles de Calais à l’accueil des sans-abris dans la capitale, elle a travaillé six ans durant au Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement de l’Essonne où elle s’est familiarisée à l’urbanisme transitoire, à tout ce patrimoine contemporain déjà vacant dans lequel elle a pu mettre en place des permanences architecturales aux fins de le réhabiliter. Au collège de Saint Herblain, elle devient « envoyée spécial » selon ses mots, designeuse en permanence, présente plusieurs jours par semaine pour observer les usages, croquer dans son carnet les manières d’habiter ce lieu, sensibiliser la communauté éducative et les collégienNEs au chantier du futur collège et recueillir auprès d’elles et eux, par mille et une ruses, ce qui en fera un établissement co-construit avec celles et ceux qui y travailleront.
« Plutôt que de construire de nouvelles surfaces, des municipalités partagent leurs locaux pour en multiplier les usages.
Inutile de tergiverser, la ville de demain, qui doit être « vertueuse et durable », « est une ville dans laquelle on arrête de construire des m², et où on trouve les solutions pour mieux utiliser ce qu’on a déjà », explique Dominique Alba, la directrice générale de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur). Cette règle, valable pour le logement, s’applique tout autant aux équipements publics comme aux immeubles de bureaux. Leur usage doit être optimisé, insiste l’Apur dans l’ouvrage qu’elle consacre aux quelque 4 200 écoles, collèges et lycées, 2 100 structures d’accueil des tout petits, 150 mairies, ou encore aux gymnases, piscines et bibliothèques de la métropole du Grand Paris. »
Ce travail - largement fondé sur une expérience personnelle de 6 mois au sein de la permanence de chantier du Lycée des Métiers du Bâtiment de Longoni à Mayotte -, cherche à explorer les différents rôles que peut jouer la permanence architecturale dans l'accompagnement d'un projet structurant sur un territoire vulnérable aux enjeux complexes (aléas croisés, populations délaissées, insécurité forte). Il pose l'hypothèse de la permanence comme outil pour atténuer l'impact des aléas - qu'ils soient d'origine naturelle ou humaine - sur le chantier et le projet en général, et tente également d'analyser la posture que l'architecte permanent.e y développe. Une attention particulière est apportée au contexte géographique, social et culturel de Mayotte, afin de mieux appréhender les réalités concrètes du territoire, et les enjeux d'une telle démarche de projet.
À Mayotte aujourd’hui, des lieux dédiés aux pratiques culturelles et à leur diffusion se développent autour de valeurs communes. Programmation ouverte, co-construction, interventions progressives sont autant d’outils qui permettent de mettre en avant de nouvelles manières de construire le territoire. Forte de ces expérimentations culturelles, urbaines et architecturales, l’île se présente comme un véritable laboratoire prêt à relever les multiples défis locaux mais également à rayonner à l’échelle nationale.
Cinq lieux culturels et urbains à Mayotte se réunissent pour initier un espace d’apprentissage et d’échanges. Cette école collective, qui a vocation à s’ouvrir, se donne pour ambition de contribuer à la construction de lieux à la hauteur des enjeux sociétaux et environnementaux de l’île. C’est aussi l’occasion de crédibiliser des méthodes qui font leurs preuves sur le terrain. La démarche nationale de la Preuve par 7, qui accompagne le projet de lieu culturel à Chiconi, apporte son soutien afin de fédérer autour d’une même pratique.
Convention de partenariat signée entre la Ville de Chiconi et la Preuve par 7 pour encadrer la démarche de permanence architecturale et de programmation ouverte initiée autour de la Maison des Jeunes et de la Culture de Chiconi.
En octobre 2021, suite au besoin exprimé par la ville de Chiconi de poursuivre la permanence architecturale afin d’achever le relevé des usages et formaliser le travail de programmation de l’îlot et du futur lieu de diffusion, formation et accompagnement musical, la permanence ré-ouvre alors jusqu’à octobre 2022 avec Camille Hiolin, jeune architecte. Cette seconde phase permet de poursuivre la mise à l’épreuve de la faisabilité du projet, et de tester des programmations, de fédérer des acteurs et actrices liéEs directement ou non à la culture, d’initier des partenariats, soutenir des initiatives locales autour de questions territoriales et patrimoniales.
Cette étude des usages et de programmation en actes réunit en un document la synthèse de l'étude préalables des usages et des besoins, l'étude de programmation en actes, ainsi qu'un carnet de bord de la permanence architecturale - son calendrier d'actions, ses temps forts, mais aussi le "journal intime" de la deuxième permanente.
En effet, après un arrêt d'un an, une nouvelle permanence s'initie afin d’achever le relevé des usages et formaliser le travail de programmation de l’îlot et du futur lieu de diffusion, formation et accompagnement musical. La permanence ré-ouvre alors avec Camille Hiolin, jeune architecte qui avait déjà contribué à l'étude pour la réhabilitation de la MJC, côté maîtrise d’œuvre avec Julien Beller, et qui prend la suite d'Albadawy Mattoir, qui continuera à accompagner le projet, à la mairie cette fois.
Cette seconde permanence permet de tester les programmations et les articulations entre les différents lieux culturels de l'îlot, d'initier une assemblée des artistes, de se réunir avec les acteurs et actrices mahoraisEs liéEs directement ou non à la culture, et de soutenir des initiatives locales autour de questions territoriales, constructives et patrimoniales. Un programmiste rédige par ailleurs un programme pour la salle de spectacle et les espaces publics, objet du concours restreint actuellement en consultation.
Etude des usages réalisée par Albadawy Mattoir puis poursuivie et finalisée par Camille Hiolin dans le cadre de sa permanence architecturale sur la Maison des Jeunes et de la Culture de Chiconi. Faire de la programmation ouverte, c’est commencer par observer les usages avant de construire la commande, et avant de construire tout court. C’est le chemin que décide de prendre la Ville de Chiconi qui souhaite concevoir des lieux culturels dans la commune, et qui fait appel à la Preuve par 7 pour accompagner la création de la commande selon cette logique de programmation ouverte.
Fiche de poste rédigée par la Preuve par 7 pour le recrutement du permanent architectural à Chiconi (Mayotte). La permanence doit permettre de former autour de la démarche une communauté de personnes désireuses de faire ensemble, de rassembler les énergies. Le ou la permanentE doit mettre en place des actions et des réflexions à même de mieux comprendre les besoins, d’ouvrir les possibilités pour l’occupation du site, actuelle et à venir, en testant les usages sur le site même du futur projet pour pouvoir le définir au mieux.
Présentée sous forme de chronique, La leçon de Chiconi raconte l'histoire de l'aménagement d'un village de l'île de Mayotte de 1981 à 1992. Il n'y a rien de spectaculaire dans ces aménagements, rien d'éblouissant. Ils auraient été autres, de toute façon, si la population du village ne s'était pas impliquée jusqu'à ce que l'histoire de l'aménagement construise dans le temps l'histoire du village et de ses familles.
À Mayotte aujourd’hui, des projets de lieux dédiés aux pratiques culturelles et des chantiers de construction se développent autour de valeurs communes. Programmation ouverte, co-construction, réutilisation de l’existant, implication des usagers dans la conception, utilisation et valorisation de matériaux et savoir-faire locaux, interventions progressives sont autant d’outils qui permettent de mettre en avant de nouvelles manières de construire le territoire.
Cette phonothèque réunit des podcasts qui interrogent ces pratiques, racontent ces démarches, et mettent en avant les savoir-faire et les enjeux mahorais liés à la construction et l’architecture.
Dix autres podcasts aussi disponibles sur le site de la phonothèque : https://phonotheque-mayotte.org/
Cette charte concerne tous les membres du collectif du Moulinage de Chirols, quel que soit leur statut. Cette charte a été établie par consentement entre les membres actifs fondateurs de l’association Le Moulinage de Chirols. Elle porte ainsi la trace de l’histoire de la création de la Coopérative, et du soutien de l’association à cette création. Cette charte est publique et évolutive.
Le Moulinage de Chirols est un pôle d’expérimentation collective, sociale et solidaire. Ce document présente les ambitions du collectif quant à la transformation du site, sa réhabilitation et la programmation envisagée.
Après l’organisation de journées de jardinage, de chantiers pierre-sèche et de balades commentées, un groupe composé de Camille (paysagiste), Benjamin (artiste plasticien et art-thérapeute), Pauline (paysagiste), Camille (élue de la commune et responsable du programme Familles à Energie Positive de l’ALEC 07), Pierre (paysagiste), Juliet (artiste clown), et Alexandre (paysagiste) se fédère en partenariat avec la commune pour faire de ce site un lieu de créations artistiques. C’est ce groupe qui s’est rapproché du médiateur des Nouveaux commanditaires pour exprimer leur souhait d’amorcer une commande.
Après plusieurs temps d’échange en salle et sur le terrain, le groupe commanditaire s’est accordé sur la difficulté d’accès et de visibilité du site depuis les espaces publics avoisinants. Longé par une calade (chemin de pierre) en amont et bordé par le moulinage et son parc en aval, les terrasses sont essentiellement pratiquées dans leur contours. C’est aujourd’hui un lieu dont on fait le tour mais qu’on ne traverse pas. La traversée de ce paysage en escaliers offre pourtant une expérience de parcours unique que ce soit dans la qualité des points de vue sur la vallée que dans l’émotion procurée par la présence des pierres et la mémoire paysanne qui en émane. Le groupe souhaite questionner le statut transitoire de ce lieu. Ces terrasses ont été construites en cascade au fil des efforts de plusieurs générations, construisant du plat dans la pente pour cultiver la terre. Véritable “Machu Pichu” local symbole d’un paysage d’entraide et autrefois fierté de la vallée, ces terrasses sont petit à petit tombées dans l’oubli.
La commande serait donc d’imaginer de nouveaux usages à cet ensemble remarquable de terrasses afin qu’elles soient à nouveau traversées.
Les faysses communales telles qu’on peut les voir aujourd’hui n’ont pas toujours montré ce visage. Jusqu’à 2015, les murs en pierre sèche étaient dissimulés par de grands pins Laricio, ayant eux-mêmes succédé à de l’agriculture vivrière et fruitière donnant aux faysses une allure singulière. Après la ré-ouverture des faysses il y a cinq ans, l’engouement pour leur réhabilitation reprend de plus belle aujourd’hui avec l’envie de donner un nouveau souffle à ces terres pleines de promesses. Cette gazette a vocation à permettre à tout à chacun(e) de suivre cette aventure et d’y participer.
Après l’organisation de journées de jardinage, de chantiers pierre-sèche et de balades commentées, un groupe composé de Camille (paysagiste), Benjamin (artiste plasticien et art-thérapeute), Pauline (paysagiste), Camille (élue de la commune et responsable du programme Familles à Energie Positive de l’ALEC 07), Pierre (paysagiste), Juliet (artiste clown), et Alexandre (paysagiste) se fédère en partenariat avec la commune pour faire de ce site un lieu de créations artistiques. C’est ce groupe qui s’est rapproché du médiateur des Nouveaux commanditaires pour exprimer leur souhait d’amorcer une commande.
Après plusieurs temps d’échange en salle et sur le terrain, le groupe commanditaire s’est accordé sur la difficulté d’accès et de visibilité du site depuis les espaces publics avoisinants. Longé par une calade (chemin de pierre) en amont et bordé par le moulinage et son parc en aval, les terrasses sont essentiellement pratiquées dans leur contours. C’est aujourd’hui un lieu dont on fait le tour mais qu’on ne traverse pas. La traversée de ce paysage en escaliers offre pourtant une expérience de parcours unique que ce soit dans la qualité des points de vue sur la vallée que dans l’émotion procurée par la présence des pierres et la mémoire paysanne qui en émane. Le groupe souhaite questionner le statut transitoire de ce lieu. Ces terrasses ont été construites en cascade au fil des efforts de plusieurs générations, construisant du plat dans la pente pour cultiver la terre. Véritable “Machu Pichu” local symbole d’un paysage d’entraide et autrefois fierté de la vallée, ces terrasses sont petit à petit tombées dans l’oubli.
La commande serait donc d’imaginer de nouveaux usages à cet ensemble remarquable de terrasses afin qu’elles soient à nouveau traversées.
Le Moulinage est une ancienne usine de fil de soie, où travaillaient des centaines d’ouvrières.
Le Collectif du Moulinage de Chirols rassemble des citoyenNEs qui souhaitent redonner vie à ce lieu, dans un projet d’intérêt général, non lucratif, sans spéculation possible et dans une perspective de bien commun.
Nous créons un quartier artisanal, artistique et culturel ouvert au public, avec une salle de spectacle, une cantine associative, des espaces de travail partagés et un habitat groupé. Nous expérimentons des manières d’oeuvrer ensemble plus solidaires et plus écologiques (réemploi, auto-réhabilitation accompagnée, sobriété énergétique…) en lien avec le territoire et son histoire (valorisation d’un patrimoine matériel et immatériel, réhabilitation des terrasses en pierres sèches...).
Actuellement en chantier, le moulinage accueille quelques premierEs habitantEs et de nombreux bénévoles lors de joyeux chantiers participatifs !
Quel est le rôle de la maquette dans l’élaboration du projet et dans l’enseignement du projet ? La maquette est-elle devenue au XXe siècle un outil de recherche artistique en soi ou un mode d’exploration des utopies architecturales ? De quelle manière la maquette participe-t-elle aux stratégies de communication des architectes et des maîtres d’ouvrage ? Ce colloque a rassemblé des professionnels de huit pays, d’horizons divers – architectes, conservateurs, chercheurs et maquettistes –, afin de confronter leurs points de vue et de faire avancer la connaissance sur un sujet en permanente évolution aujourd’hui avec l’utilisation croissante des représentations numériques.
CLARISSE Catherine, « Maquettes de travail participatif de l’Atelier Construire » dans AMSELLEM Guy & GRUBERT Mireille (dir.), La maquette, un outil au service du projet architectural, Éd. Des Cendres & Cité de l'Architecture et du Patrimoine, Paris, 2015.
L’appel d’offre pour la réhabilitation des logements sociaux de la cité-jardin lancé par Aquitanis en 2015 insiste donc sur la « valeur pédagogique, expérimentale et économique » du projet de réhabilitation et vise, comme l’explique Géraldine Bensacq, « à faire école. Les missions d’assistance à la maîtrise d’ouvrage, de maîtrise d’œuvre et d’OPC sont réunies notamment pour accompagner le projet et créer au niveau local un réseau d’acteurs et d’actrices, de partenaires, d’associations, d’étudiants, etc.
L’auto-construction, exceptionnelle pour des logements sociaux et pourtant au cœur du chantier des embellissements de Claveau, s’appuie sur cette singularité d’habitantEs qui, 60 ans durant, ont amélioré leur logement, ouvert leur cuisine, construit une extension. Au sein des lots du chantier, celui consacré à l’auto-construction fut le plus difficile et le plus audacieux à mettre en place. L’appel d’offre de ce lot est un marché réservé aux entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS). Les Compagnons Bâtisseurs Nouvelle Aquitaine y répondent et sont ainsi chargés d’encadrer ce volet social et participatif du chantier, inédit à l’échelle d’un quartier.
Carnet de formation permettant aux participantEs (formateur, formatrice, bénévoles, volontaires) de suivre les étapes du chantier d’auto-construction chez l’habitantE.
Comment faire de la dentelle à la chaîne ? Un marché à bons de commande, qui permet des achats au fur et à mesure des besoins, aurait sans doute été plus adéquat pour accompagner un chantier incrémental comme celui de Claveau mais naviguer petit à petit selon les besoins aurait rendu l’enveloppe contrainte du projet plus difficile à tenir. Il a donc été décidé d’engager un marché forfaitaire, moins onéreux mais également plus risqué lorsque la quantité de chaque prestation n’est pas précisément connue.
L’agence Nicole Concordet est missionnée pour effectuer une étude préalable à l’appel d’offre à partir d’une dizaine de foyers de Claveau. Elle peut ainsi observer finement la variété des solutions constructives apportées par les habitantEs aux espaces communs, à leur jardin, leur façade et leur intérieur. À partir du diagnostic des dix maisons, choisies comme un échantillon représentatif, il est possible d’extrapoler une première tranche de travaux systématiques pour tous les logements du projet. Une seconde tranche de travaux d’embellissement, plus inédite pour un bailleur social est également proposée.
Nicole Concordet et ses collègues rencontrent chacun des foyers de Claveau avec lesquels elles dressent une fiche pour chacune des maisons, dessinant le plan actuel à partir du plan standard d’origine, dialoguant avec chaque résidentE sur les transformations qu’il ou elle a produites par le passé, les embellissements dont il ou elle aurait le désir et sur ses éventuelles capacités à les réaliser.
Manuel de connaissances rédigé lors du chantier de Claveau pour accompagner les habitantEs auto-constructeurs dans la rénovation de leur logement.
Mémoire d’Habilitation à la maîtrise d’ouvrage en son nom propre (HMONP) rédigé au cours du chantier de Claveau.
Mémoire d’Habilitation à la maîtrise d’ouvrage en son nom propre (HMONP) rédigé au cours du chantier de Claveau.
Les trois axes de la mission correspondent aux trois phases du projet, tuilées dans le temps : la concertation, l’intégration et la prise en compte des habitantEs et de l’existant (le recensement des fiches maisons) ; la sécurité, le développement durable et la maîtrise des charges (les travaux systématiques) ; le confort et la qualité d’usages (les travaux d’embellissement à l’intérieur des maisons et dans les équipements). L’agence de Nicole Concordet remporte l’appel d’offre et étend progressivement son recueil des « fiches maisons » à l’ensemble des logements du projet.
La Ville de Clermont-Ferrand lance un appel à projet pour une occupation artistique temporaire du Lieu-dit (de 1 à 30 jours, continus ou discontinus) visant à « expérimenter de nouvelles formes, contenus ou usages, qui n’ont pas vocation à être accueillis dans le réseau d’équipements dédiés de la Ville ou de la métropole » et participant d’une « démarche de dialogue et d’échange autour de l’avenir du lieu ». La Ville accompagne financièrement (60 000€ annuels) et techniquement le bon déroulement des projets, via une convention d’occupation temporaire.
Appel à projet, écrit par les résidentEs de la saison précédente, pour l’occupation artistique temporaire du Lieu-dit (de 1 à 30 jours, continus ou discontinus) visant à « expérimenter de nouvelles formes, contenus ou usages, qui n’ont pas vocation à être accueillis dans le réseau d’équipements dédiés de la Ville ou de la métropole » et participant d’une « démarche de dialogue et d’échange autour de l’avenir du lieu ».
Appel à projet, écrit par les résidentEs de la saison précédente, pour l’occupation artistique temporaire du Lieu-dit (de 1 à 30 jours, continus ou discontinus) visant à « expérimenter de nouvelles formes, contenus ou usages, qui n’ont pas vocation à être accueillis dans le réseau d’équipements dédiés de la Ville ou de la métropole » et participant d’une « démarche de dialogue et d’échange autour de l’avenir du lieu ».
Appel d’offre lancé par la Ville de Clermont-Ferrand pour une mission d’accompagnement à la requalification du Petit Vélo. Il énonce clairement la méthode de la permanence architecturale et les objectifs d’une programmation par l’usage, coconstruite avec les acteurs et actrices culturelLEs et les habitantEs du quartier. Le collectif en permanence accompagnera la Ville dans sa stratégie d’activation du lieu et de concertation citoyenne ; assurera les premiers travaux de rénovation nécessaires à sa réouverture et travaillera à l’accueil, à la mobilisation et à l’accompagnement de ses futurEs occupantEs.
La Ville de Clermont-Ferrand recrute un régisseur ou une régisseuse du site pour le Petit Vélo. Il ou elle est certes régisseur ou régisseuse du site, rattachéE au service Musique de la Ville, et responsable unique de sécurité, mais il ou elle participe aussi à l’instruction des dossiers de candidature des résidentEs et à leur accueil au quotidien. Il ou elle devient, de fait, le ou la premièrE permanentE du lieu.
Ariane Cohin n’est pas encore diplômée en architecture lorsqu’elle rencontre l’agence Construire et Chloé Bodart, qui lui propose de devenir permanente architecturale. Huit mois durant, à St-Pierre des Corps, Ariane s’installe dans une caravane sur ce chantier de construction et de réhabilitation de bâtiments commerciaux en lieux de production artistiques pour le Polau et la compagnie Off. La permanence devient alors une école d’architecture alternative dont on peut saisir la cohérence des enseignements en dépliant le parcours d’Ariane Cohin, en amont lors de ses études, et en aval, dans ses expériences postérieures et la création, en 2015, de la Facto. Une association dont le travail de recherche et sur le terrain nourrira également la réflexion autour du chantier comme acte culturel.
Comment une étudiante en architecture dans une école relativement conventionnelle se retrouve permanente sur un projet de réhabilitation ?
Qu’est-ce que la permanence a changé dans sa vision du métier d’architecte pour qu’elle propose de renouveler ensuite l’expérience à Arpajon auprès d’une association qui souhaitait réhabiliter une halle pour en faire un lieu d’échange de savoirs ?
Après ces deux expériences, Ariane Cohin créé la Facto, une association qui prend au mot les enseignements de la permanence architecturale : décloisonnement des savoirs techniques et intellectuels, chantier ouvert, importance de la matérialité et du faire…
Dans le cadre du programme Habiter autrement les centres-bourgs, le Collectif Etc a été missionné par le Parc naturel régional Livradois-Forez pour travailler sur la commune de Cunlhat, entre avril et mai 2013. La zone d’étude porte sur un des plus vieux îlots de la commune : l’îlot Saint Martin. Cette étude-action était avant tout l’occasion de porter un regard attentif aux qualités de l’habitat au sens large dans le quartier St-Martin. Un regard constructif et analytique sur les raisons du délaissement de l’îlot. Enfin, un regard optimiste, des pistes d’avenir, et de modifications possibles ou rêvées. Et si on tentait de retrouver une confiance collective dans l’avenir des centres-bourgs ?
Collectif Etc, La Glace à la fourme, s.l., 2013.
En septembre 2012, le Collectif Etc s’est installé en permanence architecturale à Châteldon, commune du Puy-de-Dôme (63), pour mener une étude-action intitulée « Habiter autrement les centres-bourgs », lancée par le Parc naturel régional du Livradois-Forez. Le quartier de l’Ollière, retenu pour l’étude, compte de nombreux logements vacants et dégradés. Les architectes et graphiste du Collectif s’installent pendant six mois dans l’ancien bar-restaurant du village pour habiter, comprendre, concevoir et préfigurer de nouveaux usages. Le livre publié à l’issue de ces six mois retrace la méthodologie mise en place, les quarante hypothèses de projets, les activations et préfigurations menées. Imprimé à 500 exemplaires, il est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de Châteldon pour en faire un outil de réaction et de rebonds.
COLLECTIF Etc, Projet pour l’Ollière et Idées Locales, rendu de l’étude Habiter autrement les centres-bourgs, s.l., Autoédition, 2013.
« En 2018, une trentaine de personnes se réunissent à la Caserma Pepe à Venise. Invité à la biennale d'architecture par le commissaire d'exposition du pavillon français, le collectif d'architecture Encore Heureux, L'Hôtel Pasteur se donne une semaine d'expérience collective.
Collectif pluridisciplinaire, l’Œilleton s’est fédéré autour de l’expérience urbaine et humaine menée à Rennes par l’Hôtel Pasteur depuis les débuts de l’Université foraine en 2013. À la fois journal sensible et carnet de chantier, [ses] sujets et [ses] formes restent volontairement libres et en mouvement, à l’image du lieu en transformation. Le projet est résolument fondé sur le réemploi et l’échange des expériences : une matière sonore et visuelle réemployée pour la réalisation de multiple productions ».
Collectif l’Œilleton, Les actes de Venise, 2021, France, 43 minutes, (film)
VILLES# est un processus de travail participatif qui vise à réaliser le portrait d’une ville sous la forme d’un spectacle de théâtre. Pendant le temps de sa présence dans une ville, notre équipe de comédiens et d'urbanistes enquête auprès des habitants pour établir avec eux un instantané théâtral de leur ville.
« À Marseille, le Z10 « Bonnes femmes, mauvais genre » enquête sur la violence du sexisme qui fait tourner la société et l’économie, en particulier pour les femmes immigrées des milieux populaires, descendantes des cagoles – ouvrières italiennes trimant à l’usine et soupçonnées de « mauvaise vie ». »
COLLECTIF, Marseille II – Bonnes femmes, mauvais genre, Z : Revue itinérante d’enquête et de Critique sociale., s.l., 2016.
Suite à une première expérience artistique (« Regards croisés sur les paysages », 2005-2007), le Parc Naturel Régional du Vercors a souhaité poursuivre son intégration de démarches artistiques pour penser le développement participatif de son territoire. En 2009, il monte un projet pluridisciplinaire, en s’appuyant sur une structure créative hybride (De l’aire) et un centre d’art (La Halle de Pont-en-Royans). Eux-mêmes feront appel au collectif d’architectes EXYZT pour travailler, pendant deux ans, avec les habitants de Saint-Jean-en-Royans (3 100 habitants), au devenir des espaces publics de la commune, et plus largement, à l’aide d’outils (mêlant architecture, urbanisme, sociologie et créations artistiques), à l’avenir culturel et urbain du territoire.
ASSOCIATION DE L’AIRE, LACOMBE Gonzague, BAKKER Daya, MESSU Dimitri, COLLECTIF EXYZT et LA HALLE DE PONT-EN-ROYANS, Sur la place publique : expérience sur le devenir des espaces publics à Saint-Jean-en-Royans 2009-2011, Lans-en-Vercors, Parc naturel régional du Vercors, 2013.
Appel d'offre pour la reconversion de la Grande Halle en un tiers-lieu permettant à la fois des activités professionnelles et une ouverture au public. Le recours à un accord-cadre mono-attributaire permet au maître d'ouvrage de ne choisir qu’une seule entreprise pour l’ensemble des marchés qui seront définis au fur et à mesure. Il offre ainsi deux avantages pour un projet dont le périmètre est mouvant et pas encore nettement fixé : une relative stabilité dans la constellation des acteurs et une plus grande agilité dans la conduite du projet.
Appel d'offre pour la construction de la cité de chantier de la Grande Halle insistant sur la démarche de chantier ouvert, d'économie circulaire et de réemploi.
Marché de conception-réalisation qui insiste sur le réemploi et permet, en associant le concepteur et l'entreprise dès le début du projet, de faire évoluer le dessin de la cité de chantier en fonction des matériaux trouvés.
En réponse à l'appel d'offre lancé par Normandie aménagement pour la réhabilitation de la Grande Halle, l'agence Construire propose d'installer une permanence architecturale au sein d'une "cabane de chantier" pour en faire le lieu de convergence de tous les acteurs et actrices du projet et préfigurer les usages de la Grande Halle une fois réhabilitée.
Le récit est cette parole, ce texte qui met en forme les traces, les gestes et les expériences singulières aux fins d’adresser une histoire collective, précise, utile, que l’auditeur ou le lecteur pourra lui-même continuer. Faire récit est ainsi un geste qui en ouvre d’autres. Par Benjamin Roux.
Le projet expérimental de la coopérative zurichoise mehr als wohnen qui se déploie à l'échelle d'un quartier. Il a été richement documenté et analysé par des structures de recherche comme une forme d'action-recherche, dans le but d'en tirer les enseignements, de transmettre les connaissances et d'inspirer d'autres acteurs et actrices dans le développement de leurs projets coopératifs.
« Alors même que la notion de droits « exclusifs » reconnus au propriétaire individuel connait depuis quelques trois décennies une phase de durcissement et d’extension continue à de nouveaux objets (vivant, logiciels, semences, médicaments, savoirs traditionnels,….) on assiste, comme s’il s’agissait d’une « contre-tendance » à la montée de revendications et de pratiques pour mieux garantir différents types de « communs » conçus et administrés par des collectifs d’acteurs aux configurations multiples.
C’est ainsi que les « communs », qui consistent non en une négation des droits de propriété mais en des formes nouvelles de partage et de distribution des attributs de ce droit (sous la forme de droits d’accès, d’usage, de prélèvement …) entre différentes parties prenantes, connaissent aujourd’hui un formidable regain. Les nouveaux communs qui tirent leur origine de formes très anciennes de droits « communaux » (garantissant l’accès à l’eau, aux pâturages, aux moulins à grains pour les communautés villageoises…), ouvrent ainsi des espaces neufs et permettent de repenser radicalement le droit de propriété tel qu’il était conçu et prévalait jusqu’ici. Des logiciels libres aux licences creative commons permettant l’accès et le partage des créations artistiques ou scientifiques au plus grand nombre, des plateformes ouvertes permettant l’autopartage des biens les plus variés aux garderies auto-gérées… Les communs se présentent aujourd’hui comme autant de solutions à la crise de l’idéologie propriétaire et à l’exclusivisme qui lui sert de fondement.
Cet ouvrage, basé sur des recherches et des enquêtes qui se sont étendues sur plus de trois années ans et qui ont mobilisé près de vingt chercheurs en France comme à l’étranger, présente et explore à partir d’études de cas, d’investigations historiques ou de réflexions menées auprès des acteurs, la multiplicité des alternatives que proposent aujourd’hui les communs et l’économie du partage face aux impasses et apories de l’économie financiarisée dans laquelle nous sommes englués ».
CORIAT, Benjamin (dir.) Le retour des communs. La crise de l’idéologie propriétaire. Paris : Les Liens qui Libèrent (2015)
« Que sont les « communs », les « biens communs », les « patrimoines communs », les « choses communes » ? Ces notions sont fortement mobilisées aujourd’hui dans nombre de disciplines des sciences sociales et actions de citoyens. Leur poussée traduit une évolution des pratiques sociales : sous la pression de la crise écologique et de la transformation numérique notamment, les biens seraient davantage mis en partage. Logiciel libre, encyclopédie et habitat participatif, vélos ou voitures en usage successif, entreprise qui serait le « bien commun » de toutes les parties prenantes : les notions des communs intéressent les domaines de la culture, de la protection de l’environnement, de l’urbanisme, de la santé, de l’innovation, du travail, etc. La mobilisation est intense car elles autorisent à penser le changement social sur la base d’un réinvestissement du collectif, des communautés, de l’usage et du partage. Elles permettent de proposer des réinterprétations des valeurs fondatrices des sociétés contemporaines tels le rôle de l’État, de la propriété et des formes d’expression de la démocratie. Elles appellent à la fois une réflexion théorique, un débat politique et se concrétisent dans des expériences citoyennes. Ce dictionnaire, à mi-chemin entre le vocabulaire et l’encyclopédie, se veut un outil de compréhension de l’ensemble de ces phénomènes ».
CORNU Marie, ORSI Fabienne, ROCHFELD Judith (dir.), Dictionnaire des biens communs, Paris, Presses universitaires de France, 2017.
« Cette thèse s’intéresse aux capacités des citoyens, en France, à agir collectivement et à impulser des productions « alternatives » de leur cadre de vie et de leur cadre habité. Fondées largement sur une critique des modes de production conventionnels, ces démarches tentent d’en proposer un dépassement dans une perspective de mutualisation et de solidarité. Médiatisées comme « novatrices », elles se revendiquent comme expression d’une forme d’innovation sociale porteuse de développement durable, d’écologie et d’économie solidaire. Si elles se réclament d’expériences étrangères, elles s’inscrivent en même temps dans la poursuite
d’un débat tant idéologique qu’opérationnel qui a parcouru le XX° siècle sur la participation des habitants à la production de l’habitat. En portant notre regard sur une série d’initiatives qui ont émergé au début des années 2000, nous analysons leurs modalités de structuration, d’organisation collective et d’interpellation de l’action publique. Ces mobilisations qui sont portées par des acteurs associatifs, politiques et institutionnels construisent ainsi le Monde de « l’habitat participatif ». Pour mieux saisir ce mouvement contemporain, nous nous sommes penchée sur l’héritage des expériences françaises de l’habitat groupé autogéré portées, à la fin des années 1970, par les nouvelles classes moyennes. L’approche diachronique de l’enquête questionne les niveaux de filiation entre les initiatives d’hier et celles qui ont éclos au début des années 2000. Cette analyse montre comment s’organisent ces militants et les stratégies qu’ils adoptent pour faire entendre leur revendication. Elle met en évidence les mécanismes d’élaboration d’une question publique et en décrit son traitement par un ensemble d’acteurs institutionnels (élus, techniciens territoriaux, services de l’État, opérateurs sociaux de l’habitat, etc.). Enfin, elle s’intéresse aux ajustements qui s’opèrent dans le discours à l’épreuve des pratiques dans la fabrication de la ville et la production de l’habitat. Cette thèse entend ainsi contribuer à l’analyse de la transformation de l’action publique et questionne les capacités de co-construire d’une question publique et de dialogue entre initiative militante et acteurs institutionnels ».
D’ORAZIO Anne, S’associer pour habiter et faire la ville : de l’habitat groupé autogéré à l’habitat participatif en France (1977 – 2015). Exploration d’un monde en construction, thèse pour l’obtention du doctorat en Aménagement de l’espace, Urbanisme de l’Université Paris Nanterre.
Elle a été présentée et soutenue publiquement le 03 juillet 2017.
« Suite aux travaux du groupe de réflexion constitué puis co-animé par Pierre Dardot, Christian Laval, Antonio Negri et Carlo Vercellone portant sur le thème « Du public au commun » entre 2010 et 2012, Dardot et Laval publient et prolongent ce travail collectif avec la publication [...] de Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle. Dardot et Laval n'en sont pas à leur première collaboration. En 2010, leur ouvrage La nouvelle raison du monde se fermait déjà sur le mot de « commun ». Deux ans plus tard, ils publiaient Marx, prénom : Karl. Ils y décrivaient la puissance du capitalisme dont la phase néolibérale est devenue telle qu'aucune force ne semble aujourd'hui en mesure de pouvoir la contrarier. Ces dernières années le capitalisme avait eu le monopole de l'initiative en créant les institutions dont il avait besoin et, par la médiation de la social-démocratie, a créé ses propres conditions de survie. Aucune force ne serait plus susceptible de contrarier la logique du capital, sinon celle du commun, qui, sans être une panacée, pourrait constituer le socle d'une dynamique d'opposition au capital. Dardot et Laval ont travaillé sur ce thème à la suite de leurs précédents travaux, et aussi en réaction aux critiques qu'ils avaient reçues, qui dénonçaient chez eux un certain pessimisme et un manque cruel d'ouverture sur l'avenir. Prenant acte de ces critiques, ils ont souhaité montrer qu'ils étaient capables de dégager des perspectives d'action ».
Dardot, P., Laval, C. (2015). Commun: Essai sur la révolution au XXIe siècle. Paris: La Découverte.
« Partout en Europe, les partenariats public-communs sont envisagés comme une troisième voie entre la puissance publique et les forces économiques privées. Ce nouveau régime de coopération, promesse d’une refondation de l’État, d’une relation renouvelée entre élus et société civile et d’une transformation de l’économie, peine à s’institutionnaliser. Il faut en passer par une réflexion sur le plan juridique et un changement de culture ».
Article : Elisabeth Dau et Nicolas Krausz, « Partenariats public-communs : entre rapport de force, politisation et insurrection du droit », AOC, 2022
« La fabrique de la ville est en pleine transformation sous l’effet des transitions écologiques, sociales et citoyennes. Des formes réinventées d’agir collectif – voire d’auto-gouvernement – qui débordent souvent le cadre associatif et questionnent aujourd’hui la capacité des institutions à relever seules les défis de l’action publique locale.
En explorant les conditions d’une administration partagée d’espaces ou de services urbains, ce dossier pose la difficile question des partenariats public-communs. Si l’Italie a commencé à les instituer, la France reste encore largement à la recherche des bonnes formules juridiques mais aussi de la juste distance entre les différents acteurs.
Quelle légitimité et sécurité juridique donner aux initiatives citoyennes ? Comment positionner ces partenariats vis-à-vis des nécessaires services publics territoriaux ? Quelle place pour la démocratie représentative et les prérogatives des élus ? Quel « pas de côté » et besoin de formation des agents pour accompagner l’émergence d’un droit à la contribution ? ».
Un dossier coordonné par Élisabeth Dau et Nicolas Krausz, « Vers des partenariats publics-communs », Revue Horizons publics 21, Juillet 2021
Valoriser les terres polluées d'une ancienne usine dans un parc urbain et dans l'aménagement paysager d'un quartier de logements
L’espace public, ce lieu de liens, ne peut plus se penser comme il l’est depuis une vingtaine d’années. L’urgence d’une véritable politique du paysage, ambitieuse dans ses moyens mais raisonnablement modeste dans ses objectifs, s’impose à mesure que le tissu social se désagrège au rythme des réhabilitations des centres-villes et de la mise sous cloche d’espaces au nom du développement durable. Il est encore possible de reconquérir le territoire pour en faire un espace véritablement public.
Le lundi 28 mars 2022, le conseil municipal de Grenoble a délibéré et validé des principes pour une administration coopérative, dans la perspective d’une politique de démocratie plus contributive, en s’appuyant sur la notion des communs et sur les exemples italiens des pactes de collaboration.
« Depuis une vingtaine d’années, le voyageur arrivant en gare de Marseille découvre, au nord des rails, une agrégation insolite de constructions multicolores, et sur le fronton de l’une d’elles, ce titre poétique : La Friche la Belle de Mai. Il ne se doute pas que là s’épanouit l’un des projets culturels les plus originaux en Europe, rassemblant une soixantaine de structures artistiques et plus de quatre cents personnes dans les domaines des arts plastiques, des arts de la rue, des arts du cirque, du théâtre, de la danse, du cinéma, de la musique ou des arts numériques. Installée sur le site de l’ancienne manufacture de tabac du quartier de la Belle de Mai, La Friche est devenue en deux décennies un espace d’expérimentation unique, où la culture fabrique de l’espace urbain et invente des structures associatives inédites.Le livre qui raconte la réhabilitation et l’équipement progressif du site est découpé en trois chapitres : le contexte (historique, politique, économique et culturel de la ville de Marseille) ; les acteurs ; les producteurs. La Friche la Belle de Mai, par le caractère inédit de l’expérience, c’est-à-dire la création d’un nouveau mode de ville, est un exemple réussi de lien étroit entre projet culturel et projet urbain. »
DELLA CASA Francesco, La Friche la Belle de Mai : projet culturel, projet urbain, Marseille, Arles, Actes Sud, 2013.
Une association met en place, à l’échelle d’un département, des « résidences de programmation active » pour accompagner trois communes dans leurs projets d’aménagement
Coop’Eskemm est une coopérative d’animations et de recherches qui travaille à analyser et soutenir les pratiques sociales et les politiques publiques qui y sont liées, notamment celles qui concernent les jeunesses. Cet article propose de décrire des expériences de Coop’Eskemm. Il s’agit de chercher à expliquer comment des actions associatives, sociales et culturelles, prennent place dans des espaces de recherches. Il est aussi question de comprendre la manière dont les collectifs de recherches organisés aux marges de l’Université contribuent aux actions associatives et aux changements sociaux plus généralement.
« L’habitat participatif fait l’objet d’une demande sociale toujours plus importante. Il consiste pour plusieurs individus ou familles à se regrouper pour concevoir, construire et gérer leurs logements, tout en ménageant des espaces de vie communs à tous. Les habitants agissent sur le fondement de valeurs partagées qui sont, principalement, la solidarité, le souci de l’environnement et la non-spéculation. Une telle démarche offrant de nouvelles perspectives en matière de production de logements, des collectivités territoriales et des bailleurs sociaux ont cherché à la développer sur leurs territoires dès la fin des années 2000. En outre, l’habitat
participatif a connu un fort retentissement en 2014 au moment de l’élaboration de la loi ALUR, qui l’a finalement doté d’une définition juridique et de deux statuts spécifiques. Pourtant, les projets peinent à aboutir, en particulier du fait d’incohérences juridiques notoires. Singulièrement, il est frappant de constater que l’habitat participatif n’a fait l’objet d’aucune coordination avec l’ensemble des législations nationales intéressant le logement et la construction. De même, sa place reste à définir dans les politiques locales de l’habitat, de l’aménagement et de l’urbanisme. Dans la perspective d’une contribution au droit interne, la thèse analyse ces difficultés et émet des propositions nouvelles pour intégrer l’habitat participatif dans les politiques publiques, en se fondant sur l’observation et l’étude des pratiques habitantes et institutionnelles ».
DESCHAMPS Jeanne-Louise, Contribution juridique à l’intégration de l’habitat participatif dans les politiques publiques, thèse pour obtenir le grade de Docteur de l’Université de Limoges en Droit public.
Cette thèse a été présentée et soutenue le 14 mars 2022.
DESGAGES Amélie, Mise en œuvre et pilotage de projets urbains transitoires : étude des freins potentiels, mémoire présenté en vue d’obtenir le diplôme d’ingénieur CNAM, 2021 • Mémoire
« Avec ses six équipes lauréates choisies parmi soixante et une candidatures, l’édition 2020 du Palmarès des jeunes urbanistes conforte l’effervescence et l’engouement que suscite la démarche de soutien aux jeunes professionnels, portée par le ministère en charge de l’urbanisme.
Le sextette retenu frappe par la diversité des profils, embrassant tous les champs d’action de l’urbanisme : architectes (FCML) et paysagistes (Altitude 35) côtoient des collectifs ancrés dans la sphère de l’urbanisme transitoire (Bellastock, Yes We Camp), des stratèges urbains aguerris (Le Sens de la ville) et une conceptrice qui a fait de la permanence architecturale et urbaine son mode d’action privilégié (Sophie Ricard).
Tous ont assimilé le caractère peu soutenable de notre modèle de développement et pris acte de la standardisation et de la banalisation des territoires ; tous ont fait leur la posture transdisciplinaire de l’urbaniste et ont compris l’exigence d’être à la fois médiateur, détenteur d’un savoir-faire et embarqué sur un terrain d’action politique. Leurs réponses tendent à bousculer les barrières mentales et les mécanismes « en silo » de la fabrication et de la gestion des villes et passent par des démarches empiriques et expérimentales à la recherche de nouveaux outils et de nouvelles méthodes de projet.
Il s’agit non pas de bâtir à tout prix mais d’accompagner le processus lent de la transformation d’un lieu, d’en dénicher la singularité – fondée sur la puissance de sa géographie, de son paysage ou des liens sociaux qui l’animent –, de se poser la question de sa « mise en usage », du réemploi des matériaux, de l’économie circulaire… bref de mobiliser tout ce qu’il est nécessaire et possible pour changer l’organisation collective de nos quotidiens. Façonner des terrains d’entente pour faire société. »
« Les nombreuses normes en vigueur en France apparaissent souvent comme un obstacle à la transition écologique dans les projets d’architecture. Devant ces difficultés, l’État a voulu mettre en œuvre des dispositifs dérogatoires : les récentes lois ESSOC et LCAP. Ces lois favorisent-elles réellement une approche écologique des matériaux en architecture ? Afin d’apporter une réponse à cette question, le présent article s’intéresse dans un premier temps à trois projets lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt de 2018 « Permis d’innover » (loi LCAP), qui ont la particularité d’ouvrir de nouvelles perspectives de valorisation des matériaux en architecture par une approche expérimentale de dérogation aux normes. Dans un second temps, il interroge l’efficacité des usages de matériaux « non homologués » et leur potentiel à redéfinir de nouvelles conditions de performance. Les dispositifs institutionnels des lois LCAP et ESSOC pourraient être aussi consolidés en s’inspirant de pratiques alternatives « hors normes » comme mode opératoire. Simultanément, la validation de la capacité d’autres matériaux pour créer des solutions écologiques inédites consoliderait ce champ d’expérimentation en cours ».
Hector Docarragal Montero et Olivier Jeudy, « Vers une écologie de l’expérimentation « hors norme » des ressources matérielles en architecture », Les Cahiers de la recherche architecturale urbaine et paysagère, [En ligne], 11 | 2021.
« Redonner vie, à moindre coût, à un bâtiment public dont la Ville ne sait plus quoi faire. C’est la contrainte de départ que le maire de Rennes posait en 2013 à Patrick Bouchain. Dans une ville où la tension foncière est forte, il y a nécessité sociale et démocratique à occuper ce bâtiment vide.
L’Université foraine sera sa réponse, un tiers-lieu culturel ouvert à tous, pour une société émancipée, responsabilisée, participative. Le projet vise à démontrer que des jeunes gens sont capables de prendre en main leurs affaires. Chacune des associations temporairement hébergées dans le lieu est invitée à tirer ce projet collectif vers le haut, en participant à l’entretien et à l’embellissement du bâtiment. La jeune urbaniste Sophie Ricard est chargée de la mise en œuvre, qui compte son lot de détracteurs.
L’utopie l’emportera-t-elle sur le pragmatisme ?
L’étrange histoire d’une expérience urbaine opère au croisement de deux questions cruciales dans les transformations en cours : 1. Comment recycler les bâtiments désaffectés (tant en ville qu’en campagne), 2. Quels nouveaux usages pour les espaces publics ? »
Édito : Serge Steyer
à voir en ligne sur le site de KuB (Kultur/Bretagne) jusqu'au 19 juillet 2023
DONADA Julien, L’étrange histoire d'une expérience urbaine, production Kepler 22 et Colette Quesson - À perte de vue, 2016, 52 minutes (film)
« La laïcité fut historiquement une façon de séparer le pouvoir religieux du pouvoir politique, afin de préserver un régime où l’État serait garant de l’intérêt général et échapperait à l’ingérence d’intérêts religieux et particuliers. Or, cette séparation institutionnelle est depuis longtemps menacée par la domination d’autres formes d’intérêts privés, notamment celles des grandes entreprises qui viennent s’immiscer dans la gestion des affaires publiques. Cette dynamique, qui ne date pas d’hier, s’est accélérée avec l’arrivée du nouveau management public, les pratiques de “bonne gouvernance” inspirées de la “corporate governance”, les privatisations, ainsi que d’autres mécanismes de marché préconisés par le discours néolibéral ».
DURAND FOLCO Jonathan, « Au-delà du PPP : vers des partenariats Public-commun », Bruxelles Laïque Echos (BLE), 2018
« Face à l’imbrication de problématiques écologiques, économiques et sociales, des lieux cherchent des alternatives, explorent et défrichent de nouveaux usages, dans le prolongement de la théorie des tiers lieux. Loin de donner une définition unique de ces lieux, appelés ici lieux infinis – car ouverts, possibles et non finis –, cet ouvrage éclaire les processus, les engagements et les modes de gouvernance qui s’y entremêlent, mais également les problématiques philosophiques et politiques qui les traversent. Du déjà-là au faire soi-même, ces lieux et leurs acteurs réactualisent les notions de commun, de valeur et de convivialité. Ils ouvrent des perspectives protéiformes, subversives et indéfinies qui renvoient au rôle social de l’architecture et de l’architecte, capables de proposer et d’accompagner d’autres formes de vie, d’appropriation et de partage de l’espace.
L’Hôtel Pasteur, Le Centquatre, Le Tri Postal, Les Grands Voisins, Le 6B, La Convention, La Friche la Belle de Mai, Les Ateliers Médicis, La Ferme du Bonheur, La Grande Halle : Encore Heureux présente dix situations particulières qui ne portent pas de dénomination générique, puisqu’elles ne sont pas réductibles à une seule fonction. Elles sont remarquables car expérimentales, et donc difficilement reproductibles. Les lieux infinis cultivent et croient au mélange des genres, des activités et des publics. Ils construisent en ouvrant sur l’imprévu et créent des possibles à venir. »
L’école du terrain pourrait être l’autre titre de ce texte dans lequel les architectes, chercheuses et enseignantes Roberta Ghelli et Théa Manola dressent un inventaire engagé et réflexif des pédagogies « hors les murs ». Ou comment l’expérience du terrain devient, pour les étudiantEs, une école d’architecture alternative.
La Preuve par 7 et l'Ecole du Terrain dressent ici un état des lieux (non exhaustif) mais appliqué des pratiques qu'ils ont mis en œuvre, et entament une réflexion autour des leviers qu'elles génèrent, des freins rencontrés et des recommandations à apporter pour leur mise en œuvre.
Les projets que nous documentons font jurisprudence : leurs acteurs ont profité de la plasticité du droit et de son pouvoir d’imagination pour dénouer des situations en inventant, chemin faisant, des dispositifs singuliers qui peuvent essaimer. Dès lors, nous avons voulu approfondir ce que veut dire « faire jurisprudence » en invitant des praticiens du droit et de l’architecture à réfléchir au rôle du droit pour penser et faire la ville autrement.
En 2018, quand l’agence Encore Heureux remporte l’appel d’offre de maîtrise d’œuvre pour la réhabilitation de l’Hôtel Pasteur, trois architectes arrivent sur le projet, aux côtés de la maîtrise d’ouvrage et de la permanence architecturale. Par ordre d’apparition, Sébastien Eymard, directeur associé de l’agence ; Léa Hobson, cheffe de projet ; et Guillaume Join-Trémeur, permanent pour le suivi du chantier et la mise en œuvre du chantier comme acte culturel. Pourquoi Encore Heureux a-t-il répondu à cet appel d’offre ? Comment une agence se positionne-t-elle sur ce projet singulier, en lien avec la maîtrise d’ouvrage, avec une permanence architecturale présente sur place depuis plusieurs années et dans le cadre d’une programmation ouverte, que le chantier en site occupé doit continuer d’accompagner ? Comment, pour des architectes, concevoir des espaces sans destination figée ? Comment s’articulent un chantier classique et les chantiers expérimentaux, d’insertion et de formation qui ont fourmillé à Pasteur ?
« Le groupe de travail dirigé par Fabrice Lextrait dresse un panorama à travers onze régions des nouvelles pratiques culturelles qui se développent hors lieux institutionnels en utilisant par exemple le patrimoine industriel ou en choisissant l'itinérance. Cette enquête permet d'appréhender les fondements communs de ces diverses initiatives et leurs déterminants qu'ils soient sociaux, économiques, politiques, artistiques ou urbains. Cette étude analysant les nouvelles approches de la production artistique en France ainsi que leur principe d'organisation permet de dresser une ébauche de programme permettant d'aider au mieux ces initiatives et de mettre en place une nouvelle politique de production artistique en tenant compte de ces évolutions ».
LEXTRAIT Fabrice avec le concours de VAN HAMME Marie et de GROUSSARD Gwenaelle, Une nouvelle époque de l'action culturelle, rapport à Michel DUFFOUR, Secrétariat d'État au Patrimoine et à la décentralisation culturelle, 2001.
Objet d’étude et de transmission du DU Espaces Communs, dirigé par Elsa Buet et Arnaud Idelon, les tiers-lieux animent des communautés apprenantes au quotidien et deviennent des écoles sur le territoire. Organisés autour des principes de réciprocité, de mutualisation, d’expérimentation et de contribution, ils permettent une acculturation collective par le faire, une absence de hiérarchie, une mise en circulation des expériences et expertises de chacunE, articulant éducation formelle et apprentissages informels.
Entretien réalisé par l'équipe du DU Espaces Communs afin de nourrir leur fiche manière de faire "Faire école depuis les lieux". Alain Biriotti est designer et facilitateur de processus collaboratifs.
Objet d’étude et de transmission du DU Espaces Communs, les tiers-lieux et autres espaces hybrides animent des communautés apprenantes au quotidien et deviennent, en complémentarité avec l’existant, des écoles sur le territoire. Les tiers-lieux sont autant de situations d’apprentissage autour de principes de réciprocité, de mutualisation, d’expérimentation et de contribution, une acculturation collective par le faire, une absence de hiérarchie, une mise en circulation des expériences et expertises de chacunE, un droit à l’erreur comme valeur cardinale, articulant éducation formelle et apprentissages informels.
Entretien réalisé par l'équipe du DU Espaces Communs afin de nourrir leur fiche manière de faire "Faire école depuis les lieux". Cécile Gauthier est docteure en géographie.
Objet d’étude et de transmission du DU Espaces Communs, les tiers-lieux et autres espaces hybrides animent des communautés apprenantes au quotidien et deviennent, en complémentarité avec l’existant, des écoles sur le territoire. Les tiers-lieux sont autant de situations d’apprentissage autour de principes de réciprocité, de mutualisation, d’expérimentation et de contribution, une acculturation collective par le faire, une absence de hiérarchie, une mise en circulation des expériences et expertises de chacunE, un droit à l’erreur comme valeur cardinale, articulant éducation formelle et apprentissages informels.
Entretien réalisé par l'équipe du DU Espaces Communs afin de nourrir leur fiche manière de faire "Faire école depuis les lieux". Charly Fortis est architecte conseil au CAUE Loire-Atlantique.
Objet d’étude et de transmission du DU Espaces Communs, les tiers-lieux et autres espaces hybrides animent des communautés apprenantes au quotidien et deviennent, en complémentarité avec l’existant, des écoles sur le territoire. Les tiers-lieux sont autant de situations d’apprentissage autour de principes de réciprocité, de mutualisation, d’expérimentation et de contribution, une acculturation collective par le faire, une absence de hiérarchie, une mise en circulation des expériences et expertises de chacunE, un droit à l’erreur comme valeur cardinale, articulant éducation formelle et apprentissages informels.
Entretien réalisé par l'équipe du DU Espaces Communs afin de nourrir leur fiche manière de faire "Faire école depuis les lieux". Jade Bechtel est coordinatrice lieu à l'Hôtel Pasteur.
Objet d’étude et de transmission du DU Espaces Communs, les tiers-lieux et autres espaces hybrides animent des communautés apprenantes au quotidien et deviennent, en complémentarité avec l’existant, des écoles sur le territoire. Les tiers-lieux sont autant de situations d’apprentissage autour de principes de réciprocité, de mutualisation, d’expérimentation et de contribution, une acculturation collective par le faire, une absence de hiérarchie, une mise en circulation des expériences et expertises de chacunE, un droit à l’erreur comme valeur cardinale, articulant éducation formelle et apprentissages informels.
Entretien réalisé par l'équipe du DU Espaces Communs afin de nourrir leur fiche manière de faire "Faire école depuis les lieux". Katia Laffrechine est maîtresse de conférences en génie urbain à l'université Gustave-Eiffel.
Objet d’étude et de transmission du DU Espaces Communs, les tiers-lieux et autres espaces hybrides animent des communautés apprenantes au quotidien et deviennent, en complémentarité avec l’existant, des écoles sur le territoire. Les tiers-lieux sont autant de situations d’apprentissage autour de principes de réciprocité, de mutualisation, d’expérimentation et de contribution, une acculturation collective par le faire, une absence de hiérarchie, une mise en circulation des expériences et expertises de chacunE, un droit à l’erreur comme valeur cardinale, articulant éducation formelle et apprentissages informels.
Entretien réalisé par l'équipe du DU Espaces Communs afin de nourrir leur fiche manière de faire "Faire école depuis les lieux". Laure Armand d'Hérouville est consultante musées et projets scientifiques et culturels.
Objet d’étude et de transmission du DU Espaces Communs, les tiers-lieux et autres espaces hybrides animent des communautés apprenantes au quotidien et deviennent, en complémentarité avec l’existant, des écoles sur le territoire. Les tiers-lieux sont autant de situations d’apprentissage autour de principes de réciprocité, de mutualisation, d’expérimentation et de contribution, une acculturation collective par le faire, une absence de hiérarchie, une mise en circulation des expériences et expertises de chacunE, un droit à l’erreur comme valeur cardinale, articulant éducation formelle et apprentissages informels.
Entretien réalisé par l'équipe du DU Espaces Communs afin de nourrir leur fiche manière de faire "Faire école depuis les lieux". Marie Fischer est chargée de mission accompagnement de projet émergent en quartier politique de la ville à la métropole de Nantes.
Objet d’étude et de transmission du DU Espaces Communs, les tiers-lieux et autres espaces hybrides animent des communautés apprenantes au quotidien et deviennent, en complémentarité avec l’existant, des écoles sur le territoire. Les tiers-lieux sont autant de situations d’apprentissage autour de principes de réciprocité, de mutualisation, d’expérimentation et de contribution, une acculturation collective par le faire, une absence de hiérarchie, une mise en circulation des expériences et expertises de chacunE, un droit à l’erreur comme valeur cardinale, articulant éducation formelle et apprentissages informels.
Entretien réalisé par l'équipe du DU Espaces Communs afin de nourrir leur fiche manière de faire "Faire école depuis les lieux". Muriel Jougleux est professeure des universités en sciences de gestion.
Objet d’étude et de transmission du DU Espaces Communs, les tiers-lieux et autres espaces hybrides animent des communautés apprenantes au quotidien et deviennent, en complémentarité avec l’existant, des écoles sur le territoire. Les tiers-lieux sont autant de situations d’apprentissage autour de principes de réciprocité, de mutualisation, d’expérimentation et de contribution, une acculturation collective par le faire, une absence de hiérarchie, une mise en circulation des expériences et expertises de chacunE, un droit à l’erreur comme valeur cardinale, articulant éducation formelle et apprentissages informels.
Entretien réalisé par l'équipe du DU Espaces Communs afin de nourrir leur fiche manière de faire "Faire école depuis les lieux". Nicolas Détrie est co-fondateur et directeur de Yes We Camp. Arnaud Idelon est co-coordinateur du DU Espaces Communs.
Objet d’étude et de transmission du DU Espaces Communs, les tiers-lieux et autres espaces hybrides animent des communautés apprenantes au quotidien et deviennent, en complémentarité avec l’existant, des écoles sur le territoire. Les tiers-lieux sont autant de situations d’apprentissage autour de principes de réciprocité, de mutualisation, d’expérimentation et de contribution, une acculturation collective par le faire, une absence de hiérarchie, une mise en circulation des expériences et expertises de chacunE, un droit à l’erreur comme valeur cardinale, articulant éducation formelle et apprentissages informels.
Entretien réalisé par l'équipe du DU Espaces Communs afin de nourrir leur fiche manière de faire "Faire école depuis les lieux". Quentin Chansavang est architecte au sein du collectif Bellastock.
Objet d’étude et de transmission du DU Espaces Communs, les tiers-lieux et autres espaces hybrides animent des communautés apprenantes au quotidien et deviennent, en complémentarité avec l’existant, des écoles sur le territoire. Les tiers-lieux sont autant de situations d’apprentissage autour de principes de réciprocité, de mutualisation, d’expérimentation et de contribution, une acculturation collective par le faire, une absence de hiérarchie, une mise en circulation des expériences et expertises de chacunE, un droit à l’erreur comme valeur cardinale, articulant éducation formelle et apprentissages informels.
Entretien réalisé par l'équipe du DU Espaces Communs afin de nourrir leur fiche manière de faire "Faire école depuis les lieux". Richard Hill et Patrick Bouchain sont architectes. Le second est également co-fondateur de la Preuve par 7.
Objet d’étude et de transmission du DU Espaces Communs, les tiers-lieux et autres espaces hybrides animent des communautés apprenantes au quotidien et deviennent, en complémentarité avec l’existant, des écoles sur le territoire. Les tiers-lieux sont autant de situations d’apprentissage autour de principes de réciprocité, de mutualisation, d’expérimentation et de contribution, une acculturation collective par le faire, une absence de hiérarchie, une mise en circulation des expériences et expertises de chacunE, un droit à l’erreur comme valeur cardinale, articulant éducation formelle et apprentissages informels.
Les ambitions de la Loi climat et résilience, qui oblige à l’accélération de “la transition de notre modèle de développement vers une société neutre en carbone, plus résiliente, plus juste et plus solidaire“, ne pourront pas être mises en œuvre sans recourir à des pratiques ancrées dans les réalités du terrain, qu’il faudra accueillir et comprendre. L’association Notre Atelier Commun est à l’origine de l’une de ces démarches innovantes, la Preuve par 7 (PP7).
En quoi les expérimentations collectives de terrain font-elles recherche ? Question que nous avons posée à Louis Staritzky et Pascal Nicolas-Le Strat, chercheurs en sciences sociales, qui ont répondu par un précis pragmatique et politique sur la recherche action, ouvrant un large et inédit éventail de modes de recherches coopératives, nous engageant à « outiller nos manières de faire ».
Co-coordinateur du Diplôme Universitaire Espaces Communs et maître de conférence associé à l’Ecole des Arts de la Sorbonne - Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne, Arnaud Idelon mesure l’écart entre des référentiels pédagogiques éloignés et difficilement conciliables et tente d’en cartographier les enjeux.
« Les éditions À La Criée sollicitent l’atelier de graphistes-dessinateurs « Forces vives » fin 2015 avec le dessinateur-artiste-complice Quentin Faucompré, pour réaliser une carte de la Zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes ; une édition de soutien à la lutte « contre l’aéroport et son monde » et à toutes les belles choses qui se trament sur ce territoire. »
FAUCOMPRE Quentin, FORMES VIVES, MANO et PIA, Carte de la Zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes, s.l., 2018.
La Fédération française des coopératives d’habitants HABICOOP soutient, depuis 7 ans, des projets qui créent des logements abordables, échappant à la spéculation immobilière. Au-delà de la réalisation de ces logements accessibles, en grande partie, aux ménages aux revenus modestes et très modestes, c’est un mode d’habiter que les porteurs de projet choisissent. L’habitat, au sens large, est défini par les futurEs occupantEs.
15 mars 2023
Le tableau “Efficacité des plans de rénovation énergétique” recense les objectifs quantitatifs des plans de rénovation, mis en regard des réalisations. Selon la Mission d’information sur la rénovation thermique des bâtiments de l’assemblée nationale, il y aurait ainsi au mieux 145 000 rénovations lourdes en 2019, contre les 700 000 ambitionnés par la Stratégie Nationale Bas Carbone. Ce qui suppose au minimum une multiplication par 5 des rénovations énergétiques lourdes. Face à ce constat quantitatif, on voit l’intérêt d’explorer des alternatives à la rénovation lourde.
Le workshop Bio-ARA, pour Auto-réhabilitation accompagnée en matériaux Biogéosourcés, s’est tenu à Harnes, dans la Cité d’Orient, en septembre 2022. Il a associé conférences, chantier participatif et journée d’étude. Le chantier s’est tenu au 142 rue Debarge, et a exploré les potentiels ornementaux des enduits terre crue à partir de matériaux récoltés localement - argiles, schistes des terrils, anas de lin, plantes tinctoriales, craies, etc. Il a réuni des étudiantEs de l’Ensap Lille, les habitantEs de la Cité, les chercheurs et chercheuses de la chaire, la plasticienne Tiphaine Calmettes, la doctorante-enduiseuse Marie Flécheux, l’association les Tinctoriales, Les Compagnons bâtisseurs, ainsi que les actrices et acteurs locaux et nationaux du logement social, de l’ARA et des matériaux biosourcés. Une exposition à la Cité des Electriciens, à Bruay-la-Buissière, a permis de partager localement les résultats de ce workshop. Cherchant à relier les propriétés esthétiques de ces finitions à des propriétés techniques, des tests de Capacité Tampon Hygrique des finitions terre crue ont été entrepris avec le LGCgE sur la base des ornements développés par les étudiantEs et les habitantEs.
Le workshop Bio-TEX investigue la création de rideaux hygrothermiques en lin de grandes dimensions avec un atelier couture et des conférences. Il a lui aussi rassemblé en octobre 2023 des étudiantEs de l’Ensap Lille et des habitantEs rémunéréEs de la Cité, accompagnéEs par les designers textiles d’About a Worker et Emma Cogné, ainsi que les chercheurs et chercheuses de la Chaire. Les étudiantEs ont conçu et fabriqué avec les habitantEs des rideaux répondants à de problématiques thermiques des maisons des habitantEs. Les rideaux de Béatrice et Mélusine créent un sas d’entrée, celui de Manu enveloppe son escalier pour garder la chaleur en bas, celui de Lucie habille sa fenêtre de chambre en été et en hiver de manière réversible. Les textiles ont été donnés par des entreprises textiles historiques ou récemment réinstallées dans le nord : fil de Safilin, tissus en lin de lemaître demeestere, dentelle de Sophie Halette, Métisse du Relais ou encore laine wallone de Woolconcept. Les rideaux développés sont visuellement et tactilement chauds et relativement isolants, associant confort technique, de maîtrise et esthétique. Ils mettent en scène de nouvelles relations entre habitantEs et climats intérieurs et extérieurs. Une instrumentation des rideaux installés est en cours afin d’apporter des éléments sur le rôle technique des rideaux, en situation réelle d’usage. Ce travail se poursuit par ailleurs avec les designers d’About a Worker par la création d’un système de rideaux hygrothermiques biosourcés modulables, qui habillera les maisons rénovées de la Cité d’Orient. Les résultats de ce travail et du workshop seront présentés lors d’une exposition à la Cité des Électriciens en mars 2024.
Les relevés climatiques habités articulent un relevé des données de confort technique avec une station de confort - mesure de température de l’air, de rayonnement, d’humidité, de la vitesse du vent, calcul de l’indicateur de confort predicted mean Value calcul - avec des éléments de confort ressenti - mobilier climatique, décoration, espace, situations d’usage. Des entretiens avec les habitantEs sur la base de ces relevés, associés à une analyse architecturale experte, permettent de rendre compte de la diversité des pratiques de confort, des esthétiques thermiques, visuelles et tactiles des intérieurs, de différents états de l’architecture existante. Ces relevés constituent ainsi des bases pour une réhabilitation fine des maisons, au plus près du confort ressenti des habitantEs et des qualités de l’architecture existante.
« Les dynamiques globales se sont inscrites dans la ville avec une double matrice à la fois financière et immobilière, et ont produit des formes très variées de commodification de l’espace urbain. Celles-ci ne découlent pas d’un processus désincarné mais prennent corps à travers des instruments précis et différenciés. En Italie, la commodification commence, en 2011, avec la vente des assets (patrimoine industriel et système bancaire) et se poursuit par la privatisation des services locaux au moyen de la transformation des entreprises d’État, et des entreprises municipalisées, en sociétés de capitaux vendues, en totalité ou en partie, à des acteurs privés. En 2002, la loi financière autorise l’aliénation des biens publics de l’État, y compris ceux qui faisaient partie du patrimoine culturel, cette possibilité étant peu après étendue au patrimoine des collectivités locales ».
FESTA Daniela, « La Critique des Communs Urbains aux Institutions de la Propriété : l’Insurrection qui Vient ? », Green European Journal, 2016
Appel à candidature du CAUE du Finistère pour des résidences architecturales dans trois villages du Finistère qu'il accompagne dans leurs projets d'aménagement.
Convention tripartite entre le CAUE du Finistère, la commune de Plouezoc'h et l'architecte mandataire encadrant la résidence architecturale.
Sur l'initiative de l'antenne marseillaise de l'Assemblée des Communs, cette série de podcasts vise à mieux comprendre et à partager des connaissances sur les enjeux de maîtrise foncière de collectifs engagés dans la gestion d'espaces communs. Qu'ils n'en soient que les occupants précaires ou qu'ils en deviennent propriétaires, ces collectifs tentent de garantir avant tout les usages que permettent ces lieux. Lorsqu'ils n'ont d'autre choix que de devenir propriétaires, ils mobilisent des outils permettant une propriété d'usage et la sortie durable de ces biens d'un marché immobilier spéculatif.
Produits et réalisés par Cécile Kohen du Collectif Etc, Florent Chiappero du Studio Baïnem, Dorine Julien du Groupe Artistique Les Pas Perdus, Alima El Bajnouni de B.A Balex, Claire Astier
https://antennemarseillaise.assembleesdescommuns.cc/podcast
« Face à l’austérité budgétaire, la Ville de Grenoble se donne un nouveau rôle de maîtrise d’ouvrage publique en recourant aux APUI. À la fois garante, propriétaire et facilitatrice, elle réinvente l’usage d’un foncier sous-exploité tout en préservant l’intérêt général ».
Federica Gatta & Cécile Léonardi & Pierre-Olivier Garcia & Anne D’Orazio & Théa Manola & Josselin Tallec & Silvère Tribout, « De nouvelles formes de partenariat public-privé ?. Un appel à projet innovant à Grenoble », Métropolitiques, 2 février 2023.
« Parce qu’elles ont contribué à dénoncer la domination de la pensée occidentale, les subaltern studies demeurent depuis les années 1980 une source intarissable de controverses. À cet égard, la réponse négative apportée au titre de cet ouvrage – Les Subalternes peuvent-elles parler ? – est riche d’enseignements . Prenant à contrepied l’eurocentrisme du récit occidental, Spivak nous montre qu’il est impossible d’analyser l’histoire de l’oppression des femmes sans prendre en compte les logiques impérialistes qui l’ont façonnée. »
SPIVAK Gayatri, Les subalternes peuvent-elles parler ?, traduit de l’anglais par Jérôme Vidal, Éditions Amsterdam, 2010.
En décembre 2018, une convention de partenariat est signée entre la Ville et Notre Atelier Commun, l’association qui porte la démarche de la Preuve par 7, pour expérimenter les usages et accompagner la Ville dans la réouverture de la halle des Grésillons.
L’équipe de l’aménageur Parisudam intègre la permanence territoriale dans son équipe. L’aménageur recrute en effet Gaëlle Fournier, une jeune designeuse d’espace formée à l’architecture et à l’urbanisme, comme chargée de mission concertation citoyenne, qui s’installe en permanence sur le lieu deux jours par semaine (le mercredi, jour de marché, et le jeudi).
« Quel(s) rôle(s) le design pourrait-il tenir face à la crise paradigmatique résumée dans la notion aujourd’hui largement mobilisée d’Anthropocène ? Plusieurs tentatives de redéfinition du champ émergent, et on assiste un peu partout à une mutation des objets, des pratiques et des postures des designers. Dans le contexte de cette mutation, cet article présente des concepts issus de la psychologie développementale et les prend comme point de départ pour proposer une approche développementale du design. Cette approche dessine un design au présent, émancipé de la notion de projet et de l’ambition d’amélioration de l’habitabilité du monde : elle vise à (re)configurer les formes de l’agir collectif et les relations entre les entités agissantes, au sein des situations. Il devient alors primordial d’outiller l’attention aux processus fins de transformation à l’œuvre et aux devenirs de chaque entité à partir des activités situées et des « dialogues-en-actes » qui s’y déroulent ».
GOURLET Pauline, « Vers une approche développementale du design », Sciences du Design, 2020/1 (n° 11), p. 124-133.
Sylvia Fredriksson présente une approche des Partenariats Public-communs, adossée à la transformation du droit public et inscrite dans la continuité des logiques de délégation de gestions des institutions publiques en faveur des citoyens.
Dans cet ouvrage, David Graeber questionne l’invasion croissante de la bureaucratie dans notre quotidien depuis le début du XXe siècle.
GRAEBER David, Bureaucratie : l'utopie des règles, Éditions Les liens qui libèrent, 2015
« L’anarchisme, en tant que philosophie politique, est en plein essor. Alors qu’ils étaient à la base de l’organisation dans le mouvement altermondialiste, les principes anarchistes traditionnels – autonomie, association volontaire, autogestion, entraide, démocratie directe – jouent maintenant ce rôle dans des mouvements radicaux de toutes sortes dans le monde entier.
Et pourtant, cela n’a eu presque aucun écho dans le milieu universitaire. Les anarchistes interrogent souvent les anthropologues sur leurs idées quant aux diverses façons d’organiser la société sur des bases plus égalitaires, moins aliénantes. Les anthropologues, terrifiés à l’idée de se voir accusés de romantisme, n’ont pour seule réponse que leur silence. Et s’il en était autrement ? ».
GRAEBER David, Pour une anthropologie anarchiste (traduction de Fragments of an Anarchist Anthropology, édition originale 2004). Montréal, Lux, 2006.
L'architecte Hélène Guillemot a dressé, dans son mémoire de recherche, un état des lieux exhaustif, analytique et documenté des permanences et des résidences d'architectes en France en 2022
"J’ai rejoint l’équipe de Patrick Bouchain en février 2016 afin d’expérimenter la permanence architecturale à Bataville dans l’est de la France, dans le cadre de l’une des quatre Universités Foraines. (…) Des questionnements sont issus de cette volonté de prise de recul : quel rôle pour l’architecte en permanence architecturale ? (…) Comment l’expérience d’une permanence architecturale influe-t-elle sur le jeune architecte et sa pratique engagée ? Combien de projets en permanence-résidence d’architecte peut-on repérer aujourd’hui en France, est-ce important ou sont-ils peu mais fortement médiatisés ? Après diverses lectures depuis 2016, et un certain nombre d’échanges autour du sujet, ce mémoire est motivé par ces questions particulières."
« Contrairement à la fable de leur tragédie autodestructrice, les commons sont portés par une entente — un gouvernement (E. Ostrom) — et le souci partagé de ne pas détruire la ressource dont chacun dépend. Leur disparition est donc bien une éradication liée au développement du régime de connivence entre la liberté d’entreprise des propriétaires et la souveraineté du propriétaire au carré, l’État. Si la résurgence actuelle des commons peut annoncer un changement de comportement urgent et désirable à l’ère des menaces associées au bouleversement climatique c’est parce qu’elle est porteuse de pratiques réinventant la durabilité. Mais elle se heurte frontalement aux lois et droits en vigueur, qui sont héritières de leur éradication.
Dans leur article les auteurs explorent la difficulté d’articuler le droit en vigueur avec ce qu’exige la vie des commons. Que ceux-ci génèrent nécessairement le développement de droits locaux et vernaculaires est au cœur d’une tension fondamentale avec le principe de la prééminence de la loi et du droit ».
« Face à aux conséquences effrayantes de trois siècles de connivence entre la liberté d’entreprise des propriétaires et la souveraineté de l’État, et face à l’incapacité des responsables politiques à réagir, voire même à les reconnaître, il est rafraîchissant de constater l’émergence d’un mouvement qui revendique le/s « commun/s » comme mode de (sur)vie. Ce mouvement est en effet porteur d’avenirs possibles et souhaitables, malgré la disruption du monde.
Mais tous le/s « commun/s » ne sont pas identiques ni même similaires ; il faut distinguer et préciser le sens des mots. Les choses faisant partie du « patrimoine commun de l’humanité » ou res communes ne sont pas caractérisés de la même façon que les communs de l’information, de l’open software et l’open science, qui à leur tour diffèrent de la grande variété de communs « résurgents ».
Après avoir creusé ces distinctions et exploré leurs conséquences, cet article aborde les questions juridiques posées par ces différentes déclinaisons du commun, tant du point de vue de la jurisprudence et de la pratique juridique (de lege lata), que de celui, plus politique, de la législation à faire (de lege ferenda)».
GUTWIRTH Serge, « Quel(s) droit(s) pour quel(s) commun(s) ? », Revue interdisciplinaire d'études juridiques, 2018/2 (Volume 81), p. 83-107.
Les disponibles urbains : du glanage au réemploi, de la brindille au gisement, de l’anecdote à la norme, de l’expérience à la loi : entre outils théoriques et récits de projets, nous questionnons à partir de la permanence architecturale de Billom la puissance de l’expérimentation en entremêlant les langues.
Les projets que nous documentons font jurisprudence : leurs acteurs ont profité de la plasticité du droit et de son pouvoir d’imagination pour dénouer des situations en inventant, chemin faisant, des dispositifs singuliers qui peuvent essaimer. Dès lors, nous avons voulu approfondir ce que veut dire « faire jurisprudence » en invitant des praticiens du droit et de l’architecture à réfléchir au rôle du droit pour penser et faire la ville autrement.
Margaux Milhade, architecte, vient d’achever une année de permanence architecturale à Bataville. Dans le cadre de l’Université Foraine, elle s’est installée sur place en pleine campagne mosellane, choisissant de devenir habitante pour percevoir les fines strates de ce drôle de lieu. Une fois sa mission accomplie, nous avons rencontré Margaux en cours d’atterrissage, de retour de Bata, pour la questionner sur le vécu d’une telle aventure. Manuel d’une architecture des trois-huit.
HALLAUER Edith et MILHADE Margaux, « Pointure : sur-mesure. Margaux Milhade, une permanence à Bataville », Strabic.fr, 8 novembre 2016 [En ligne].
Cet article interroge, au prisme des alterpolitiques urbaines, des démarches singulières voyant des architectes habiter sur le lieu même du projet urbain qu’ils ont en charge de réhabiliter. Ni tout à fait à l’initiative des municipalités, ni réellement issues d’une mobilisation sociétale, ces démarches se situent précisément dans l’interaction complexe entre refus de stratégies entrepreneuriales modélisées, soutien à des populations urbaines défavorisées, et ouverture des politiques urbaines à l’expérimentation.
HALLAUER Édith, « Habiter en construisant, construire en habitant : la "permanence architecturale", outil de développement urbain ? », Métropoles, n°17, 15 décembre 2015.
Il y a un an, Sophie Ricard, architecte de l’équipe de Patrick Bouchain chargée du réaménagement du quartier Chemin Vert à Boulogne-sur-Mer, s’est installée au n°5 de la rue Auguste Delacroix, vivant ainsi sur le lieu même du projet. Entretien-fleuve en deux parties avec Patrick Bouchain, à propos de cet Atelier Permanent d’Architecture : « Construire ensemble – le Grand Ensemble » à Boulogne-sur-Mer.
HALLAUER Édith et BOUCHAIN Patrick, « Ma voisine, cette architecte », Strabic.fr, 28 juillet 2011 [En ligne].
Construire ensemble le Grand Ensemble, Habiter autrement. Ce hors-série de la Collection l’Impensé dirigée par Patrick Bouchain et Claire David, chez Actes-Sud, sorti en avril 2010, propose une déclinaison de la démarche du Construire Autrement sur un sujet délicat : le logement social.
HALLAUER Édith, « Construire ensemble le Grand Ensemble, Habiter autrement », Strabic, 2011
Cette thèse a pour point de départ le constat de l’émergence de revendications vernaculaires dans le champ urbain « alternatif » contemporain, en urbanisme, paysage, architecture et design. C’est par l’analyse de différents types de reprises récentes, posant les esquisses d’un paysage existentiel du vernaculaire que nous proposons l’idée de déprise d’œuvre, déployant les paradigmes d’un urbain soutenable. Nourrie d’improvisation, de processus et d’expérience, cette attitude affirme finalement le rôle de vecteur rhétorique et mobilisateur que joue le vernaculaire dans la réinvention de pratiques urbaines (permanences architecturales, programmations en actes et autres pratiques expérimentales).
HALLAUER Édith, Du vernaculaire à la déprise d’oeuvre : Urbanisme, architecture, design, Thèse de doctorat, Paris Est, 2017.
Présentation du projet de Sarah Harper pour la compagnie Friches Théâtre Urbain de la gestion artistique d’une friche boisée des Mûrs à pêches de Montreuil.
Partant du concret, Haudricourt et Dibie, en tentant de comprendre l’univers, les autres et, en passant, nous-mêmes, ont voulu faire d’un parcours intellectuel, qui s’étale sur plus des deux tiers de notre siècle, un véritable manuel d’ethnologie qui nous entraîne avec bizarrerie, humour et profondeur, à travers l’histoire des sciences, les civilisations et les langues, tout en gardant constamment, en bons rationalistes qu’ils sont, les pieds sur terre.
« L'artiste conceptuel réfléchit les conditions de développement de l'action des Nouveaux Commanditaires dans une lettre appelant à l'implication des musées ainsi qu'à la réorientation de l'histoire de l'art vers la connaissance des conditions politiques qui ont présidés à la naissance des œuvres ».
HERS François, Lettre à un ami au sujet des Nouveaux Commanditaires, Paris, Presses du réel, 2016.
« Alors que l’implication ou l’irruption des habitants dans le débat public oblige les professionnels à prendre position et à redéfinir leurs positions, les écoles d’architecture françaises semblent se tenir à l’écart de cette immixtion du politique, et l’enseignement du projet y reste claquemuré aux relations enseignants-enseignés. Cet article présente une expérience qui se saisit d’une demande extérieure de futurs habitants pour construire un enseignement de la conception visant des savoirs auxquels les écoles d’architecture accordent peu d’importance alors même que les professionnels les mobilisent : l’écoute et le dialogue, la conjugaison de l’usage et de l’émotion, ou l’estime de soi. Toutefois, avant d’explorer ces savoirs, il importe de clarifier les points de vue théoriques et doctrinaux que l’on a sur la conception architecturale, mais également sur son enseignement. C’est au prix de ce détour que le débat peut s’ouvrir en portant alors à la fois sur les contenus et sur ce qui les instruit et les construit en amont ».
HODDÉ Rainier, « Inviter l’habitant dans l’enseignement : un dispositif pour apprendre à concevoir autrement », Cahiers RAMAU, 6, 2013, p.217-235, [En ligne]
Résumé
« " Voilà ce que le sens commun et le courage industriel ont réalisé. Voilà ce qui fut l’œuvre de la sollicitude généreuse de quelques hommes ; ce que le lecteur lui-même peut aujourd’hui contribuer à rendre plus triomphant encore, s’il consent à s’employer pour guider dans la même voie les travailleurs désireux de s’émanciper eux mêmes, et non encore reliés au mouvement coopératif, à l’association de toutes les forces humaines". « Ce récit relate une des premières expériences coopératives, celle de Rochdale en Angleterre, créée en 1844. Il s’agit de prolétaires, majoritairement des tisserands, qui décident de se constituer en coopérative de consommation afin d’avoir la maîtrise de la qualité des produits, de leur provenance et de leurs coûts. Écrit en 1890, ce texte a été édité et diffusé pour la dernière fois en 1923. Dorénavant dans le domaine public, il nous a semblé bon de le rendre de nouveau disponible agrémenté d’une préface qui le contextualise et fait le lien entre hier et aujourd’hui. Pierre-Yves Jan, auteur de la préface, a travaillé dans les milieux coopératifs et de l’Économie Sociale et Solidaire. Il est notamment très impliqué dans la question des habitats groupés, forme d’habitat qu’il occupe d’ailleurs depuis 30 ans ».
HOLYOAKE George-Jacob, Histoire des équitables pionniers de Rochdale, [1890], traduction Marie Moret (2017), éditions du communs, Culture des précédents, 2017
« À travers la série des Carnets pratiques, l’IAU souhaite sensibiliser les acteurs locaux de l’aménagement aux mutations de la fabrique urbaine et territoriale. Ces carnets sont donc destinés aux responsables publics de l’aménagement, notamment aux élus et techniciens des intercommunalités et des communes, mais aussi aux aménageurs, aux urbanistes et architectes, aux promoteurs, acteurs de la chaîne de production de la ville.
Cette nouvelle édition des carnets pratiques, « L’urbanisme transitoire », traite d’une pratique émergente dans la vie des territoires, qui s’intercale dans les brèches des projets urbains et immobiliers, et questionne la programmation des projets aussi bien que les besoins sociaux sur le terrain. Ces pratiques nouvelles constituent un véritable enjeu dans le renouvellement des méthodes de la programmation urbaine comme du projet.
Ce carnet pratique s’appuie sur un état des lieux des initiatives franciliennes depuis 2012 en rendant compte des méthodes et outils pour concevoir et mettre un œuvre des projets d’urbanisme transitoire. Il peut se lire de manière continue ou par chapitre, en fonction de ses attentes.
L’urbanisme transitoire est un processus en mouvement, c’est pourquoi ce guide ne tente pas d’établir une recette figée mais plutôt d’illustrer la diversité des initiatives en proposant, à chaque acteur, d’alimenter son projet selon ses besoins et ses spécificités.
Il constitue davantage une trame sur laquelle il est possible de s’appuyer, d’improviser et d’inventer de nouvelles occupations transitoires dans les villes et les territoires. »
Institut d'Architecture et d'Urbanisme de la Région Île-de-France, L'Urbanisme Transitoire, Optimisation foncière ou fabrique urbaine partagée, carnet pratique n°9, Janvier 2018 • Rapport
Les projets que nous documentons font jurisprudence : leurs acteurs ont profité de la plasticité du droit et de son pouvoir d’imagination pour dénouer des situations en inventant, chemin faisant, des dispositifs singuliers qui peuvent essaimer. Dès lors, nous avons voulu approfondir ce que veut dire « faire jurisprudence » en invitant des praticiens du droit et de l’architecture à réfléchir au rôle du droit pour penser et faire la ville autrement.
À l’heure où État et action publique sont questionnés, des citoyens s’organisent pour gérer ensemble des biens ou des services collectifs (un lieu patrimonial ou culturel, un espace de biodiversité, un tiers-lieu, de l’habitat collectif, des services à la personne, etc.). Ces initiatives, appelées « communs », portent une manière nouvelle de faire de la politique, privilégiant une prise en charge collective par les citoyens. Emmanuel Dupont et Édouard Jourdain nous montrent que, bien qu’encore peu reconnues, elles portent une dynamique de transformation profonde de notre rapport à l’État, mais aussi de notre approche de la propriété et des usages.
JOURDAIN Édouard, DUPONT Emmanuel, Les nouveaux biens communs ? – Réinventer l’État et la propriété au XXIe siècle, La Tour-d’Aigues, Éditions de L’Aube/Fondation Jean Jaurès, 2022
Journal de bord de la permanence architecturale de Bataville, pour laquelle une équipe d’architectes a habité durant un an dans cette ville de Meurthe-et-Moselle au riche passé industriel. En parallèle de la publication d’un plan guide pour Bataville, ce document relate l’expérience de vie sur place, déterminante pour la préfiguration des devenirs possibles de Bataville. Il détaille toute une méthode de travail, à travers l’étendue des personnes rencontrées, l’orchestration de différentes rencontres publiques pour réfléchir collectivement aux enjeux, et tous les moments d’actions et d’échanges menés sur site.
MILHADE Margaux, « Faire des pieds et des mains », journal de bord de la permanence de Bataville, Université Foraine, 2016.
L’Agence Nationale de la Cohésion des territoires, l’association France Tiers Lieux et le laboratoire de transformation publiques La 27e Région ont mené depuis septembre 2020 une exploration juridique sur le terrain des tiers lieux créateurs de communs. La Ville de Grenoble et la Métropole Européenne de Lille, 7 juristes embarqué.e.s, 8 tiers-lieux ont accompagné cette démarche, aboutissant à un rapport publié le 20 mai 2021.
Agence Nationale de la Cohésion des Territoires, France Tiers-Lieux et la 27ème Région, Rapport Juristes embarqués, la créativité réglementaire pour les tiers-lieux créateurs de communs, 20 mai 2021.
Boulogne-sur-Mer, un quartier excentré, une rue comme une courée. Des pavillons des années soixante-dix qui se déglinguent.
Une spirale de délaissement plus ou moins résigné, des gamins qui s’attaquent à ce qui reste debout. Les habitants souvent marginalisés, précaires mais qui ont tissé des liens. Une grande famille, disent-ils.
Le monde extérieur, c’est le bailleur HLM, la municipalité, les caisses de retraite ou de chômage, l’école…
Une rénovation est prévue…
Chronique polyphonique d’un chantier de trois ans à Boulogne sur Mer, au cœur d’une rue délaissée par la ville, avec des habitants marginalisés bien décidés à participer au renouveau de leur maison. Ils seront accompagnés par une jeune architecte, Sophie Ricard qui habitera avec eux dans la rue le temps d’une aventure humaine et militante.
Avec Sophie, c'est aussi l'histoire de cette rue qui se raconte à travers quelques familles.
KÉBADIAN Jacques et RICARD Sophie, Construire ensemble la rue Auguste Delacroix – La maison de Sophie, La Fédération romande de l'animation, 2014, 1h08 (film).
Comment se construit un quartier de ville nouvelle quand, pour en enrichir les intentions, les
architectes prennent en compte les volontés des habitants ? Répartition des lots et formes des
maisons sont ici négociées pour composer un village aussi chaotique et régulier que le vieux village
qu'il jouxte. À quelles conditions cette opération, qui fut un succès commercial, a-t-elle été possible ?
KROLL Lucien, « Un quartier banal, Les Vignes blanches, à Cergy-Pontoise », Les Annales de la recherche urbaine, n°32, Compositions urbaines, p. 67-77, 1986.
Un collectif d’architectes (r)anime un ancien collège monument historique : une programmation ouverte menée avec ses usagerEs et tous les acteurs du territoire autour de la réversibilité du patrimoine
A partir d’un terrain d’étude et d’expérimentation en Seine-Saint-Denis, les membres de l’Institut de recherche et d’innovation se livrent, dans ce texte, à une réflexion théorique et expérientielle sur ce que peut être une recherche contributive avec des habitantEs qui, apprenant, construisant et cherchant ensemble, favorisent leur capacitation face aux sujets de la place du numérique, du travail et de la valeur dans notre société.
Présentation de la recherche
« Le travail de recherche, dont le rapport présenté ici est le fruit, a eu pour objet, non pas de reprendre la description ou l’identification des diverses notions peuplant la galaxie des communs – biens communs, patrimoines communs, choses communes ou encore communs et commun (pluriel ou singulier)–, mais davantage d’évaluer et de renforcer, via des propositions d’interprétations nouvelles, de réformes de textes existants, voire d’introduction de dispositions inédites, le degré de « communalité » de certains agencements juridiques autour de biens ou de choses, que ces derniers relèvent des sphères environnementale, culturelle ou d’autres univers ; qu’ils soient matériels ou immatériels ; appropriés ou non. On s’est en effet habitué à saisir nos rapports aux choses par le biais de la propriété — conçu comme « le propre » — en délaissant la part « commune » qu’ils pouvaient receler. Or, ils peuvent faire une place à des affectations à un intérêt commun socialement et juridiquement défini et protégé, au bénéfice de communautés bénéficiaires (attributaires de l’usage de la chose ou de sa préservation, délibératives ou de contrôle). Dans un premier temps, conceptuel, le rapport définit ainsi la « communalité » dont il est question sur le fondement de deux critères — l’affectation à un intérêt commun et l’inclusivité (l’impossibilité d’exclure autrui) —, son rapport à la propriété, privée comme publique, et se justifie sur l’utilisation de l’outil de mesure que constitue l’« échelle de communalité ». Il éclaire également les approches pluridisciplinaires et de droit comparé qui ont permis de bâtir et de mettre à l’épreuve les propositions avancées (Partie 1). Dans un second temps, le rapport présente des propositions de réformes (Partie 2 et Annexe pour les propositions d’articles), selon deux volets ».
Rochfeld, J. (Dir), L’échelle de communalité, par l’Institut de recherche juridique de la Sorbonne Université Paris 1 (Recherche débutée en novembre 2017 et achevée en avril 2021).
Le Laboratoire des Délaissés est un programme de recherche en actes, porté par la Chaire de Philosophie à l’Hôpital et la démarche de la Preuve par 7, dont l’enjeu est de questionner la notion de soin et d’attention en urbanisme, architecture et paysage, entendue au sens large. Inspiré par l’éthique du care, il pose comme hypothèse que les innombrables délaissés – humains, paysagers, construits ou non – dans et avec lesquels nous vivons ont des enseignements à nous offrir et des défis à nous tendre, si nous prenons le temps de les comprendre.
« C’est une autre manière d’habiter dont nous allons parler ce matin : une troisième voie entre le logement social et le logement privé qu’on appelle le logement participatif. C'est sous ce terme que la loi ALUR en 2014 a consacré de nouveaux statuts juridiques où les habitants qui partagent des espaces deviennent des associés, portant le plus souvent un projet social, écologique ou politique.
"Le logement participatif est moins une forme de logement qu'un type de propriété."
L'habitat participatif se place dans l'héritage des coopératives d'habitants et des habitats groupés. Ce type de projet apparaît dès la sortie de la guerre. Il y a eu plusieurs types d'engagements dans ces formes d'habitats alternatifs et parmi elles, les Castors, des coopératives d'auto construction. Le mouvement des Castors, dont l'habitat participatif est l'héritier, s'est développé en France à la sortie de la guerre, lorsque les besoins en logements étaient importants. L'idée : mutualiser la force de travail et les achats de matériaux. Ces édifices existent encore, tout comme l'esprit participatif ».
Cette émission a été enregistrée le 9 juin 2023 et provient du podcast « Les Enjeux territoriaux » de France Culture. « Les Enjeux territoriaux » poursuivent leur série sur le logement : nous quittons le marché et regardons le logement du côté de l’économie solidaire. L'habitat participatif, troisième voie entre le logement social et le logement privé, pourrait-il résoudre la crise du logement ?
Avec Nicole Roux, sociologue, maîtresse de conférences à l’université de Bretagne occidentale.
La Borda à Barcelone est une coopérative d'habitantEs initiée en 2012. Dessinée par l'agence Lacol, construite en structure bois, elle a reçu différents prix d'architecture. Cet ensemble de 28 logements sociaux autoproduits et autogérés dont le coût de sortie est de près de la moitié du prix du marché, a reçu le soutien de la municipalité qui essayait depuis des années, sans succès, de développer sur ce terrain différents programmes de logements sociaux. Le choix d'employer certains matériaux de construction (structure bois, béton apparent, tôle ondulée, réseaux visibles,…) et le parti pris architectural sont engagés.
La Convention est une expérience d’habitat partagé à Auch (Gers). Les habitantEs - douze familles, dont une douzaine d’enfants et trois architectes - se sont installéES dans un immeuble du centre ville avec la volonté de réhabiliter cet ancien couvent à forte valeur patrimoniale.
En replaçant au centre l’habitantE comme maître d’ouvrage de son logement pensé comme une propriété collective, la coopérative d’habitantEs questionne la commande architecturale et urbaine, les pratiques des professionnelLEs de la fabrique de la ville, les montages et l’économie même du logement. Elle induit aussi, à travers la notion de communs et d’une gouvernance partagée, une transformation philosophique du logement à même de gagner le quartier, la cité. Par Alia El Gaied et Valérie Morel, avec la contribution de Christiane Châteauvieux et de la Preuve par 7.
Le Laboratoire des Délaissés est un programme de recherche en actes, porté par la Chaire de Philosophie à l’Hôpital et la démarche de la Preuve par 7, dont l’enjeu est de questionner la notion de soin et d’attention en urbanisme, architecture et paysage, entendue au sens large. Inspiré par l’éthique du care, il pose comme hypothèse que les innombrables délaissés – humains, paysagers, construits ou non – dans et avec lesquels nous vivons ont des enseignements à nous offrir et des défis à nous tendre, si nous prenons le temps de les comprendre.
La permanence architecturale comme levier d’accompagnement des transformations politiques et sociétales dans le cadre de la fabrique de la ville. Par Sophie Ricard, Édith Hallauer et Hugo Martin.
SNCF rouvre une ancienne gare à tous les publics et tente de la transformer en lieu de vie et d’expérimentation collective
À Mayotte aujourd’hui, des lieux dédiés aux pratiques culturelles et à leur diffusion se développent autour de valeurs communes. Programmation ouverte, co-construction, interventions progressives sont autant d’outils qui permettent de mettre en avant de nouvelles manières de construire le territoire. Forte de ces expérimentations culturelles, urbaines et architecturales, l’île se présente comme un véritable laboratoire prêt à relever les multiples défis locaux mais également à rayonner à l’échelle nationale.
Une municipalité se saisit des méthodes de la permanence architecturale et de la programmation ouverte pour rouvrir un lieu participatif qu’elle gère en régie directe
À Tardets dans les terres basques, un réseau d’acteurs et d’actrices s'engagent et participent à la revitalisation de la commune. Ensemble, ils et elles expérimentent pour réhabiliter de manière économe et généreuse le château du village pour y développer une offre de logement abordable.
À la suite de différentes expérimentations urbaines portées sur le terrain (issues des Universités Foraines depuis 2013), un groupe d’architectes nommé Barbara s’est réuni autour de la définition d’une démarche commune. Des valeurs, outils, et termes communs ont été mutualisés pour fabriquer des « cartes à jouer la ville » qui forment un atlas imaginaire nommé l’Atlas du Oui. Faire instinctivement confiance, apprendre à déléguer, s’installer dans le temps long, faire émerger les énergies et les savoir-faire, conduire avec souplesse figurent parmi les bases de ces actions pour construire ensemble. Devenues ici de métaphoriques montagnes, lacs, chemins, bourgs ou masures, carrières ou vastes plaines, ces histoires s’assemblent pour former des récits, à raconter à deux, à trois ou plus, pour continuer d’imaginer des possibilités d’expériences constructives.
LABORATOIRE BARBARA, Atlas du Oui, Marseille, Hyperville, 2018.
Le Laboratoire des Délaissés est un programme de recherche en actes, porté par la Chaire de Philosophie à l’Hôpital et la démarche de la Preuve par 7, dont l’enjeu est de questionner la notion de soin et d’attention en urbanisme, architecture et paysage, entendue au sens large. Inspiré par l’éthique du care, il pose comme hypothèse que les innombrables délaissés – humains, paysagers, construits ou non – dans et avec lesquels nous vivons ont des enseignements à nous offrir et des défis à nous tendre, si nous prenons le temps de les comprendre.
La permanence est une pratique qui s’insère dans un système de production urbaine établi et qui consiste pour le designer (urbaniste, architecte, paysagiste ou designer d’espace) intégré à un projet urbain en cours, à demeurer, pendant une longue durée, d’une à plusieurs années, sur le site du projet. Le processus de permanence favorise l’émergence du lieu anthropologique par la pratique d’un design in situ (valorisation de l’existant du lieu) ; design in tempore (développement d’un écosystème d’actions incrémentales) ; design in hospite (diversification des formes possibles de participation). Les designers permanents, réalisent sur place des fabrications dans le but de susciter des situations de projet auprès des habitants à travers des dispositifs de convivialité et en cherchant à favoriser l’empowerment habitant.
LANGLOIS Amandine, Processus de permanence dans la fabrique urbaine : contribution d’une pratique de design in situ à l’émergence du lieu anthropologique, Thèse de doctorat, Tours, 2018.
LATOUR Bruno, « Il n’y a pas de monde commun : il faut le composer », in Multitudes, 2011, n°45, p.38-41.
Un roman-photo réalisé par Amélie Laval en octobre 2018 dans les paysages ruraux de Lorraine. Il a été scénarisé et réalisé sur place pendant trois semaines de résidences actives organisées par le Collectif Etc, sur une invitation de la mairie du Val-de-Briey.
LAVAL Amélie et COLLECTIF ETC, La ruée vers l’autre, Marseille, Hyperville, 2018.
Au gré des activités qui se développent au sein de lieux occupés de manière intercalaire, les occupantEs et les usagerEs génèrent une valeur dite d’usage par la transformation physique et symbolique des lieux et par l’utilité sociale produite. Pourrait-on « rebondir » en d’autres lieux en emmenant avec soi la valeur d’usage créée ? Premiers éléments d’une réflexion portée par l’avocat Marc Ganilsy et la Preuve par 7.
À Mayotte aujourd’hui, des projets de lieux dédiés aux pratiques culturelles et des chantiers de construction se développent autour de valeurs communes. Programmation ouverte, co-construction, réutilisation de l’existant, implication des usagers dans la conception, utilisation et valorisation de matériaux et savoir-faire locaux, interventions progressives sont autant d’outils qui permettent de mettre en avant de nouvelles manières de construire le territoire.
Cette phonothèque réunit des podcasts qui interrogent ces pratiques, racontent ces démarches, et mettent en avant les savoir-faire et les enjeux mahorais liés à la construction et l’architecture.
Dix autres podcasts aussi disponibles sur le site de la phonothèque : https://phonotheque-mayotte.org/
Un réseau pluridisciplinaire et inter-territorial de praticienNEs monte un laboratoire de recherche-création sur le vieillissement pour répondre à cet enjeu de société : comment changer le regard sur la vieillesse et la considérer comme une richesse dans nos territoires ?
Histoire et récit des expérimentations du laboratoire du dehors par son initiatrice, Liliana Motta : une démarche interdisciplinaire et localisée qui porte attention aux paysages délaissés à travers une cartographie patiente et des gestes économes.
Une permanence tripartite se monte pour réfléchir avec les habitantEs, via un chantier ouvert, au programme pédagogique et architectural du futur établissement scolaire
Faire de l'alimentation durable le projet commun d'un territoire
« La question des Communs fait un retour remarqué sur la scène intellectuelle et politique en remettant en cause tant notre rapport addictif à la propriété que nombre de constructions institutionnelles (l’État, le droit, le Marché) que nous croyons naïvement acquises et universalisées. Pour en comprendre les enjeux, il faut tout d’abord en saisir l’originalité initiale et radicale par le détour anthropologique d’expériences outre-mer puis apprécier ses modes particuliers de confrontation contemporaine au marché généralisé et capitaliste. Nous vivons ainsi une double révolution, comme redécouverte « copernicienne » de relations précapitalistes et comme rupture possible avec l’ordre propriétariste suggérant un dédoublement fonctionnel de la notion de Communs ».
LE ROY Étienne, « Des Communs "à double révolution" », Droit et société, 2016/3 (N° 94), p. 603-624.
60 chantiers pour 60 maisons : dénormer le logement social en le rénovant sur mesure, en site occupé, avec la participation active de ses habitantEs
Comment, dans un contexte d’urgence sanitaire, construire et aménager collectivement un équipement et un espace public en déployant une permanence architecturale qui intègre les acteurs et actrices locales et inspire déjà d’autres lieux culturels et scolaires mahorais ?
« À Lille, se créé en 2007 le collectif des Saprophytes. Tout commence autour d’un projet : cultiver des pleurotes et réinvestir des espaces publics délaissés. Architectes, paysagistes, plasticiens, constructeurs, graphistes, Les Saprophytes tirent leur nom et leur philosophie de cet organisme qui recycle la matière et participe activement au maintien de l’équilibre biologique dans la nature. Le collectif développe des projets mêlant réflexions et expérimentations dans l’espace public. »
LES SAPROPHYTES et DHEE Amandine, Les Saprophytes : urbanisme vivant, Lille, La Contre Allée, 2017.
L’Ecoquartier Les Vergers à Meyrin
La ville est interrogée à partir de la nature mais elle n'est pas pour autant vidée de ses hommes et il est frappant de voir combien les thèmes récurrents de cet ouvrage recoupent ceux que manient les chercheurs en sciences sociales qui travaillent sur la ville aujourd'hui : le détournement du regard vers l'à-côté pour révéler le centre, l’avenir qui ne peut nier le passé et la nécessité d’écrire l’histoire d’une science, l'importance du quotidien et de la vie privée dans les processus de recherche, le travail proche du jeu de piste dans des espaces délaissés, la ville mise en intrigue, l'exploitation du hasard et de la perturbation, la non-opposition entre terrain et théorie, la collaboration non pas seulement possible mais indispensable entre spécialistes et citadins et donc la reconnaissance d'une culture sur la ville partagée par tous. L'écologie urbaine, discipline, approche conceptuelle et méthodologique très ouverte, reprend là une force toute particulière.
Sur le chantier du lycée des métiers de Longoni, la brique en terre crue (BTC) doit servir au sein d’une charpente métallique dans une structure en béton. Les concepteurs du Lycée ont ainsi déposé une demande d’ATEx de type B (c’est-à-dire uniquement valable pour ce projet) d’une durée de trois ans. Un processus de plusieurs années, avec un chercheur du Centre Scientifique des métiers du bâtiment (CSTB). Les architectes ont visité plusieurs briqueteries et testé les différentes terres de l’île ; envoyé de nombreux échantillons dans l’hexagone pour y effectuer des tests, notamment de compressibilité. L’ATEx B obtenue normalise une technique de construction vernaculaire déjà éprouvée dans les cases SIM – que sont allés visiter les architectes et le chercheur du CSTB.
A la suite de la permanence d'études de 24 mois sur le projet du lycée des métiers du bâtiment de Longoni, l'agence Encore Heureux propose de prolonger la permanence architecturale sur le chantier. Celle-ci sera contractualisée à hauteur de 66 000 euros pour une mission réduite d'accompagnement. L’équipe a déménagé de son bureau de Longoni aux Algeco du chantier où travaillent deux cents personnes (ouvriers, maîtrise d’œuvre, ingénieurs, entreprises). Alternativement tenue par l’une des trois architectes du projet, elle continue d’organiser des événements culturels (une prière de bénédiction au début du chantier qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes, la venue d’acrobates et de musiciens en préparation), des chantiers école (aux fins de fabriquer les bancs de l’entrée principale du lycée, la charpente de la future maison des lycéens et des abris vélo), de tisser des liens avec l’actuel lycée du bâtiment (une visite hebdomadaire du chantier est organisée avec les lycéens) et plus largement avec les enfants de Longoni (ils participeront en août à un chantier de fabrication de panneaux en bambous pour la future maison des lycéens).
L’ATEx B sur la BTC obtenue par les architectes du lycée des métiers du bâtiment de Longoni a inspiré la rédaction de règles professionnelles concernant la BTC publiées en 2022 et sur lesquelles les architectes désireux d’utiliser ce matériau s’appuient désormais. Ces règles professionnelles Blocs de terre comprimée définissent les prescriptions de conception, de dimensionnement et de mise en œuvre des ouvrages de maçonnerie. Elles sont un document de référence pouvant constituer un cahier des clauses types d’un marché de travaux entre l’entrepreneur et son client (maître d’ouvrage ou son représentant) applicables contractuellement à des marchés de travaux de bâtiment. Elles sont destinées à être des pièces intégrées au dossier de consultation des entreprises. Ou comment la construction de cette cité de chantier qu’est le faré, et plus largement le chantier du lycée de Longoni, devient un laboratoire d’expérimentation pour préfigurer l’usage d’un matériau et la constitution d’une autorisation normative permettant ainsi de lui assurer une sécurité juridique.
Après quinze mois de permanence architecturale dans l'ancienne gare de Lunel, ses acteurs et actrices ont synthétisé les projections racontées, dessinées, maquettées par les habitantEs au fil des nombreux ateliers organisés dans l’ancienne gare. Le bâtiment pourrait accueillir un café avec terrasse sur le parvis, un atelier de réparation de vélos, un musée du rail, des espaces dédiés à l’apprentissage et à l’insertion, des hébergements d’urgence. La permanence a également réfléchi à une gouvernance qui associerait les usagers du lieu et les acteurs et actrices déjà parties prenantes du projet, financée par des ressources propres et par des soutiens publics et privés. Un projet centré sur la formation (au numérique, par exemple, survivance d’une des fonctions originelles du bâtiment), la mobilité, la convivialité et la culture.
Après près de trois ans de permanence architecturale dans l'ancienne gare de Lunel, ses acteurs et actrices ont synthétisé les projections racontées, dessinées, maquettées par les habitantEs au fil des nombreux ateliers organisés dans l’ancienne gare. Ils et elles y racontent les différents actes du projet, du diagnostic aux réflexions sur le fonctionnement à terme du bâtiment en passant par la phase travaux. Le bâtiment pourrait accueillir un café avec terrasse sur le parvis, un atelier de réparation de vélos, un musée du rail, des espaces dédiés à l’apprentissage et à l’insertion, des hébergements d’urgence. La permanence a également réfléchi à une gouvernance qui associerait les usagers du lieu et les acteurs et actrices déjà parties prenantes du projet, financée par des ressources propres et par des soutiens publics et privés. Un projet centré sur la formation (au numérique, par exemple, survivance d’une des fonctions originelles du bâtiment), la mobilité, la convivialité et la culture.
Premier prêt à usage signé par la SNCF aux fins de mettre à disposition de l'architecte en permanence une partie des locaux de l'ancienne gare de Lunel à titre gracieux.
Convention partenariale établissant les rôles et les contributions de chacun des six acteurs de la permanence architecturale dans l'ancienne gare de Lunel : SNCF Immobilier, à l’origine du projet ; la Ville et la Communauté de Communes du Pays de Lunel, les deux collectivités politiques du territoire ; la Banque des Territoires, qui soutient les expérimentations de développement local ; la Preuve par 7, « tiers de confiance » et accompagnateur de la démarche ; et Mathilde Tournyol du Clos, architecte installée à Montpellier et permanente dans l’ancienne gare.
Grand entretien avec Sophie Ricard sur les temporalités de la commande, les temps et les modes de production urbaine, l’expérimentation, la permanence architecturale.
UrbaTime, Les temps de l’urbanisme durable – Grand entretien avec Sophie Ricard, 2021.
« L‘Université Foraine naît de la volonté de créer les conditions d’une rénovation urbaine d’initiative populaire, de conception démocratique et de production joyeuse. Elle naît de la volonté de rénover la démocratie par le faire, en nous mettant obstinément au travail d’agir à échelle humaine sur l’espace commun. Elle naît de la volonté de rénover la démocratie par la fête, en nous mettant ardemment au travail de trouver des réponses à la banale souffrance urbaine, au malaise quotidien de vivre ici, à la détresse continue et contenue de ne pouvoir imaginer une autre manière d’habiter là. Ici et maintenant, nous voulons mobiliser des personnes partageant un espace et un temps pour les transformer. Ici et maintenant, nous voulons saisir des problématiques urbaines d’intérêt général et les arracher au désintérêt généralisé dont elles semblent prisonnières. Ici et maintenant, nous voulons nous donner les moyens d’expérimenter par les actes, en contredisant les habitudes, en contrariant les rigidités réglementaires, en contrevenant à la sèche rationalité de bon aloi. Tout contre la ville, nous voulons la contrefaire avec et pour ceux qui l’habitent. Médiatrice entre corps et décors urbains, stimulatrice de projets et facilitatrice de leur réalisation, l’Université Foraine se veut ainsi laboratoire d’architecture située tout autant que laboratoire de démocratie appliquée. Ce faisant, elle veut rendre à la cité sa qualité de chantier infini ».
A travers l’exemple d’une méthode originale de réhabilitation d’une cité-jardin à Bordeaux, qui instaure une relation de confiance émancipatrice entre les habitants et les architectes, l’article fait l’hypothèse que cette relation peut être éclairée par le concept de transfert psychanalytique et pose la question éthique de ce que peut une architecture informée par la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle.
MARTIN Hugo, "La même attention en égal suspens" : du transfert en architecture", VST - Vie sociale et traitements, n°159, 2023/3, p. 5-10.
Si l’architecture peut être considérée comme un art, c’est au prix d’une reconfiguration de ce que nous considérons être une expérience esthétique. Ainsi pensée comme un processus, non comme un objet fini, qui réfute la séparation entre le créateur actif et le spectateur passif et entre idées, actions et affects, les projets architecturaux accompagnés et documentés par la Preuve par 7 engagent une compréhension collective, expérimentale, sensible et politique de leur discipline.
MARTIN Hugo, "L'architecture comme expérience : habiter autrement avec la philosophie de John Dewey", Soins, n°880, novembre 2023, p. 60-63.
Si tant d’architectes en permanence dans des bâtiments à réhabiliter se voient comme des médecins de campagne et si la permanence architecturale elle-même est un moyen de (re)tisser des liens entre les habitants d’un territoire, conserver la trace de ces expérimentations est salutaire pour qu’elles essaiment et donnent à penser d’autres voies pour habiter et pour soigner.
MARTIN Hugo, "La permanence architecturale, une médecine de campagne", Gestions hospitalières, n°620, novembre 2022, p. 547-551.
Le projet « Mehr als Wohnen » (« Plus que du logement ») a été initié en 2007 lors du centenaire de la politique municipale du logement avec l’objectif de développer un quartier d’habitation modèle, durable et abordable, une utopie urbaine moderne d’intérêt collectif. En 2011, la coopérative Mehr als Wohnen obtient de la ville de Zurich, la mise à disposition d’un terrain de 40 000 m2 à Hunziker-Areal. Le projet est livré en 2015. Cette expérimentation à grande échelle, d’ordre urbain, architectural et technique est aussi une expérimentation politique, une forme de démonstration de la possibilité de décider ensemble, de créer un commun à une échelle plus grande que son logement dans un but d’intérêt général.
Au Pays basque et en Béarn, un réseau d’acteurs et d’actrices engagéEs à défendre l’intérêt général se fédère face aux difficultés d’accès au foncier et au logement. Ensemble, ils et elles expérimentent pour rétablir une forme d’équilibre et ménager le territoire à partir de l’existant.
Ce document de réflexion a été présenté et discuté lors d'une réunion de réflexion interne de l'équipe d'AGTER, le 2 décembre 2010, à Nogent-sur-Marne, à laquelle a participé le professeur Etienne Le Roy, pionnier de l'approche du pluralisme juridique.
Ce rapport introduit une nouveau cadre institutionnel pour une politique socialiste transformatrice : la Partenariat public-commun (PPC).
L’objet de ce document est la définition d’un projet agri-urbain et agri-culturel et de ses conditions de mise en œuvre dans le quartier Saint-Antoine, au sein du secteur des Murs à Pêches. Une réflexion préalable à la mission de définition et de faisabilité d’un projet agri-urbain s’est construite par le biais de la mise en place de la Commission extra-municipale qui a permis de fixer les grands objectifs pour la requalification du secteur des Murs à Pêches dont les deux grands axes dégagés sont les suivants : la mise en valeur d’un atout agricole de proximité aux vocations économiques ; la découverte d’un patrimoine riche au travers d’animations sociales, culturelles, touristiques et la mise en place d’espaces récréatifs et de détente.
« Ce livre analyse des formes d’expérimentation sur plusieurs terrains sociaux, artistiques et politiques : les interstices urbains, les occupations temporaires, l’agencement d’une coopération, la constitution pluraliste des expertises, l’écosophie d’un projet, la co-évaluation des situations de travail, le devenir minoritaire d’une langue. Expérimenter, c’est constituer un contre-pouvoir à l’intérieur même des situations. Expérimenter, c’est faire advenir de nouvelles formes de vie et d’activité, de pensée et de création. Expérimenter, c’est se montrer aussi mobile et créatif que le sont les formes contemporaines de pouvoir. Expérimenter, c’est opposer aux dispositifs de domination une puissance d’autonomie et de singularisation. Expérimenter, c’est faire varier une situation pour en moduler les perspectives. Expérimenter, c’est déployer une question à l’endroit même où les institutions imposent une solution. »
NICOLAS-LE STRAT Pascal, Expérimentations politiques, Fulenn, 2007
Pascal Nicolas-Le Strat mène ici un voyage d’étude aux confins de la modernité des aménagement urbains et sociaux de la Plaine Saint-Denis. Depuis le nouveau Campus Condorcet où il a ses quartiers de recherche il part à la rencontre de ses voisins d’un monde condamné à un devenir-contemporain, mécaniciens et ferrailleurs de rue, cuisinierEs et, également, des dernières entreprises implantées dans des locaux voués à une démolition prochaine. Une promenade entre sociologie et poésie qui nous entraîne aux côtés des spectres du monde ouvrier, encore bien présents.
NICOLAS-LE STRAT Pascal, Faire recherche en voisinant, Ours Éditions, 2021.
« Le commun a fait son grand retour dans les pratiques mais surtout dans les discours médiatiques, numériques et politiques. Pascal Nicolas-Le Strat attrape ce terme pour le travailler de manière conceptuelle afin de mieux y revenir dans nos quotidiens. Ce passage obligé permet de retourner voir le commun dans ce qui fait son actualité mais aussi son intemporalité : les biens communs du numérique aux ressources naturelles, des pratiques collectives aux enjeux de communautés, des savoirs expérientiels… »
Dans son article « Entre travail du social et travail du commun », Pascal Nicolas-Le Strat nous parle de la notion de « travail du commun » et de son évolution en réaction à la trajectoire empruntée par le « travail du social ».
NICOLAS-LE STRAT Pascal, Le travail du commun, Éditions du commun, 2016.
Cette publication retrace la journée du 16 octobre 2015. Ce jour-là, au Point H^ut, lieu de création urbaine à Saint-Pierre des Corps, une centaine de personnes se sont retrouvées pour échanger sur des expériences de ce qu’elles nomment elles-mêmes des « permanences architecturales ». On ne trouvera pas ici de méthode toute faite, de boîte à outils prête à l’emploi, de protocole scientifique de recherche-action. Ni même une définition précise et arrêtée de cette fameuse « permanence architecturale ». Tenter de la définir risquerait à coup sûr de la réduire, de l’uniformiser, de la contenir dans des cadres qu’elle tente constamment de faire exploser.
Association NOTRE ATELIER COMMUN, La permanence architecturale, actes de la rencontre au Point H^ut, Marseille, Hyperville, 2016.
Les projets que nous documentons font jurisprudence : leurs acteurs ont profité de la plasticité du droit et de son pouvoir d’imagination pour dénouer des situations en inventant, chemin faisant, des dispositifs singuliers qui peuvent essaimer. Dès lors, nous avons voulu approfondir ce que veut dire « faire jurisprudence » en invitant des praticiens du droit et de l’architecture à réfléchir au rôle du droit pour penser et faire la ville autrement.
Documents techniques (bilan d’opération, synthèse de réunions, projet de charte...) produits par La Fabrique, plateforme citoyenne du quartier des Murs à Pêches de Montreuil.
« La reconquête de la propriété constitue probablement l’un des principaux enjeux pour l’avenir du mouvement des communs. Telle est la position que j’aimerais défendre ici. Communs et propriété sont intimement liés. Le renouveau du thème des communs dans la littérature comme la montée croissante des initiatives citoyennes s’inscrivent en grande partie en réaction à l’extraordinaire montée en puissance de la propriété privée et exclusive dans de nombreux domaines et territoires : extension de la propriété privée et exclusive à des domaines jusque-là organisés selon des principes d’ouverture et de libre accès (la connaissance, la recherche fondamentale), entrée de la propriété intellectuelle selon des normes renforcées dans les accords de commerce mondial et creusement des inégalités d’accès aux biens essentiels, processus massif d’accaparement des terres et des mers, détournement de la propriété publique au profit d’un mouvement grandissant de privatisation et de ventes des biens et des services publics par les États ».
ORSI Fabienne, « Reconquérir la propriété : un enjeu déterminant pour l’avenir des communs », Les Possibles, n°05, Hiver 2015.
« Dans cet ouvrage, Elinor Ostrom, Prix Nobel d'économie en 2009, s'est efforcée de montrer que des collectivités pouvaient gérer de manière économiquement optimale des biens communs, à travers la création d'arrangements institutionnels.
La question de la gouvernance des ressources naturelles utilisées conjointement par de nombreux individus revêt une importance croissante pour les analystes politiques. Tant la nationalisation que la privatisation ont été mises en avant mais ni l'État ni le marché n'ont été uniformément en mesure de résoudre les problèmes liés aux ressources communes.
Remettant en question les fondements de l'analyse politique telle qu'appliquée aux ressources naturelles, Elinor Ostrom fournit dans cet ouvrage un ensemble unique de données empiriques afin d'étudier les conditions dans lesquelles des problèmes de ressources communes ont été résolus, de manière satisfaisante ou non.
L'auteur décrit d'abord les trois modèles les plus fréquemment utilisés en tant que fondements pour préconiser des solutions se basant sur l'État ou le marché. Elle passe ensuite en revue les alternatives théoriques et empiriques à ces modèles afin d'illustrer la diversité des solutions possibles. Dans les chapitres suivants, elle fait appel à l'analyse institutionnelle en vue d'examiner diverses stratégies - fructueuses ou infructueuses - de gouvernance des biens communs.
Contrairement à ce qu'affirme l'argument de la « tragédie des biens communs », les problèmes de ressources communes peuvent être résolus par des organisations volontaires plus efficacement que par un État coercitif. Parmi les cas considérés figurent la tenure communale de prairies et de forêts, des communautés d'irrigation, des droits relatifs à l'eau ainsi que des sites de pêche ».
L'ouvrage a été traduit en français sous le titre Gouvernance des biens communs, pour une nouvelle approche des ressources naturelles, aux Éditions De Boeck en 2010.
OSTROM Elinor, Governing the Commons: The Evolution of Institutions for Collective Action. Political Economy of Institutions and Decisions, Cambridge University Press, 1990. [En ligne]
Cette coupe illustre les ressources et enjeux locaux, en superposant sur un seul et même plan, les éléments historiques et actuels marquants du territoire.
Cartographie réalisée avec les Corons d’Orient pour présenter le quartier et le projet aux visiteurs et visiteuses, notamment lors des journées portes-ouvertes.
Une des ambitions du diagnostic partagé était de projeter la création d’espaces communs pour les habitantEs. En se basant sur ce qu’ils et elles savent déjà faire, ce qu’ils et elles aiment déjà partager, les chances que ces espaces communs soient entretenus et gérés par les habitantEs elles et eux-mêmes augmenteraient certainement. Il apparaissait alors pertinent de relever soigneusement les compétences en présence, ainsi que les services rendus entre voisinNEs, pour imaginer et proposer des pistes de projets ajustées.
Parmi les 14 cartes thématiques du diagnostic, la carte des “modes de chauffe” répertorie d’abord, pour chaque logement, le type de chauffage utilisé (gaz de ville, bonbonne butane, fioul, charbon, bois, électrique, etc.) Elle mentionne par ailleurs, la classe énergétique suggérée par Maisons & Cités avant vérification du diagnostic technique, ainsi que la présence d’isolant dans le logement ou encore de cheminées. Elle précise ensuite les manières dont chaque foyer se chauffe, par différents symboles (logement chauffé en totalité de façon homogène ; logement chauffé seulement au rez-de-chaussée ; pièces chauffées selon le moment de la journée ; ou pas du tout chauffé, souvent causé par une forte précarité économique). Souvent, les logements équipés du gaz de ville chauffent toutes les pièces de manière homogène, alors que ceux équipés de poêles ne chauffent nécessairement que le rez-de-chaussée. Les habitantEs concernéEs mentionnent à cet égard qu’il leur semblerait “absurde” de chauffer les chambres à l’étage. Ce répertoire minutieux interroge alors la logique des rénovations actuelles, qui imposent le chauffage au gaz de ville. Les rénovations classiques, qui cherchent pourtant à la “baisse des consommations”, recréent ainsi de nouveaux besoins, là où il n’y en avait peut-être pas.
Les travaux de rénovation ne sont pas toujours bien accueillis par les habitantEs. À travers le relevé du champ lexical employé à l’annonce des travaux, nous avons réalisé une carte des “peurs” concernant le projet. Sur cette carte, nous pouvons notamment constater que la peur de voir détruit ce que les habitantEs ont elles et eux-mêmes construit (extensions, pergolas, cuisines incorporées, revêtements spécifiques, etc.) constitue la source d’inquiétude la plus partagée dans le quartier. Car ce que les habitantEs ont investi comme temps de travail, efforts financiers, ainsi que la valeur symbolique qu’ont pris ces apports, se voit bien souvent annihilé par les travaux de rénovation qu’on leur impose.
La Cartographie du quotidien représente les différents repères architecturaux et paysagers du quotidien de Mélusine, dans un rayon d’accessibilité d’environ 20 minutes à pied autour de la permanence. Si le fond de plan reste aux normes classiques de représentation, c’est la sélection des éléments représentés qui constitue le regard subjectif de cette carte.
Après un an de permanence, un second état des lieux a pu être posé. Les multiples négociations engagées par le biais de la permanence permirent notamment de trouver des solutions de gestion locative plus ajustées, et en décembre 2022, plus aucunNE habitantE ne formulait de refus de travaux. D’autre part, cette carte indique le développement des relations connues entre les habitantEs dans le quartier, caractérisé par l’accroissement constaté des liens d’amitié entre voisinNEs.
À son arrivée, Mélusine dressa un constat général permettant de situer globalement les habitantEs rencontréEs, les différents statuts des logements (vacants, achetés, occupés par des ayants-droits) et s’ils avaient, à prioris été isolés. S’ajoute à cette carte, les refus de travaux et raisons évoquées par les habitantEs. Face aux nombreux conflits et au climat délétère dans le quartier, Mélusine répertoria également les relations connues entre les habitantEs au lancement de la permanence.
Les corons de la rue de Plewna pourraient apparaître, sur des plans type “autocad”, comme parfaitement identiques les uns aux autres. Pourtant, chaque logement a été approprié de manière unique par ses habitantEs et révèle aujourd’hui des propriétés et dysfonctionnements distincts. Dans son travail, Mélusine s’attache notamment à la lecture attentive de ce déjà-là pour, d’une part, maximiser la réutilisation de l’existant et, d’autre part, déceler et projeter les interventions les plus ajustées à chaque situation. Une attention qui tend également à faciliter la participation des habitantEs, pas toujours accoutuméEs à la lecture de documents techniques. L’élévation des façades des corons de la rue en est un exemple significatif, où l’illustration retrouve un rôle clé dans l’expression technique des spécificités de chaque logement, autant que dans l’accessibilité des documents produits avec et pour les habitantEs.
Plans de relevé et de programmation des logements, réalisés individuellement avec chaque foyer de la Cité d’Orient.
Une coupe sensible a été dessinée avec les habitantEs du quartier, pour représenter les modes de vie sur une parcelle de la rue de Plewna, à l’époque des mines. À partir du témoignage des “ancienNEs”, ainsi que de diverses ressources que les habitantEs mettaient à sa disposition (photos de famille, anciennes coupures de journaux, livres personnels, etc.), Mélusine élabora avec elles et eux une représentation à la fois technique et illustrée de leurs souvenirs.
PAPROCKI Lola, TYLER Salomon et AIRIAU Geoffrey, « Le Faré de Longoni ou l’éveil des constructeurs », Topophile, 30 juin 2021 [En ligne].
Mémoire d'Habilitation à la Maîtrise d'Ouvrage en son Nom Propre (HMONP) de Lola Paprocki, architecte au sein de l'agence Encore Heureux en permanence sur le projet du lycée des métiers du bâtiment de Longoni (Mayotte). Elle y retrace les points saillants du projet : l'installation d'une permanence architecturale, l'expérimentation autour des matériaux locaux, la construction du faré comme laboratoire du futur chantier.
Sur l’expérimentation menée par la chaire Mutation des vies étudiantes dans la résidence Saint-Jacques du CROUS de Paris, un carnet de santé est réalisé pour chaque chambre. Il synthétise le relevé habité, qui allie un reportage photographique, un dessin de synthèse où sont colorisés tous les objets personnels et leur emplacement et un entretien avec l’étudiantE qui raconte sa manière d’utiliser l’espace. Le carnet de santé permet ainsi de suivre l’évolution des aménagements et des problèmes soulevés au fur et à mesure des différentes expérimentations.
Vidéo réalisée par la chaire Mutation des vies étudiantes pour illustrer leur expérimentation sur les chambres des étudiantEs dans la résidence de Cachan du CROUS de Créteil.
Vidéo réalisée par la chaire Mutation des vies étudiantes pour illustrer leur expérimentation sur les cuisines collectives dans la résidence de Cachan du CROUS de Créteil.
Pour mettre à l’épreuve leurs hypothèses de travail, la chaire Mutation des vies étudiants a inventé le poste de designer-régisseur qui incarne un rôle d’écoute et de recueil des besoins des étudiantEs en vue de préfigurer les espaces et de les accompagner dans leur appropriation. PrésentEs chacunE plusieurs jours par semaine dans une salle du rez-de-chaussée aménagée en régie, il et elles incarnent la permanence architecturale du projet, chargée de susciter le désir des étudiantEs, de répondre à leurs besoins et de travailler à une acculturation réciproque des étudiantEs et des agentEs de la résidence. Ce sont elles et eux qui ont notamment participé au patient travail d’écoute et d’observation condensé dans les relevés habités de chacune des chambres.
Vidéo réalisée par la chaire Mutation des vies étudiantes pour mettre en avant le poste de désigner-régisseur inventé par la chaire. Permanent architectural du projet, il incarne un rôle d’écoute et de recueil des besoins des étudiantEs en vue de préfigurer les espaces et de les accompagner dans leur appropriation.
Rapport rédigé par la chaire Mutation des vies étudiantes pour synthétiser les apports de leur expérimentation sur les espaces communs dans les résidences étudiantes de Cachan et de Saint-Jacques à Paris.
Pour raconter toutes les expérimentations de la résidence Saint-Jacques du CROUS de Paris, la chaire Mutation des vies étudiantes édite une gazette mensuelle, distribuée dans les boîtes aux lettres de tous et toutes les étudiantEs et envoyée aux autres CROUS de France.
Que faire d’un vide laissé par la démolition de tours de logements sociaux et d’un centre commercial après les interventions de l’ANRU ? (…) Ce récit d’expérience écrit à quatre mains par deux architectes, avec la complicité de Mireille Gansel, revient sur le quotidien, les expériences et questionnements, moments de grâce et de doutes liés à cette pratique singulière d’architecte. Installé pendant 3 ans à la Gauthière, quartier populaire de Clermont-Ferrand, ce laboratoire d’urbanisme participatif a décliné ses actions au gré d’envies habitantes, de rencontres et d’analyses du territoire. Il a contribué à la définition et à la réalisation d’aménagements paysagers, à l’élaboration d’un programme architectural et à la création de nouveaux liens sociaux.
PASSAQUIN Suzie et GUILLEMARD Esther, Avant l’architecture : une programmation habitée, La Défense, PUCA, 2019.
Pendant trois ans, Suzie Passaquin et Esther Guillemard, deux architectes en permanence architecturale, mènent pour Notre Atelier Commun une démarche expérimentale au cœur du quartier de La Gauthière à Clermont-Ferrand. Ce travail concerne un site inoccupé, suite à la démolition de trois tours et d’un centre commercial, et vise à le réactiver à partir des désirs et des besoins habitants. Formulations d’orientations, mise au point de petits aménagements et programmation active sont au chapitre de ce document de restitution qui témoigne de cette démarche immersive.
PASSAQUIN Suzie & GUILLEMARD Esther, « Université Foraine, La Gauthière, Bilan 2016 », UFO Clermont-Ferrand, 2016.
Comment transmettre les outils et les méthodes opérationnelles de la permanence architecturale et de la programmation ouverte aux éluEs et aux technicienNEs d'une commune ? Comment ne pas dénaturer le projet et les intentions habitantes lorsqu’elles basculent dans les procédures « classiques » de l’aménagement ? La mairie de Pérignat-ès-Allier embauche en interne une chargée de mission "coordinatrice urbanisme participatif". Les missions derrière ce poste sont variées : des missions logistiques, l’organisation des ateliers avec les habitantEs et faire le lien entre les architectes et les éluEs. Habitante du territoire, elle devient, de fait, la vraie permanence du projet.
A Pérignat-ès-Allier, dans le Puy-de-Dôme, le plan guide en actes conclut deux années d’une permanence architecturale, « le Village en chantier » tenue par Rural Combo et une jeune urbaniste communale. Deux années pour élaborer, sur le terrain, par des processus décisionnels collectifs singuliers, par une mobilisation des ressources locales matérielles, des savoirs-faire, par des chantiers, un plan guide pour aménager et habiter à Pérignat. Une démarche territoriale ovni entre planification stratégique, urbanisme opérationnel, construction vernaculaire et exercice démocratique local, qui aujourd’hui est en phase d’inscription dans les budgets, documents contractuels et demande encore de précieuses ressources, notamment humaines, pour sa pérennisation...
A Pérignat-ès-Allier, dans le Puy-de-Dôme, le plan guide en actes conclut deux années d’une permanence architecturale, « le Village en chantier » tenue par Rural Combo et une jeune urbaniste communale. Deux années pour élaborer, sur le terrain, par des processus décisionnels collectifs singuliers, par une mobilisation des ressources locales matérielles, des savoirs-faire, par des chantiers, un plan guide pour aménager et habiter à Pérignat. Une démarche territoriale ovni entre planification stratégique, urbanisme opérationnel, construction vernaculaire et exercice démocratique local, qui aujourd’hui est en phase d’inscription dans les budgets, documents contractuels et demande encore de précieuses ressources, notamment humaines, pour sa pérennisation...
Le plan-guide se décline en deux volets : le récit et l'opérationnel. Le volet opérationnel, écrit par Rural Combo, aiguille les désirs des habitantEs et usagerEs en différentes orientations stratégiques concernant notamment l’aménagement d’espaces publics conviviaux, des alternatives à la voiture individuelle, l’adaptation des équipements publics aux évolutions climatiques et sociétales, la rénovation de l’habitat en centre-bourg ou la limitation de l’artificialisation des sols.
A Pérignat-ès-Allier, dans le Puy-de-Dôme, le plan guide en actes conclut deux années d’une permanence architecturale, « le Village en chantier » tenue par Rural Combo et une jeune urbaniste communale. Deux années pour élaborer, sur le terrain, par des processus décisionnels collectifs singuliers, par une mobilisation des ressources locales matérielles, des savoirs-faire, par des chantiers, un plan guide pour aménager et habiter à Pérignat. Une démarche territoriale ovni entre planification stratégique, urbanisme opérationnel, construction vernaculaire et exercice démocratique local, qui aujourd’hui est en phase d’inscription dans les budgets, documents contractuels et demande encore de précieuses ressources, notamment humaines, pour sa pérennisation...
Le plan-guide se décline en deux volets : le récit et l'opérationnel. Le récit, écrit par Camille-Lùla Zamith, raconte les arpentages, événements, ateliers, réunions, chantiers participatifs organisés deux ans durant avec les habitantEs de la commune.
« Toute loi devrait être assez générale pour s’ouvrir aux interprétations particulières, se nourrir de l’existant et se mettre à jour des nouvelles situations, des nouveaux modes de vie. En architecture, la loi devrait pouvoir être interprétée, enrichie de la jurisprudence et incessamment réécrite par l’observation de la chose construite. La loi viendrait aussi pour confirmer et pas seulement a priori ».
Patrick Bouchain
« Depuis ses balbutiements en 2003, L’ANPU, alias l’Agence nationale de psychanalyse urbaine, a déjà couché sur le divan une cinquantaine de cités patientes (Marseille, Rennes, Angers, Saint-Nazaire, Tours, Alger, Hénin-Beaumont, etc.). Gai luron, corsaire lacanien, Laurent Petit décrypte à grands coups de raccourcis, de jeux de mots, de rapprochements incongrus et de mauvaise foi analogique, l’inconscient de nos cités et quartiers, faisant surgir de ce micmac drolatique bien des vérités de l’inconscient collectif. »
PETIT Laurent, La ville sur le divan : introduction à la psychanalyse urbaine du monde entier !, Lille, Éditions La contre allée, 2013.
Dans la poursuite de ses travaux sur les milieux prolétarisés, l'auteur cherche ici à découvrir la réalité sociale qui sous-tend les jugements de marginalité, d'asocialité ou d'inadaptation communément émis leur encontre, termes auxquels il n'accorde, par hypothèse, qu'une valeur de symptôme. L'observation de la vie quotidienne des Français et des Étrangers à travers deux générations saisit le mouvement d'un devenir. La démarche constamment comparative qui part des gens eux-mêmes, rencontrés chez eux, révèle des phénomènes similaires mais non synchrones. Des divers niveaux d'une quotidienneté méjugée, se dégage de lui-même, lentement et en transparence, le processus de prolétarisation que produit la société globale.
« Le fondement juridique de nos États repose sur la propriété privée. Ceci irrigue toutes nos législations. Il est dès lors difficile d’y intégrer des lois protégeant les communs et la propriété collective ou gérée par des communautés élargies et ne disposant pas de personnalité juridique. Pourtant des initiatives législatives récentes montrent qu’une reconnaissance explicite des communs est possible. À travers l’examen d’un corpus de cinq textes de lois adoptées en France entre 2014 et 2016, cet article identifie les traces, même ténues, d’une intervention du législateur qui peuvent servir de levier pour les acteurs des communs. Dès lors, quel serait la place d’une mention explicite des communs, et en quoi pourrait-elle promouvoir l’action collective ? Nous proposons une typologie des rapports entre les communs et la loi, ou entre les pouvoirs publics et les acteurs des communs s’appuyant sur cette analyse ».
PEUGEOT Valérie, « Facilitatrice, protectrice, instituante, contributrice: la loi et les communs », in Vers une République des biens communs ?, Centre Culturel International de Cerisy, septembre 2016
Catalogue de l’exposition « Déchets, l’art d’accommoder les restes », qui souligne, de manière provocante, la fragilité du cycle naturel, qui s'est trouvé rompu par le développement de la société industrielle. Comment traiter, recycler, éliminer, transformer les déchets ? Quels sont les enjeux politiques et sociaux de ce grand déballage du déchet ?
« Initialement l' "immeuble d'habitation de grandeur conforme" de Le Corbusier à Rezé, la seconde de ses "cités radieuses", construite dans les années 1950, selon les toutes nouvelles normes HLM et appelée par ses habitants la "Maison radieuse", était occupée par des locataires-coopérateurs, statut qui a été aboli en 1971 par une loi du Ministre Chalandon. Les habitants ont dû faire le choix entre l'accession à la propriété et la location. Cette circonstance a entraîné des comportements très différents de la part de ces deux catégories d'occupants. C'est ce dont rend compte ce chapitre ».
PINSON Daniel, BATAILLE Philippe, « Maison radieuse de Rezé, de la proximité des locataires-coopérateurs d’autrefois à la distance propriétaires/locataires d’aujourd’hui », dans CUTURELLO Paul, Regards sur le logement, une étrange marchandise, L’Harmattan, Villes et entreprises, pp.315-326, 1992 [En ligne]
« Les Communs retiennent l’attention de nombreux champs disciplinaires, de l’éducation aux sciences de la communication et de l’information en passant par l’écologie humaine. En droit, une double question se pose sur cette notion. D’une part, celle de sa définition, et d’autre part, celle de sa catégorisation. Si la première ne trouve pas exactement de réponse, la seconde propose de rattacher les Communs aux res communes rencontrées en droit des biens, ou encore de les envisager en regard de la notion de propriété. Cependant, ces rapprochements semblent creuser un écart entre la réalité sociétale et le droit. Faudrait-il alors envisager de repenser la manière dont la discipline juridique peut appréhender les Communs ? Rejoignant un courant doctrinal émergent, qui suggère de reconsidérer l’approche juridique des Communs, nous proposerons dans ce Regard une voie d’évolution possible. Cette piste renverrait à une approche fondée sur un droit casuistique, adapté aux réalités de terrain, et mettant en avant l’idée d’un gradient de juridicité ».
POMADE Adélie, « Repenser l’approche des Communs en droit, un défi juridique ? », Société Française d’Ecologie et d’Evolution, 2021
Une cité de chantier comme laboratoire du projet à construire
Les projets que nous documentons font jurisprudence : leurs acteurs ont profité de la plasticité du droit et de son pouvoir d’imagination pour dénouer des situations en inventant, chemin faisant, des dispositifs singuliers qui peuvent essaimer. Dès lors, nous avons voulu approfondir ce que veut dire « faire jurisprudence » en invitant des praticiens du droit et de l’architecture à réfléchir au rôle du droit pour penser et faire la ville autrement.
La remise en usage de l'ancien collège de Billom ouvre de nombreux questionnements quant à l’intervention sur un bâtiment patrimonial. En prenant les contraintes comme point de départ et en agissant progressivement, la mise à disposition de ces nouveaux espaces a suscité une programmation riche et multiple par les structures locales. Toutefois, la démarche de programmation ouverte, peu commune à la collectivité et aux services de l’État pour ce type de monument, s’accommode mal des protocoles usuels.
Pour répondre à ces interrogations opérationnelles, la Ville de Billom et Rural Combo, accompagnés par la Preuve par 7, ont souhaité mettre sur pied un atelier de travail avec les services de la DRAC associant également les administrations centrales des ministères de la Culture et de la Cohésion des territoire et de la Transition écologique, très impliquées sur ce sujet du patrimoine et de son réusage. Partageant les mêmes intentions et objectif de préservation du site, ils ont travaillé à définir collectivement un cadre d’intervention pour remettre progressivement le patrimoine en usage afin de contribuer à la revalorisation du lieu, dans l'anticipation de ce qui serait dans tous les cas nécessaire à son ouverture quelle qu’en soit la programmation future. Y a également été convié, dans une logique de compagnonnage, le collectif Zerm qui a également installé une permanence architecturale au sein d'un couvent néogothique inscrit au titre des monuments historiques à Roubaix. Cet atelier de travail a eu lieu le 21 juin 2022, il constitue un moment charnière pour le projet de restauration et de remise en usage du collège : le partage des objectifs de chaque partenaire dans le cadre de la programmation ouverte du collège de Billom et l’amorce d’une feuille de route adossée à des préconisations architecturales pour permettre la réalisation progressive des travaux d’aménagement intérieur concourant à la restauration de l’ancien collège. Ce carnet a pour objet d’en restituer les enjeux, les problématiques et les méthodes.
Le Laboratoire des Délaissés est un programme de recherche en actes, porté par la Chaire de Philosophie à l’Hôpital et la démarche de la Preuve par 7, dont l’enjeu est de questionner la notion de soin et d’attention en urbanisme, architecture et paysage, entendue au sens large. Inspiré par l’éthique du care, il pose comme hypothèse que les innombrables délaissés – humains, paysagers, construits ou non – dans et avec lesquels nous vivons ont des enseignements à nous offrir et des défis à nous tendre, si nous prenons le temps de les comprendre.
Depuis janvier, les lycées professionnels Léonard de Vinci de Bagneux, Louis Girard de Malakoff, Jean Monnet de Montrouge et le Lycée Polyvalent Adolphe Chérioux de Vitry-Sur-Seine, se sont lancés dans la conception et la réalisation d'oeuvres qui auront pour vocation de s'implanter sur le terrain du futur lycée général et technologique de Bagneux ou d'embellir les établissements d'origine !
Le lycée du futur se rêve en mêlant le réemploi, l'humain, la nature et l'innovation architecturale. Ainsi, 8 classes des 4 établissements partenaires (soit 130 élèves), ont pris part à ce projet afin de réaliser :
- La transformation d'un préfabriqué en Ghetto-Blaster alimenté à l'énergie solaire (accompagné par l'artiste Filipe Vilas-Boas)
- La conception et le coulage de plots et dalles en béton recyclé (accompagné par les designers d'espace du Collectif Cavapu)
- La réhabilitation du foyer des lycéens avec construction d'assises et jeux en bois (accompagné par le Collectif Cavapu)
- La construction d'une maquette d'un bâtiment en étincelle
- La création graphique collective à partir du mot « futur » (accompagné par la graphiste Claire Espinosa)
Le lycée de demain, le Lycée avant le lycée, 7 juin 2022, 9'59 [En ligne]
Comment écrire un appel d’offre différent qui inclut des chantiers expérimentaux avec des acteurs déjà révélés ? Comment le chantier peut-il rester ouvert au public avec l’association de l’Hôtel Pasteur, créée en 2016 et présente sur site tout au long du chantier ? L'appel d'offre comporte deux phases. Une première phase, dédiée au clos et au couvert afin de préserver l’aspect extérieur du bâtiment sans velléités de surélévation ou d’ajout de mètres carré. Une seconde phase concerne l’implantation de l’école maternelle, d’un Edulab (lieu d’expérimentation et d’apprentissage des usages et des cultures numériques) et la rénovation douce et partielle de l’aménagement intérieur des étages pour l’hôtel à projets. Pour celle-ci, qui s’attelle aux étages non spécialisés du bâtiment, le programme est ainsi rédigé qu’il énonce d’emblée la méthode que les architectes auront à mettre en œuvre dans la continuité de la permanence architecturale.
Ce document, rédigé par les services de la Ville de Montreuil à partir des échanges des ateliers de la Fabrique, propose une synthèse du projet de révision simplifiée du Plan Local d’Urbanisme sur le secteur St-Antoine-Murs-à-Pêches, dans sa version qui sera soumise à l’enquête publique en septembre 2013.
Extrait
« L’impact social du design ne suscite plus aucun doute. Les courants critiques, les postures écologiques, engagées ou activistes qui de plus en plus occupent le terrain, soulignent son rôle politique et l’influence du système des objets et des infrastructures sur les comportements et les valeurs d’une société. Mais est-il possible d’envisager un design véritablement autonome, autodéterminé, égalitaire, émancipé du pouvoir économique et politique, libre et non pas simplement libertaire? Est-il possible de penser un design anarchiste ? Depuis plusieurs années, Ernesto Oroza et Olivier Peyricot ne cessent, par leurs activités de designers, chercheurs et commissaires d’exposition, d’explorer cette voie. » — Emanuele Quinz
QUINZ Emanuele, « Pour un design anarchiste ». Entretien avec Ernesto Oroza et Olivier Peyricot, Revue RADDAR#3 : Politiques du design, Paris : T&P Publishing, 2021
Pourquoi certaines cités sont-elles promises à la démolition ? Comment comprendre les plans et le langage des urbanistes ? Qu’est-ce que l’Anru et quels sont ses impacts sociaux ? Et si réhabiliter les bâtiments était plus écologique et moins cher que les démolir puis les reconstruire ? Connaissez-vous les pratiques des architectes Kroll, Lacaton et Vassal, Ricard ou Siza ?
Aux Groux, en banlieue sud de Paris, les locataires se battent pour leurs droits depuis l’annonce en 2015 de la destruction programmée de leur cité. Rencontre exceptionnelle avec quatre femmes au cœur de cette histoire, Lutter pour la cité est aussi une boîte à outils pour qu’enfin la ville se fasse à partir de ses habitantEs. Critique de la « rénovation urbaine » telle qu’elle se fait aujourd’hui, cet ouvrage présente les alternatives architecturales, sociales et politiques qui se développent en France et à l’étranger.
Associations Renaissance des Groux, Appuii et collectif Tenaces, Lutter pour la cité - Habitant·es face à la démolition urbaine, Éditions de la dernière lettre, 2022.
En 2018, les architectes d’Encore Heureux sont les commissaires du pavillon français lors de la Biennale d’architecture de Venise. Ils invitent dix « lieux infinis » dont l’Hôtel Pasteur. C’est ainsi que l’association et une délégation de la Ville de Rennes, emmenée par la maire Nathalie Appéré, partent en séminaire d’étude pour réfléchir à la future gestion du lieu.
Bilan de l'Université Foraine (2012-2015), préalable au chantier de l'Hôtel Pasteur, qui « se propose d’intervenir sur des sites inoccupés, sans programme prédéfini, et de faire émerger un projet par la participation, l’ouverture au public, en travaillant sur l’appropriation »
Le chantier de l'Hôtel Pasteur se voulait ouvert, notamment à la formation et à l'insertion professionnelles. Les Compagnons Bâtisseurs ont ainsi fait participer au chantier une centaine de personnes socialement délaissées sous forme de sessions de formation de trois semaines renouvelables.
Convention d’occupation précaire et contrat d’objectifs et de moyens passés entre la Ville de Rennes et l’Association de l’Hôtel Pasteur déléguant aux usagerEs la gestion du lieu pour cinq ans renouvelables.
Convention signée entre la Ville de Rennes, Rennes Métropole et Notre Atelier Commun pour confier à l'Université Foraine une mission de préfiguration et de faisabilité de la démarche de permanence et de programmation ouverte dans l'Hôtel Pasteur
Document remis à la Ville de Rennes au terme de l'Université Foraine dans l'Hôtel Pasteur qui combine étude des usages expérimentés dans le bâtiment grâce à la permanence architecturale et proposition d'une série de travaux de mise en sécurité, d’accessibilité et de « confort ».
« Le Registre est une interface disponible pour consulter à tout moment la vie de l’Hôtel Pasteur.
L’Hôtel Pasteur, un lieu qui accueille des hôtes sur des expérimentations de 3 heures à 3 mois dans tous les champs disciplinaires.
L’enjeu [de cette interface] est de rendre lisible à tous·tes et sous une forme originale, la diversité des projets et des interactions des publics dans le lieu, son économie contributive, en prenant appui sur les données collectées in situ et l’essaimage que permet le passage par ce lieu. […]
Elle a été réalisée par Marin Esnault et Quentin Ohrant – Indiens dans la Ville, nous avons bénéficié du conseil et de l’expertise de deux sociétés : La société Eegle notamment dans la visualisation de données, la cartographie interactive et La société Zenika autour des pratiques agiles, du design de l’expérience utilisateur ainsi que l’écoconception web. Un processus de travail s’est mis en place dans une relation de confiance et d’échanges réciproques. Les étudiants de l’école Epitech ont contribué au projet au travers d’un hackathon réalisé en partenariat avec l’edulab Pasteur, l’association des fablabs de Rennes et l’edulab Rennes 2 ».
Convention signée entre la Ville de Rennes et l'aménageur Territoires Publics déléguant la maitrise d'ouvrage du chantier (école maternelle, hôtel à projets) qui pérennise la permanence architecturale
Annexe à la mission pré-opérationnelle confiée par la Ville de Rennes à l'aménageur Territoires Publics, la Ville met à disposition de ce dernier, à titre gracieux, le bâtiment de l'Hôtel Pasteur
Mission pré-opérationnelle d'assistance à maîtrise d'ouvrage et de gestion-animation de l'Hôtel Pasteur signée entre la Ville de Rennes et l'aménageur Territoires Publics pour, dans un premier temps, en assurer l’ouverture, l’animation et la sécurité en continuant la mission de permanence architecturale.
Le 30 mai 2018, dans la continuité d'une rencontre de travail intitulée « Gouvernance et écosystème de l’Hôtel Pasteur », une deuxième journée d’étude consacrée à l’Économie dite « Contributive », développée par les hôtes utilisateurs et utilisatrices et leurs pratiques du lieu, a été organisée à l'Hôtel Pasteur.
Comment valoriser la part d’économie contributive issue des occupations du bâtiment, qui, au delà de participer au fonctionnement du lieu, s’externalise et se diffuse sur le territoire ?
Ce temps fort s’est construit autour du témoignage de plusieurs invités. Universitaires, acteurs et actrices sur d’autres territoires, engagéEs en recherche-action, qui ont transmis leurs expériences et leurs apports conceptuels.
Synthèse de la rencontre du 30 mai 2018
Ces documents rendent compte de ce qu'il se joue à l'Hôtel Pasteur chaque année. Plus qu'un rapport d'activité quantitatif et financier, le rapport d'utilité rend aussi compte de ce qui n'est pas quantifiable et a de la valeur pour l'association l'Hôtel Pasteur.
Ce rapport a pour objectif de poser les bases d'un modèle économique pour l'association collégiale de l'Hôtel Pasteur à Rennes autour des principes fondamentaux et un budget prévisionnel sur 5 ans entre 2019 et 2023.
Février 2019
L'association qui gère et anime l'Hôtel Pasteur est collégiale. A l’inverse d’une association classique où les responsabilités sont confiées à un bureau de dirigeants occupant une fonction précise (président, secrétaire, trésorier, par exemple), une association collégiale permet de répartir les responsabilités entre tous ses membres, encourageant ainsi leur autonomie et la discussion collective.
En 2018, les architectes d’Encore Heureux sont les commissaires du pavillon français lors de la Biennale d’architecture de Venise. Ils invitent dix « lieux infinis » dont l’Hôtel Pasteur. C’est ainsi que l’association et une délégation de la Ville de Rennes, emmenée par la maire Nathalie Appéré, partent en séminaire d’étude pour réfléchir à la future gestion du lieu.
Après avoir accompagné depuis dix ans des résidences d'architectes sur son territoire, la Maison de l'architecture de Normandie élargit son champ d’action à l'échelle naturelle, biorégionale, d'un bassin versant pour repenser notre rapport politique au vivant et fédérer encore davantage d’acteurs et d’actrices.
Nantes Métropole (singulièrement sa direction de la culture) signe avec l'association Pick Up Production une convention d'objectifs et de moyens - qui vaut convention d'occupation d'occupation - pour cinq ans. Une subvention pluriannuelle de fonctionnement d'un montant de 5,4 millions d'euros d'investissement répartis sur deux ans est allouée à l'association pour la mise en place de Transfert, "projet particulièrement ambitieux d'urbanisme artistique et culturel transitoire".
En février 2022, alors que l’expérimentation touche bientôt à sa fin, Pick Up Production propose quatre recommandations, comme autant de nouveaux principes d’accordements entre toutes les parties prenantes, pour la future opération d’aménagement. D’abord, un legs aux habitantEs des constructions de Transfert. Ensuite, la transmission de l’état d’esprit de Transfert, que l’aspect ouvert et culturel infuse sur le futur chantier d’aménagement. Puis, envisager, dans la ZAC, un espace public, un îlot dédié à l’art et à la culture. Enfin, travailler au retour d’expérience de Transfert et à son essaimage sur d’autres projets urbains.
À la suite du manifeste de Patrick Bouchain et Loïc Julienne, « Construire ensemble le grand ensemble », où il apparaît comme fondateur que l'acte de bâtir doit impliquer les habitants, trois projets d'habitat social ont vu le jour : à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), à Tourcoing (Nord) et à Beaumont (Ardèche). Ces trois chantiers très différents, racontés par deux architectes et le maire de Beaumont, ont comme point commun d'associer les futurs locataires à la réinvention du logement social.
RICARD Sophie, CATSAROS Christophe, BLANCKAERT Marie, WALDSCHMIDT Pascal et HALLAUER Édith, Pas de toit sans toi : réinventer l’habitat social, Arles, Actes Sud, 2016.
Cinquième conférence du cycle « Métamorphoser l'acte de construire », proposé par le mouvement pour une Frugalité heureuse et créative.
27 octobre 2020
« L’habitat participatif émerge en France depuis les années 2000 et entend devenir une troisième voie du logement en France en mettant l’habitant au cœur de son habitat. Le mouvement souhaite transformer le secteur de l’immobilier par la participation des habitants à la conception de leur logement et à la gestion de leur lieu de vie. Un modèle qui, pour certains projets d’habitat coopératif, se veut non spéculatif, construit comme une alternative à la propriété individuelle et à la location. Pour cela, les groupes d’habitants se sont inscrits dans des démarches citoyennes, collectives et politiques que les chercheurs inscrivent dans le mouvement des communs (Miralles Buil, 2017). Pierre Dardot et Christian Laval qui travaillent autour de ce concept récent, en ont fait une théorie politique qui ambitionne de dépasser le système néolibéral pour créer une « société des communs ». Un « agir en commun » qui permet de transformer les ressources mises en commun par une implication des usagers à leur gouvernance. C’est ce que nous verrons dans une première partie de ce mémoire.
Au travers de l’exemple de l’habitat participatif Le cairn et de la coopérative d’habitants du Groupe du 4 mars, l’auteur a identifié dans ce travail des pratiques de mise en commun en fondant son analyse sur les principes de la « praxis instituante » décrit par Dardot et Laval (Dardot et Laval, 2015). Il mobilise ensuite le concept des communs sociaux pour interroger l’accessibilité locale réelle et démocratique de son terrain d’étude, la politisation de son action et l’implication sur son territoire.
En conclusion, l’auteur essaye de répondre à sa question de départ au regard du travail d’analyse réalisé pour déterminer si le modèle d’habitat coopératif tel que promu par Habicoop peut être considéré comme un commun à même de transformer la politique du logement en France. En mobilisant le concept du commun, il démontre la nécessité de démocratiser l’habitat coopératif pour renforcer son accessibilité au plus grand nombre, en favorisant son institutionnalisation dans le cadre d’un partenariat renforcé avec l’État, les collectivités locales et les bailleurs sociaux. Pour éviter le piège de l’isomorphisme institutionnel qui risque de le priver de ses capacités transformatrices, l’auteur préconise de maintenir un « agir en commun » comme condition indispensable à l’émergence d’une nouvelle façon d’habiter ».
RIGAUD Loïc, L’habitat coopératif à l’épreuve du concept du commun, Étude de cas sur l’habitat participatif Le cairn et la coopérative d’habitants du Groupe du 4 mars, mémoire de Master 2, Master Économie sociale et solidaire 2018 – 2020 à l'Université Lumière - Lyon 2
Appel à projet lancé par la ville de Roubaix pour l'occupation transitoire du couvent des Clarisses, monument historique racheté par la commune avec la volonté de le transformer en un lieu dédié au « zéro déchet » et à l’économie circulaire.
Fiche de proposition de travaux dans le cadre du « mandat patrimoine » : un recto-verso qui constate, par un diagnostic, les carences de l’existant et propose des hypothèses de restauration. Le document, simple, très précis et portant sur un point de l’architecture, est envoyé au référent de l’Unité départementale de l’architecture et du patrimoine (UDAP), dépendant de la DRAC, qui répond sous huitaine : soit il autorise la modification, soit il l’ajourne, soit il la refuse, en motivant son avis, et préconise, le cas échéant, qu’elle soit incluse dans le futur permis de construire.
Fiche de proposition de travaux dans le cadre du « mandat patrimoine » : un recto-verso qui constate, par un diagnostic, les carences de l’existant et propose des hypothèses de restauration. Le document, simple, très précis et portant sur un point de l’architecture, est envoyé au référent de l’Unité départementale de l’architecture et du patrimoine (UDAP), dépendant de la DRAC, qui répond sous huitaine : soit il autorise la modification, soit il l’ajourne, soit il la refuse, en motivant son avis, et préconise, le cas échéant, qu’elle soit incluse dans le futur permis de construire.
Fiche de proposition de travaux dans le cadre du « mandat patrimoine » : un recto-verso qui constate, par un diagnostic, les carences de l’existant et propose des hypothèses de restauration. Le document, simple, très précis et portant sur un point de l’architecture, est envoyé au référent de l’Unité départementale de l’architecture et du patrimoine (UDAP), dépendant de la DRAC, qui répond sous huitaine : soit il autorise la modification, soit il l’ajourne, soit il la refuse, en motivant son avis, et préconise, le cas échéant, qu’elle soit incluse dans le futur permis de construire.
Support de présentation réalisé par le collectif Zerm en mai 2023. Y sont présentées les différentes étapes du projet depuis la réouverture de ce couvent des sœurs clarisses en 2019 : les travaux menés, l'activation du lieu et les différents usages, les activités économiques qui s'y déploient (auberge, petite restauration,...), la réflexion autour du réemploi et du confort thermique. Il est aussi question du mandat patrimoine, co-construit avec les services de la DRAC des Hauts-de-France.
Le collectif Zerm propose d'installer dans le couvent des Clarisses une permanence architecturale qui mènera de front menus travaux de restauration et étude des usages dans le cadre d'une programmation ouverte du bâtiment.
« Entretien avec Sophie Ricard autour de l'exploration Mille Lieux. Pour Sophie Ricard, responsable de la permanence architecturale de l’Hôtel Pasteur à Rennes, un Tiers Lieu est un espace ouvert à tous, qui favorise les rencontres fortuites, permet des apprentissages mutuels et pose les bases d’une nouvelle fabrique de la ville ».
ROUMEAU Samuel, « Un Tiers Lieu est une sorte de place publique avec un toit », Ouishare, 2018 [En ligne]
« Benjamin Roux pose un regard singulier sur les récits d’aujourd’hui, notamment pour propager cet « art de conter » dont le philosophe Walter Benjamin constatait déjà la disparition au début du XXe siècle. Pour tenter de comprendre pourquoi ces histoires alternatives peinent à nous parvenir, il part à la rencontre de dix collectifs qui expérimentent des rapports sociaux, politiques et des solidarités décalés des normes dominantes. »
ROUX Benjamin, L’art de conter nos expériences collectives ; Faire récit à l’heure du storytelling, Éditions du commun, 2018
Depuis 2019, Rural Combo partage des aventures architecturales sur les communes de Billom et Pérignat-ès-allier, dans le Puy-de-Dôme. Ces histoires, outre leur co-écriture avec les éluEs et services de ces deux communes, sont soutenus par l’équipe de la Preuve par 7 en tant que projet démonstrateur de nouvelles manières de penser et fabriquer les territoires aujourd’hui. À ce titre, il semblait nécessaire de faire un point d’étape. Bien que les dynamiques soient toujours en place et s’inscrivent dans une temporalité plus longue, chaque histoire a déjà fait émerger des questionnements, et parfois donc des réponses, qu’il est intéressant de partager et faire remonter à l’échelle nationale.
Rural Combo n’est pas une association comme les autres. La diversité des compétences de leurs membres (architecte, urbaniste, charpentier, constructeur avec la terre, designer, administratrice, jardinier) nourrit leur réflexion sur le décloisonnement des métiers et des savoirs.
« Dans le domaine de la construction, nous nous sommes rendus compte de la déconnexion entre les savoirs intellectuels des architectes ou des gestionnaires de projet et les savoirs manuels des constructeurs, des entreprises et des habitants », explique Baptiste Furic, architecte. Pour cette bande d’amis anciennement urbains venus s’installer dans un village du Puy-de-Dôme, c’est la volonté de « reconnecter, dans le monde de la construction, la main et la tête », « de connaître un peu tous les savoir-faire, de parler avec ceux sur le territoire qui les maîtrisent encore et de les transmettre à ceux qui les ont perdus ».
Mobiliser la commande artistique pour construire collectivement sept logements sociaux en milieu rural
« Dix interventions d'artistes, designers et auteurs, ayant eu lieu dans le cadre du programme Mon(s) idéale de la Capitale européenne de la culture en 2015, sont décrites et analysées en textes et pictogrammes pour suggérer des manières de se réunir autour d'enjeux abstraits tels que l'usage du temps, les formes du travail, la complexité d'un monde global, l'instabilité des valeurs, et à comprendre collectivement comment allier ces enjeux à des dispositifs opérationnels. »
SAUZET Mathilde et ROCHE-BOUTIN Cécile, L’Île des réunions. Méthode de réunions collaboratives pour une approche affirmative de l’incertitude, Cluny, Les Commissaires Anonymes, 2016.
« Pour comprendre l’histoire de la législation coopérative, des jalons doivent être posés. Deux importants marqueurs permettent de structurer son évolution : la loi du 24 juillet 1867, qui vient reconnaître – bien qu’indirectement – l’existence des sociétés coopératives, et la loi-cadre du 10 septembre 1947, qui en définit le statut et lui donne sa pleine identité. La lente genèse d’un droit à destination des coopératives a débuté avec les premières tentatives d’association et s’est achevée avec l’affermissement durable du droit coopératif. Cependant, l’enracinement des statuts particuliers dans le maillage légal a abouti à la spécification d’un droit propre, dont la loi sur l’économie sociale et solidaire – votée cet été – est un exemple flagrant ».
SEEBERGER Loïc, « Historique de l’évolution du droit des coopératives, de ses origines à nos jours », Revue internationale de l’économie sociale, Numéro 333, p. 60–76, juillet 2014, [En ligne]
A partir de plusieurs terrains (le quartier libre des Lentillères à Dijon, la foncière Antidote, la charte des Murs à pêches à Montreuil...), ce mémoire propose une cartographie des manières de faire des collectifs avec la plasticité du droit.
Dans ce livre, fruit de ses 30 années d'expérience d'architecte et d'urbaniste, Nicolas Soulier nous montre que ce n'est pas seulement une histoire de voitures, mais surtout une histoire de cadre, qui permet à la vie « spontanée » de s'exprimer ; que cela tient souvent à des détails, des petites modifications qui, accumulées, peuvent avoir de grands effets.
« La popularité des appels à la nationalisation des services publics – sur l’énergie ou l’eau par exemple – est révélatrice du rejet par beaucoup de la marchandisation des services essentiels. Pourtant, la simple propriété de l’État, par la nationalisation ou la municipalisation n’est pas une alternative satisfaisante du point de vue des communs. Les Partenariats Public Commun (PPC) offrent une autre conception institutionnelle qui nous permet de dépasser certaines des limites de l’approche binaire marché / État. Ils impliquent une copropriété entre les autorités publiques compétentes et une association, un groupe de commoners, ainsi qu’un gouvernement mixte auquel se joint une tiers partie spécifique, comme des syndicats et des experts du domaine concerné. Plutôt qu’une forme institutionnelle monoculturelle appliquée sans discernement pour gérer un service, les PPC se présentent comme un patchwork d’institutions qui se chevauchent et qui répondent aux particularités de l’actif concerné, à l’échelle à laquelle le PPC fonctionnera, et aux spécificités des individus et des communautés qui agiront ensemble en tant que commoners ».
Cahier de proposition en contexte municipal, Fiche Partenariat Public Commun, Politiques des communs, 2020
Description
« L’Italie a été le pays précurseur dans la mise en place de mécanismes de co-administration des ressources et de reconnaissance des communs urbains. Des règlements inspirés de l’initiative Bologne, mise en forme par l’association LABSUS, ont été progressivement adopté par de nombreuses villes avec souvent des adaptations aux besoins locaux. Certains règlements comme celui de Chieri (près de Turin) se distinguent en proposant d’ajouter à l’entretien des biens communs la notion de “participation au gouvernement”. Ce texte défend un rapport plus égalitaire entre institutions et citoyens qu’il désigne sous les termes de «subjectivité autonome» ou de «collectivité civique» en remplacement de « citoyen actif ». Il donne aux biens communs urbains le sens défini par la Commission Rodotà et fait explicitement référence aux droits fondamentaux. Un des éléments les plus marquants dans la charte de Chieri est l’introduction de normes réglementant l’auto-organisation des communautés qui s’inspirent explicitement des assemblées d’espaces occupés et en particulier du Théâtre Valle (Rome) et de l’Ex-Asilo Filangieri (Naples). Ces nouvelles normes juridiques créent un espace d’autonomie institutionnelle pour les habitants qui n’excluent pas l’action collective impulsée par l’autorité publique ».
« Carte sensible co-réalisée pendant les rencontres de Superville #3 en juillet 2018, organisée à la Condition Publique de Roubaix. Dessinée par Formes Vives, c’est un compte-rendu imagé et imaginaire des différentes discussions qui ont eu lieu. On y trouvera des peurs, des désirs, des contours subjectifs et des reliefs qui agitent aujourd’hui les pratiques de ces « collectifs d’architectes » réunis pendant ce week-end de juillet. »
RESEAU SUPERVILLE et FILLOQUE Nicolas, L’Archipel Superville – Carte du tendre, s.l., 2018.
Dans le cadre de son mémoire professionnel écrit à l'issue d'un stage réalisé avec la Preuve par 7, Fanny Taillandier interroge la notion de valeur dans le cadre de l'urbanisme expérimental :
« Après avoir défini les notions de valeur d’usage et de valeur d’échange dans leur application à l’espace bâti, nous considérerons trois sites d’expérimentation de la Preuve par 7, respectivement situés à Saumur, Montjustin et Gennevilliers. Ces trois sites, très différents, présentent un décalage entre le contexte économique et spatial où ils se situent et leur affectation présente ou souhaitée. Nous nous demanderons enfin s’il est possible de forger de nouveaux critères d’évaluation de la valeur, qui permette de la mesurer au terme de l’expérimentation ».
TAILLANDIER Fanny, La création de valeur dans l’urbanisme expérimental : définitions et mesures -La Preuve par 7, mémoire professionnel, Université Paris I Panthéon Sorbonne, 2019.
Depuis 10 ans, le Laboratoire des Territoires met en place des résidences d’architecture dans les bourgs ruraux et les quartiers urbains de Normandie et introduit un espace unique de recherche-action architecturale au service des lieux et de leurs habitantEs. L’essentiel n’est pas d’y concevoir mais d’y révéler, n’est pas d’y construire mais d’y cultiver, n’est pas d’y livrer mais d’y réhabiter. Son initiatrice, Elisabeth Taudière, directrice de Territoires Pionniers (la maison de l’architecture basée à Caen) décrit une pratique singulière souvent avant-gardiste et toujours topophile.
TAUDIÈRE Élisabeth et PAQUOT Martin, « Construire avec l’immatériel : une décennie de résidences d’architecture en Normandie », Topophile, 8 février 2022 [En ligne].
Et si les architectes sortaient de leurs agences pour s’installer sur le terrain et initier avec celles et ceux qui y vivent des transformations sociales et écologiques ?
Depuis 10 ans, c’est ce que Territoires pionniers essaie de questionner en Normandie avec son Laboratoire des territoires. Au fil des démarches menées par les architectes accueillis en résidence, son approche de l’architecture a évolué passant des espaces construits à une approche par les modes de vie, et de la possibilité d’une activation collective des lieux à celles d’une réhabitation des milieux. À partir des retours et témoignages d’architectes résidentEs et de personnes ayant participé à leurs démarches, d’une écofiction ou encore de visions prospectives, cet ouvrage invite à mesurer le chemin parcouru pour mieux imaginer et construire ensemble l’architecture du monde qui vient.
TAUDIERE Elisabeth, SCHAFFNER Marin (dir.), TERRITOIRES PIONNIERS | Maison de l'architecture Normandie, Révéler, cultiver, réhabiter, retour sur une décennie d'architectes en résidence, Caen, 2021.
Présentation de la publication « Révéler, cultiver, réhabiter - Retour sur une décennie d’architectes en résidence » par Élisabeth Taudière, architecte et directrice de Territoires Pionniers, et Marin Schaffner, auteur et co-directeur des éditions Wildproject, le 10 février 2022 à la librairie Volume.
En amont de l’écriture ou de la réponse à une commande définie, les permanences peuvent aussi être des modes d’actions privilégiés pour appréhender et comprendre finement un territoire, dans l’épaisseur de sa réalité. Pour cela, elles peuvent prendre des noms et des formes diverses : architecturales, paysagères, territoriales, mais aussi « résidences d’architectes », ou « permanences de recherche », dans la lignée des recherches-actions. À travers ces différents cadres, un même objectif se dessine : celui d’une permanence pour dresser l’état des lieux d’un territoire. L’enjeu réside dans la formulation d’une question concrète ou d’un sujet précis, sur le terrain même où elle est apparue, par l’expérience de ce sujet et l’activation de ses différentes parties prenantes.
La Maison de l’architecture Basse-Normandie | Territoires Pionniers a été l'un des premières à mettre en place des appels d’offres de « Résidences d’architectes », notamment en milieu rural éloigné de ce genre d’ingénierie et d’expertise en local. Certains CAUE ont ensuite développé ce type d’appels d’offres en vue d’accompagner les collectivités en prise avec certaines situations bloquées, ou tout simplement pour déployer des potentialités qu’offrent leurs territoires et leurs patrimoines. D’autres types d’acteurs comme les Parcs Naturels Régionaux peuvent mettre en place ce type de leviers en amont de toutes commandes, afin d’accompagner les territoires souvent isolés dans leur transformation. Ces typologies de résidences d’architectes n’aboutissent pas toujours à des suites opérationnelles, mais leur développement accru ces dernières années sur tout le territoire et à travers différents cadres institutionnel laisse entrevoir des espoirs en ce sens.
François Terrasson, chercheur atypique, a décrypté nos rapports profonds aux forces originelles. Il nous révèle avec humour nos fonctionnements internes et explique de manière lumineuse pourquoi notre société s'acharne à détruire la nature. Ce livre fondateur, qui a franchement agacé les aménageurs, mais qui a aussi déstabilisé plus d'un ''protecteur'' de la nature, a profondément influencé ceux qui l'ont lu. Il nous ramène à notre animalité, à notre organicité et nous rappelle la force de nos émotions.
Carte vivante du territoire issue de la résidence "Au nom de la Rouvre" menée par les architectes Boris Fillon et Camille de Gaulmyn en 2022 dans le cadre des résidences de Territoires Pionniers, Maison de l'architecture Normandie. Dans le territoire de la Rouvre, une carte sensible du territoire a été complétée par les habitantEs. Ou comment ces résidences d'architectes produisent un savoir pratique du territoire comme des outils d’enquête et de partage.
Recommandations à l'issue de la résidence "Au nom de la Rouvre" menée par les architectes Boris Fillon et Camille de Gaulmyn en 2022 dans le cadre des résidences de Territoires Pionniers, Maison de l'architecture Normandie
Livret de la résidence "Au nom de la Rouvre" menée par les architectes Boris Fillon et Camille de Gaulmyn en 2022 dans le cadre des résidences de Territoires Pionniers, Maison de l'architecture Normandie
Livret de la résidence "Ce que le pain dit du pays" menée par Chloé Gautrais, Maud Corcoral et Rose Hewins à Saint-Sauveur-Villages en 2021 dans le cadre des résidences de Territoires Pionniers, Maison de l'architecture Normandie
Livret de la résidence "Quartier Caponière 2030" menée par l'association Akpé en 2021 dans le cadre des résidences de Territoires Pionniers, Maison de l'architecture Normandie
Un plateau radio pour raconter les résidences de Programmation Active en Finistère à Carantec, Combrit et Plouezoc'h (PAF! 2022).
Coordinateur et médiateur de la démarche, le CAUE du Finistère accompagne les communes dans l'accueil d'équipes de professionnels de l'architecture et du paysage, pour 6 semaines de résidence sur des lieux en questionnement. Il s'agit par là d'ouvrir des espaces et des temps d'expérimentation pour faire émerger des pistes programmatiques, méthodologiques et spatiales inventives, sur-mesure.
IntervenantEs : Nicolas Duverger, directeur du CAUE du Finistère ; Olivier Hérault, paysagiste au CAUE ; Nicole Ségalen, maire de Carantec ; Alban Leroux, premier adjoint à Carantec ; Virginie Terroitin et Maddalena Pornaro de l'association L'amicale ; Christian Loussouarn, maire de Combrit ; Hervé Le Troadec, adjoint à l'urbanisme à Combrit ; Noémie Corbel, Adrien Ory et Estelle Sauvaître de l'Atelier Socle ; Brigitte Mel, maire de Plouezoc'h ; Daniel Guezennec, premier adjoint à Plouezoc'h ; Guillaume Jouin de Lieux Architectes ; Perrine Cariou et Valentine Letellier du collectif Lost&Find.
Animation : Margaux Milhade, architecte au CAUE du Finistère.
Captation sonore et montage : Kristen Falc'hon.
Illustrations : Nicolas Filloque.
Chiffres clés, méthodologie, bilan des expérimentations et retour d'expériences de la Saison 1 des Beaumonts.
décembre 2022, La SET
Le poste a été renommé à l'embauche de Léa Finot en cheffe de projet urbanisme culturel et collaboratif.
Ce guide à destination des porteurs et porteuses d'expérimentation présente la démarche de création du tiers-lieu, son fonctionnement, ses valeurs et règles du jeu et fournit quelques infos pratiques.
avril 2023, La SET
Retour sur la Saison 1 des Beaumonts : acteurs, chiffres clés, et grandes thématiques des expérimentations de la Saison 1.
juin 2022, La SET
Comment rouvrir sur l’espace public une ancienne halle de marché qui, en fermant en 2004, a perdu son statut d’exploitation Établissement recevant du public (ERP) ? Récit d'une permanence architecturale progressivement appropriée par la société d'aménagement du projet et de ses expérimentations juridiques et techniques.
Réhabiliter progressivement un monument historique en l'occupant frugalement tout en l’ouvrant aux habitantEs
Au coeur d'un village ardèchois, une maîtrise d’ouvrage habitante non professionnelle se forme pour réhabiter et réhabiliter progressivement l’ancien moulinage du village acquis collectivement. Le moulinage en chantier devient alors un lieu de vie, d'expérimentation, d'échange, d’apprentissage et de transmission.
Et si les lycéens rêvaient de leur lycée idéal ? C’est ce que propose ce projet d‘urbanisme participatif et expérimental, Le lycée avant le lycée, permanence architecturale située sur la colline des Mathurins à Bagneux, prélude à la construction de son futur lycée général.
Rencontre avec les équipes et les élèves du Lycée Léonard de Vinci.
Un lycée entre imaginaire et réalité Bagneux 2022, Fondation Daniel et Nina Carasso, 2 juin 2022, 2’57, [En ligne]
La programmation ouverte d’un équipement municipal au cœur d’une ZAC
Portées par un maire "Don Quichotte de l'ingénierie", récit de vingt années d'expérimentations pour que les habitantEs d'un village du Puy-de-Dôme se réapproprient leur patrimoine urbain, historique et naturel.
Une recherche-action en design pour repenser l'habitabilité des résidences étudiantes et les métiers qui l'entourent
La chaire « Acclimater les territoires post-miniers » de l’école d’architecture de Lille portée par Béatrice Mariolle a fait du bassin minier lensois son terrain d’observation. Mais aussi d’action puisque deux doctorantEs, Mélusine Pagnier et Martin Fessard, se sont installéEs en permanence de recherche dans la cité minière d’Harnes pour faire de la rénovation énergétique de ses maisons un projet écologique co-construit avec les habitantEs.
À Mayotte aujourd’hui, des projets de lieux dédiés aux pratiques culturelles et des chantiers de construction se développent autour de valeurs communes. Programmation ouverte, co-construction, réutilisation de l’existant, implication des usagers dans la conception, utilisation et valorisation de matériaux et savoir-faire locaux, interventions progressives sont autant d’outils qui permettent de mettre en avant de nouvelles manières de construire le territoire.
Cette phonothèque réunit des podcasts qui interrogent ces pratiques, racontent ces démarches, et mettent en avant les savoir-faire et les enjeux mahorais liés à la construction et l’architecture.
Dix autres podcasts aussi disponibles sur le site de la phonothèque : https://phonotheque-mayotte.org/
Le Laboratoire des Délaissés est un programme de recherche en actes, porté par la Chaire de Philosophie à l’Hôpital et la démarche de la Preuve par 7, dont l’enjeu est de questionner la notion de soin et d’attention en urbanisme, architecture et paysage, entendue au sens large. Inspiré par l’éthique du care, il pose comme hypothèse que les innombrables délaissés – humains, paysagers, construits ou non – dans et avec lesquels nous vivons ont des enseignements à nous offrir et des défis à nous tendre, si nous prenons le temps de les comprendre.
Pendant cinq ans, une association d'urbanisme culturel s'est installée sur une ZAC afin d'expérimenter une fabrique de la ville conviviale et hospitalière
Les projets que nous documentons font jurisprudence : leurs acteurs ont profité de la plasticité du droit et de son pouvoir d’imagination pour dénouer des situations en inventant, chemin faisant, des dispositifs singuliers qui peuvent essaimer. Dès lors, nous avons voulu approfondir ce que veut dire « faire jurisprudence » en invitant des praticiens du droit et de l’architecture à réfléchir au rôle du droit pour penser et faire la ville autrement.
« Qu’est-ce qui permet à un groupe militant de fonctionner ? Comment se prémunir des pièges susceptibles d’entraver son devenir, des impasses dans lesquelles risquent de s’engager les subjectivités qui s’y nouent ? Envisageant les groupes comme des écosystèmes aussi riches que fragiles, David Vercauteren traque les impensés qui hantent les collectifs lorsqu’ils se concentrent exclusivement sur leurs domaines d’intervention ou leurs objectifs macropolitiques. »
VERCAUTEREN David, Micropolitiques des groupes, Pour une écologie des pratiques collectives, Éditions HB, Collection Politique(s), 2007. Réédition en 2018 aux éditions Amsterdam.
Récit du projet Vieillir vivant ! à Cran-Gevrier (Haute-Savoie)
Récit du projet Vieillir vivant ! en Île-de-France
Récit du projet Vieillir vivant ! en Drôme
Récit du projet Vieillir vivant ! à Tours (quartier du Sanitas)
Récit du projet Vieillir vivant ! en Cauvaldor (Communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne)
Récit du projet Vieillir vivant ! en Livradois-Forez
À l’issue de la première résidence financée par la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie (CNSA) - dans le cadre de l' appel à projet visant à « Tirer les enseignements de la crise Covid » -, l’équipe de Vieillir Vivant ! en Île-de-France avait pensé des métiers imaginaires. Au sein de la Cité Charles Hermite, le besoin est notamment apparu de créer des métiers de proximité assurant animation, lien et veille sociale, ou encore participant à l’amélioration de l’accès aux services pour les habitantEs âgéEs. D’où le nouveau métier « d’animateur ou animatrice de micro marché local » dit aussi « épiciEre ambulantE » ou encore « veilleur ou veilleuse socialE de proximité » qui, en pied d’immeuble, pourrait assurer ces missions.
À l’issue de la première résidence financée par la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie (CNSA) dans le cadre de l' appel à projet visant à « Tirer les enseignements de la crise Covid », l’équipe de Vieillir Vivant ! en Île-de-France avait pensé des métiers imaginaires. Au sein de la Cité Charles Hermite, le besoin est notamment apparu de créer des métiers de proximité assurant animation, lien et veille sociale, ou encore participant à l’amélioration de l’accès aux services pour les habitantEs âgéEs.
Vieillir Vivant ! est un programme de recherche-action pluridisciplinaire et intergénérationnel visant à mettre en lien plusieurs territoires afin d’imaginer des hypothèses pour « mieux vieillir » dans un contexte social, culturel et environnemental spécifique. Vieillir Vivant ! défend la nécessité d’écouter, de mettre en valeur et de renforcer les initiatives locales portées pour et par nos aînéEs, afin de relier les histoires de vie singulières à une problématique de société qui mérite d’être saisie à bras le corps.
En 2020, l’équipe Vieillir Vivant ! répond à un appel à projet de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) visant à « Tirer les enseignements de la crise Covid ». Elle propose de mener pendant 12 mois (automne 2020-automne 2021), six résidences exploratoires sur six territoires singuliers, allant du grand territoire rural au périurbain, en passant par les spécificités des quartiers politiques de la ville, des centres-bourgs de villes moyennes, ou des territoires métropolitains. Ces résidences avaient pour objectif de faire un diagnostic collectif et sensible sur les enseignements de la crise de la Covid 19 sur la prise en charge du grand âge et de formuler des hypothèses créatives et stratégiques pour améliorer les conditions d’existence des aînéEs sur le territoire.
Les projets que nous documentons font jurisprudence : leurs acteurs ont profité de la plasticité du droit et de son pouvoir d’imagination pour dénouer des situations en inventant, chemin faisant, des dispositifs singuliers qui peuvent essaimer. Dès lors, nous avons voulu approfondir ce que veut dire « faire jurisprudence » en invitant des praticiens du droit et de l’architecture à réfléchir au rôle du droit pour penser et faire la ville autrement.
Sonia Vu est architecte. Elle raconte ses expérience en permanence architecturale (Venise, Le Manable à Argentan) qui ouvrent les perspectives et proposent une méthode pour l’expérimentation (études, chantier, réemploi...). Son témoignage insiste particulièrement sur la question du réemploi. Par exemple, sur le chantier du WIP a été expérimentée la première porte coupe-feu en réemploi. La jurisprudence s’immisce dans les brèches et les failles. La prise de risque n’est jamais inconsciente mais toujours responsable. La permanence nécessite un mélange de naïveté et de compétences. Il faut accepter de ne pas savoir, s’autoriser un droit à l’erreur que l’on rattrape ensuite. Quelque chose qui n’a pas fonctionné permet de tester d’autres choses, transformant ainsi la vision habituelle de « l’échec ». « Il faut être audacieux dès le début, puisqu’on perdra toujours un peu au fil du projet ». La norme a cependant un grand intérêt : « beaucoup de choses ont été poussées sur le béton donc on peut faire beaucoup mais on manque de normes sur la construction en bois, on rentre donc moins dans un cas et on peut moins faire ». La jurisprudence comme étude et travail de preuve par l’essai fait évoluer la norme et permet de renforcer de nouveaux projets ensuite. Le récit est la meilleure boîte à outils pour partager ces expériences.
« La Bataille de la Plaine revient sur trois ans de lutte collective, subversive et utopiste contre le plan ubuesque de transformation de la place la plus emblématique et populaire de Marseille : la place Jean Jaurès alias « La Plaine ». »
ZAMMIT Adrien, La Bataille de la Plaine, s.l., 2019.
Note de lecture rédigée par Jean-Louis Laville, « Participer. Essai sur les formes démocratiques de la participation, J. Zask », Sociologie du travail, Vol. 56 - n° 2 | Avril-Juin 2014, [En ligne]
Extrait de Zimmermann Bénédicte, «Éléments pour une socio-histoire des catégories d’action publique », in Historicité de l’action publique, P. Laborieret D. Trom (dir.), Paris, PUF, 2003, p.6